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L'université d'été de l'UMP à Seignosse

Publié le 08 septembre 2009 par Sylvainrakotoarison

(dépêche)
Un mot d'ordre à l'UMP : faire populaire
Compte rendu
LE MONDE | 07.09.09 | 13h46  •  Mis à jour le 07.09.09 | 13h46
Les ministres logés dans des bungalows, des dîners sous la tente, un "F. Mitterrand" reçu en star, un conseiller du président, Henri Guaino, vilipendant le capitalisme, l'UMP a enfilé ses nouveaux habits d'apparat ! Une semaine après l'université du PS à La Rochelle, le parti majoritaire, qui tenait son "campus" du vendredi 4 au dimanche 6 septembre à Seignosse (Landes), a voulu, une fois encore, fouler les plates-bandes de la gauche.
L'air de l'unité étant un peu éculé, le parti majoritaire a joué la carte du populaire et de l'ouverture. Xavier Bertrand, son secrétaire général, a trouvé une formule : un parti "sans tabou", "l'anti-Rochelle". "Alors que les socialistes parlent aux socialistes avec des mots du XIXe siècle, le Mouvement populaire veut s'adresser à tous les citoyens et leur parler du XXIe siècle, avec des mots du XXIe siècle", a-t-il jubilé. Pour faire "interactif", fini les grand-messes. A l'UMP, les ministres s'expriment dans des "chats". Dînent en streetwear, tel Laurent Wauquiez, pantalon et sweat-shirt noir moulant, chaussures de sport, prenant la pose torse bombé devant les jeunes de sa fédération. Ou vont surfer en combinaison néoprène, comme Eric Besson.
Le ministre de l'immigration et les autres ministres d'ouverture, prises symboliques de Nicolas Sarkozy, ont été à la fête. Frédéric Mitterrand, pour un one-man-show parfois caustique - il a annoncé sa présence à la prochaine Fête de L'Humanité -, comme Martin Hirsch, ont eu droit aux honneurs du grand podium.
Pour faire populaire, les ministres ont dû se plier aux consignes de la direction : il fallait dormir dans un village de vacances VVF, comme les militants. Les habitués des palaces de Biarritz ont été priés d'annuler leur réservation. Brice Hortefeux et Michèle Alliot-Marie ont obtenu un régime d'exception : pour "raisons de sécurité" pour le premier, parce qu'elle possède une maison à proximité pour la seconde. Pendant deux jours, les ministres se sont restaurés à la cantine du campus.
Jean-François Copé avait-il bien reçu les consignes ? A Seignosse, comme à Paris, le rival de Xavier Bertrand a joué sa partition de soliste. Après une entrée de vedette au milieu du discours de Jean-Louis Borloo, obligé de s'interrompre, le patron des députés UMP a convié à dîner une trentaine de journalistes dans un luxueux restaurant. Avec gourmandise, le maire de Meaux a fait entendre ses dissonances. La taxe carbone ? "Il ne faut pas mentir aux Français, il s'agira pour certains d'une hausse des prélèvements." Le PS à La Rochelle ? "Il s'est passé quelque chose. C'est salutaire, ça nous oblige à nous bouger."
Sur le "campus", les cadres de l'UMP, de corvée de barbecue avec les militants, ont fait mine d'ignorer le trublion. "C'est un éléphant, il fait de la politique à l'ancienne." Malgré son indiscipline, M. Copé a lui aussi dormi au VVF.
Pierre Jaxel-Truer et Sophie Landrin (Seignosse, envoyés spéciaux)
Article paru dans l'édition du 08.09.09


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