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Empirie antiraciste

Publié le 08 septembre 2009 par Tudry

 A l'origine, racisme ou racialisme, supposait une étude, de type scientifique, sur les différences entre races. Cette science a donc tiré des conclusions quant à des critères de supériorité ou d'infériorité. Or, l'antisémitisme à d'autres causes.

Le racisme, en tant que critériologie moderne à toujours servi toutes sortes de causes, néanmoins il n'a jamais débouché sur un antigaélisme lorsque les anglais justifiaient par l'infériorité raciale des irlandais ou des écossais leurs annexions (ils utilisaient alors de très rationnels et modernes graphiques prouvant la parenté raciale des populations celtophones avec les noirs africains, considérés, à cette époque, comme inférieurs par l'Europe entière). Toute civilisation à toujours usée de sa croyance en sa supériorité achevée pour considérer les autres populations comme inférieures, mais, pas nécessairement sur le plan racial et biologique, pour ceci il faudra attendre l'époque de la modernité libérée et libérale.

Apparemment il existe un paradoxe entre la filiation darwiniste-marxiste et la volonté communiste a éliminer les différences tant sociales (et la différentiation sexuelle appartient alors au « social ») que raciales. Si le darwinisme peut être utilisé pour mettre en avant l'hétérogénéité des « espèces », leur lutte, légitimée par les lois naturelles de la « Nature », et mener à un éthno-différentialisme strict voire à un différentialisme social extrême, basé sur le struggle for life; il peut aussi légitimer le dépassement de ces lois. C'est, au final, l'un des arguments forts du néo-darwinien Patrick Tort. Selon lui, en conduisant, étape par étape, l'homme à la civilisation, la loi de l'évolution a amené l'homme à la dépasser, celle-ci s'invertie alors jusqu'à venir légitimer le refus de ses conséquences logiques.

Voici l'une des véritables lignes de partages de ces deux idéologies qui s'affrontent encore dans leurs formes néantisées aujourd'hui. Et l'abîme qui les divise et les unit c'est l'antisémitisme.

D'autre par, il faut également considérer leur réciproque attitude face à l'Église ... dédain, refus puis instrumentalisation plus ou moins poussée, plus ou moins intoxicante !

« Qu'est-ce qu'on vécu, en fait, les habitants du camp ? Un événement historico-politique ou une expérience strictement privée ? Ni l'un, ni l'autre ! » Ils sont entrés « dans le camp non à cause d'un choix politique, mais pour ce [qu'ils avaient] de plus privé et incommunicable » : leur sang, leur corps biologique. « Mais ceux-ci servent désormais de critères politiques décisifs. Le camp en ce sens est, effectivement, le lieu inaugural de la modernité : le premier espace où événements publics et privés, vie politique et vie biologique deviennent indistincts. » G. Agamben

Face à face, les deux occurrences du camp. Dans le « goulag » ils sont entrés « à cause d'un choix politique », parfois minime, parfois dérisoire, souvent appartenant, en fait, au « privé ». Dans un cas il fallait, chirugicalement, donc techniquement, séparer les Juifs, le tout autre, des Germains-Européens, se faisant, la différentiation radicale les faisait alors assimilables à de la matière, matière techniquement utilisable.

Le goulag s'est développé lui, dans le « corps » abandonné de l'ancien Empire russe. Le camp s'est développé dans le sein du corps dépecé de l'Empire romain. Dans les deux cas l'Église avait accompagné l'Empire, Elle l'avait voulu sanctifié. Il fut sangtifié.

L'idée du « sang pur » est un idée mystique injectée dans le rationalisme du racisme biologique. C'est dans cette idée que le nazisme reprend et invertie le plus le « paganisme » européen antique. C'est avec cette idée qu'il s'affermit comme modernité authentique. Le modernisme c'est la rupture ET la continuité, continuité invertie et intensifiée dans la rupture même, du paganisme.

Le peuple juif fut mis à part par Dieu pour unifier l'humanité en Lui. La mort de Dieu proclamée l'intense détachement des juifs pouvait commencer. Le peuple juif serait séparé biologiquement par l'homme pour pouvoir s'unifier sans lui et hors de Dieu.


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