Lors des différentes universités d’été ou de rentrée des partis politiques français, une question a taraudé de nombreux responsables politiques et journalistes : le Modem vire-t-il à gauche ? Cette question réductrice, je vous le dis m’exaspère ! Le Modem ne vire pas à gauche, comme il ne vire pas à droite. Il essaye de survivre à la suite du score médiocre des élections européennes, de s’affirmer dans un paysage politique parfois confus par les attitudes d’ouverture et autres retournements de veste fréquents effectués par les amoureux des maroquins ministériels et de retrouver auprès des Français une image sereine de rassemblement. François Bayrou a indiqué lors de son discours de clôture dimanche dernier : « Je fais cette offre publique de dialogue. Ma conviction est qu’il faudrait que ce dialogue soit organisé, public, sans exclusive, pour que tous les Français puissent comprendre, au travers des échanges qui seront là mis en place, ce que pensent les familles politiques qui veulent une alternance, ce qu’elles pensent en commun et où sont leurs différences ». Je vous invite d’ailleurs à lire l’intégralité de son discours en cliquant ici.
Une « offre publique de dialogue » ne signifie ni alliance acquise aux prochaines élections, ni reniement de ce que nous pensons et ce que nous sommes. Au final et comme toujours, ce sont les Français qui trancheront.
Après mon retour de congé loin de Paris, j’avoue avoir été très réservée après avoir lu dans la presse que Marielle de Sarnez, députée européenne et bras droit du leader centriste, serait présente lors de la manifestation organisée par « L’espoir à gauche » courant mené par Vincent Peillon. Les titres des journaux quelque peu racoleurs et surtout leur interprétation pouvaient laisser croire que le Modem virait réellement à gauche dans son idéologie, il fallait alors avoir la curiosité de lire le discours de Marielle de Sarnez pour s’apercevoir que ce n’est pas le cas. La politique de la main tendue proposée par François Bayrou à toux ceux qui ne veulent pas d'une société bling-bling, est une habile stratégie politique. On peut espérer qu’elle portera ses fruits, si tous les partenaires présents jouent réellement le jeu, ce qui est loin d’être gagné...Les responsables du PS ne semblent pas être enclins à participer à cet affrontement public d’idées que propose François Bayrou. Pour ma part, je partage l’idée que c’est le « centre progressiste qui fait souvent avancer le monde ».