Magazine Humeur

«Hold-ups, arnaques & trahisons» : “vol” au-dessus d’un nid de coucous… socialistes !

Publié le 11 septembre 2009 par Kamizole

Stupide, accablant, déplorable… Pour une belle saloperie, ce fut une belle saloperie ! dont nous n’avions guère besoin pour contrer Sarkozy et l’UMP qui vont s’en donner à cœur joie. Difficile en effet de l’attaquer sur le plan de la démocratie que pourtant il malmène comme un tyran au petit pied quand l’on nous met sous le nez des élections dignes de Staline ou - plus proches de nous - semblables à celles qui viennent de se dérouler en Iran ou porter au pouvoir Bongo fils au Gabon. Truquages à tous les étages.

Avec leur livre Antonin André et Karim Rissouli jettent un sacré pavé dans le marigot socialiste. Martine Aubry aura beau se défendre maladroitement en «lançant au royaliste François Rebsamen le 18 mars 2009 : “J’ai pas triché ! Fabius, d’accord, mais pas moi !”»… C’est pourtant bien elle qui est mise en cause dans ce brûlot…

Tout démontre au contraire à l’envie que les résultats de Lille et de la Fédération du Nord ont été trafiqués. Quelques «petites erreurs d’écriture» anodines et vite corrigées pour donner le change : les petites ficelles cachant les gros filins. Selon cet article du Point, «ces magouilles auraient dû rester cachées, enfouies dans les tiroirs de la fédération du Nord».

Je lis sur «20 minutes» Un livre sur les coulisses du PS remet en cause les résultats du congrès de Reims que «Certaines sources évaluent à “plus de 1.000″ voix l’ampleur de la fraude dans le seul département du Nord»… alors que «Martine Aubry n’avait devancé Ségolène Royal que de 102 petites voix», lis-je dans Libération Aubry démine, Royal savoure.

Gilles Pargneaux, premier secrétaire de la Fédération du Nord aura beau démentir que des fraudes aient pu y être organisées, Fraudes au PS: Boutih parle d’un «bourrage d’urnes évident» à Reims les faits dévoilés sont plus que troublants… «Allégations de bas étage» ? C’est plutôt cette clique de tricheurs qui sont plus que bas. Les cloportes au fond d’un gouffre sont moins vils et méprisables !

J’en dirais autant pour Laurent Fabius qui, toute honte bue, ne manque pas d’air en prétendant que «les choses sont derrière nous. Je le crois, mais ce n’est pas avec ce genre de propos qu’on va remettre la politique à la hauteur qu’elle devrait avoir». Ill aura beau suggérer que Ségolène Royal manque de hauteur, il ne prouve que sa propre bassesse et donne une image déplorable de la politique.

Tout aussi impayable, Benoît Hamon ! Cité par Le Monde Plusieurs responsables PS refusent de rouvrir de vieilles plaies - pas si vieilles que cela : moins d’un an ! – il rappelle «qu’il y a eu un “verdict” rendu par la commission chargée du décompte des voix»… La belle affaire ! si tout était truqué et quasi indétectable… Estimant qu’il s’agit d’un d’”un livre mal informé qui s’arrange avec les témoignages des uns et des autres pour construire un récit à charge contre le PS”. Nuance : ce n’est pas le P.S. qui est mis en accusation mais uniquement «le clan Aubry» pour avoir trafiqué les résultats…

Michal Sapin, membre de la direction et proche de François Hollande, ne vaut guère mieux : “Ce sont tout un tas de vieilles histoires qui étaient sorties au moment de cette mauvaise bataille” entre Ségolène Royal et Martine Aubry… «Mauvaise bataille»… La faute à qui ? Pas Ségolène Royal tout de même ! Elle n’a pas usé de moyens déloyaux… Si le second tour se fût déroulé «à la régulière» il est incontestable qu’elle aurait été élue…

Il estime «trouver dommage que l’on retouille des sujets qui ne sont, pour aucun d’entre nous, nouveaux»… Ben oui, quoi ! Vous saviez mais ne vouliez surtout pas que les militants socialistes et les Français soient au courant des turpitudes qui vous ont placés au sommet du PS.

Se contenter de savourer la victoire mal acquise et de s’accrocher à vos postes comme bernique à son rocher… Mais souvenez-vous : la Roche tarpéîenne jouxtait le Capitole. Cela me ferait plaisir de vous dégucher de vos trônes mal acquis… Ah ! la belle chute !

Tout cela ne peut que compromettre l’avenir même du Parti Socialiste : comment proposer des «d’alliances» avec d’autres partis de gauche, les Verts ou les démocrates, sans même parler des «primaires ouvertes»… Qui oserait concourir en craignant que les dés ne soient pipés d’avance ? A moins d’imaginer faire superviser les opérations électorales par des observateurs indépendants de l’OCSE comme dans certains pays de l’Europe de l’Est…

STUPIDE, il faut l’être à un point incommensurable pour supposer que les turpitudes même les mieux cachées ne feront surface à un moment où un autre. Ce qui serait vrai pour Nicolas Sarkozy quand il se «lâche» en petit comité ou fait tripatouiller les sondages d’OpinionWay – payés par l’Elysée en grande partie ! – ne le serait pas pour le Parti Socialiste… Allons donc ! Il y a toujours quelqu’un pour «cracher le morceau» quelles qu’en fussent les raisons. Et, fort heureusement, encore quelques journalistes d’investigation.

Je ne connais pas leurs motivations mais le fait qu’ils soient d’Europe 1, surtout hostile à Ségolène Royal – comme tous les médias du groupe Lagardère - prouve à l’évidence qu’il ne s’agissait pas de «salir tous les socialistes» comme ose le prétendre Martine Aubry dans une défense aussi dérisoire que débile.

ACCABLANT pour les militant(e)s socialistes. Nous n’avions nul besoin de ce coup de grâce ! Après les tirs croisés de la pléthore de snipers – qu’ils fussent du sérail ou non - voulant cet été carrément achever le moribond qu’ils vouaient à l’équarrissage et – surtout ! – le cinglant mais prévisible échec à l’élection européenne le 7 juin 2009.

DEPLORABLE pour l’image du Parti Socialiste, déjà pas mal écornée depuis les élections présidentielles de 2007 où l’on a vu des «zéléfans» savonner à qui mieux-mieux la planche afin que Ségolène Royal glisse ou ne trébuche sur les croche-pattes que ses prétendus «alliés» n’ont guère manqué de lui décocher au passage, Dominique Strauss-Kahn le premier.

Le calamiteux Congrès de Reims où le seul mot d’ordre fut «Tout sauf Ségolène», suivie d’une élection pour le moins litigieuse au poste de 1er Secrétaire fit le reste et explique à lui seul la claque prise par les socialistes lors de l’élection au Parlement européen le 7 juin 2009. Et encore, ce fut un moindre mal car paraît-il la sortie de «Hold-ups, arnaques & trahisons» était prévue peu de temps avant l’élection européenne ! Je suis quasi certaine que dans ce cas le PS n’aurait pas fait plus de 8 % !…

Certes, comme le dit Ségolène Royal “On savait qu’il y avait tricherie”. C’était gros comme une maison, le nez au milieu de la figure ou tout ce que vous voulez de la même eau. Mais que ce füt aussi méthodiquement organisé, au poil près, logiciel ad hoc compris, voilà qui dépasse l’entendement et signifie de grandes complicités au sein même de l’appareil rue de Solferino.

A mon avis, rien n’a pu se faire sans l’aval ou pour le moins le laisser-faire de François Hollande qui n’avait pas encore tout à fait passé la main. Sale petite vengeance du «Culbuto» contre son ex-compagne ? Qui ne le grandit certainement pas. Vous remarquerez combien son silence est assourdissant depuis hier.

Dominique Strass-Kahn et Cambadelis, Fabius et Bartolone, plus quelques comparses. Une belle camarilla de comploteurs. Vous y ajoutez une godiche ambitieuse qui accepte d’être leur marionnette, Martine Aubry. «Tsarine» en son fief lillois et peu portée à la démocratie ni à l’écoute des opposants. Le Nord étant une des plus grosses fédérations du P.S. - de celles qui font incontestablement les élections internes. Le tour est joué.

Martine Aubry peut ironiser et dire qu’elle «attend le film» pour se prononcer, elle n’a sans doute pas tort : le scénar est parfait ! Ce n’est sûrement pas de la «politique fiction» comme ose l’affirmer Claude Bartolone, bien placé pour connaître la vérité ! fidèle lieutenant de Laurent Fabius… Ni – encore – du James Bond car l’on n’y assassine que virtuellement la candidate gênante pour DSK – le «deal» entre lui et Fabius Martine Aubry, la marionnette de Straus-Kahn et Fabius fut «Pas de présidentiable à la tête du parti» - mais il est digne d’inspirer quelque cinéaste. «Petit meurtre entre amis» si le titre n’était déjà pris ou, sur le mode humoristique, «Tout le monde il est (pas) beau, tout le monde il est (pas) gentil»«Du rififi à Solferino» ? Avec DSK en sumo libidineux…

«Stratégie de l’empêchement» ou tout faire pour éviter ce qu’ils ont le culot d’appeler le «hold’up de Ségolène Royal» sur le parti : son élection – par les militants - en 2006 en tant que candidate à l’investiture socialiste. Chez ces gens-là, qui n’ont que mépris pour le vulgum pecus, les militants, c’est de la merde… Coller les affiches, distribuer les tracts, faire la claque dans les meetings. Point barre.

La «démocratie participative» n’est point leur tasse de thé. Prendre le pouvoir reste leur unique préoccupation, les moyens important peu. Nous n’avons pas voix au chapitre et ne sommes pas censés réfléchir. Quel outrage à leur évidente supériorité que les militants aient pu désigner Ségolène Royal !

Hold’up ou «Main basse sur le P.S.» - pour réparer l’affront de 2006 ! - par cette fine équipe de Pieds Nickelés se prétendant des esprits supérieurs – et les seuls dignes d’être élus - s’apprécie d’une toute autre façon à l’aune de ce que nous venons d’apprendre.

Ces pauvres mecs sont parfaitement méprisables qui mettent leurs ambitions personnelles au premier plan. Ils ne valent pas mieux qu’un Nicolas Sarkozy ! Que de surcroît, ils n’hésitent pas à trafiquer les résultats du vote des militants, est plus que révoltant. Abject.

Comment voudriez vous que les militants et les électeurs leur accordassent la moindre confiance. Discrédités jusqu’à l’os ! De quoi au demeurant alimenter la rumeur d’un pacte entre Nicolas Sarkozy et DSK en 2007…

Je ne saurais dire si tous les militants qui soutenaient Martine Aubry et auront – vraiment – voté pour elle sont aujourd’hui fiers d’apprendre comment elle acquit sa victoire. Son «éminence grise», François Lamy – qui a grandement participé à la combine - ose appeler «à tourner la page»… Ah ! ben non alors ! Duchnock… C’est trop facile, ça… Vient le moment de payer. Cash et intérêts compris.

Vous nous avez «volé la victoire». Il n’y a pas d’autre mot et cela m’est venu bien avant d’avoir lu la réaction de Ségolène Royal - qui avoir “ressenti un choc en pensant aux dizaines de milliers de militants qui se sont fait voler leur vote”

Je souscris totalement à ses propos : «Je pense qu’on ne peut pas laisser passer cela pour les militants qui ont voté, pour l’opinion publique, pour les Français, pour le principe même de la démocratie, pour la morale en politique” (…) “On ne peut pas passer sous silence ou minimiser ce qui se passe. En même temps, je suis consciente de la lassitude des militants et de l’image déplorable que cela donne des dirigeants actuels du PS”

Elle a également raison d’affirmer que «l’honneur du Parti socialiste est atteint» et que «de telles révélations ne peuvent rester sans suite»… Parce que je ne vous dis pas ce que nous allons prendre en pleine tronche lorsque nous distribuerons des tracts le dimanche matin sur la place du Marché !

Les partisans de l’UMP ne nous ferons aucun cadeau ! Que n’entendrons-nous pas comme petites phrases assassines… Ils ne prendront même pas la peine de discuter, de savoir si nous sommes d’accord ou révoltés. Ces cons ne discutent pas, ils tirent à vue et ça leur fait trop plaisir. Déjà qu’il leur est intolérable que la municipalité de Montmorency ait basculé à gauche lors des dernières municipales…

J’ai déjà connu ça lors des «affaires» politico-mafieuses et surtout l’inepte amnistie en matière de financement illicite des partis politiques… Un jour j’ai même cloué le bec à une conne qui remettait ça sur le tapis pour la énième fois. Une fois de trop : «Ah ! je ne savais pas que Didier Schuller fût militant du P.S. !». Sans modestie, je fus bien contente de ma sortie !

Revenons au storyboard de ce navet qui n’était pas destiné au grand public : projection privée, uniquement… entre ceux qui savaient mais se gardaient bien de nous mettre au parfum.

Acte 1 – Cambadelis – dont on sait qu’il roule pour DSK - cherche la personne idoine pour occuper le poste de 1er secrétaire sans faire de l’ombre à DSK ou Fabius qui sont censés se départager par la suite. Il trouve l’illumination lors d’un déplacement à Lille pour promouvoir - comme dans toute la France - le programme du courant des «Reconstructeurs» - DSK et Fabius. Aujourd’hui, je les nommerais bien plus volontiers «Démolisseurs Associés & Cie»… avec pour slogan : «résultats garantis par n’importe quel moyen» !

«Aubry s’épanche sur son quotidien lillois, et finit par reconnaître son désir «de jouer à nouveau un rôle national». Tilt ! La petite lumière s’allume dans le cerveau de «Camba» raconte-t-il. «Je suis con! C’est ça que Percheron voulait dire ! Il m’a désigné la candidate idéale..

Acte 2 : Le pacte est scellé entre DSK et Martine Aubry pendant l’été 2008 lors d’un dîner à Marrakech dans le luxueux «ryad» de DSK. Le déjeuner fatal. «dîner de cons» ?
« Ce soir-là il l’adoube officiellement. Elle sera sa candidate à la tête du parti. L’amie de Martine Aubry, Marylise Lebranchu accrédite l’idée d’un ticket conclu entre eux. «On avance ensemble, DSK est candidat pour 2012, il l’assume et pas seulement quand il se rase le matin, Martine le sait. » Jean-Paul Huchon, l’ami de DSK confirme: «Si Dominique revient, Martine ne s’y opposera pas.» Désormais tout est en ordre pour la candidature Aubry. C’est sans compter sur l’indécision maladive de la maire de Lille. Tétanisée par le passage à l’acte, elle entretient le suspense».

D’où – Acte 3 – La valse hésitation. Martine Aubry aurait longtemps hésité avant de poser sa candidature. Jusqu’à la dernière minute, y compris sur la route qui la menait au Parc des expositions. La face du PS en eût été changée !

L’état psychologique de la maire de Lille est parfaitement résumé par un de ses meilleurs ennemis, François Hollande: «Martine veut empêcher tous les autres autour d’elle de prendre le pouvoir. Parce qu’elle pense qu’ils sont moins intelligents qu’elle, qu’ils ne sont pas au niveau. Mais en même temps, elle n’assume pas d’y aller, elle n’assume pas son ambition.» Une ambitieuse qui ne s’assume pas…».

Si elle n’assumait pas hier, avant même le passage à l’acte ! il ne serait guère étonnant qu’aujourd’hui elle se sente plus que mal à l’aise dans ses escarpins… Il faut beaucoup d’estomac et aucun état d’âme pour être parfait salaud. Je suis certaine que DSK et Fabius continuent de très bien digérer et n’ont aucun mal à trouver le sommeil.

Acte 4 : Rien ne va plus ! En effet, Ségolène Royal a créé la surprise en récoltant plus de 42% des voix lors du premier tour… Devançant Martine Aubry, Bertrand Delanoé – qui se retire de la compétition - et Benoït Hamon. Mathématiquement, ses chances de l’emporter sont donc assez grandes.

C’est plus que n’en peuvent supporter Martine Aubry et sa fine équipe de branquignols ! Ils méritent d’être cités, ne serait-ce que pour leur conception machiavélique de la démocratie selon Aubry : Claude Bartolone, Christophe Borgel, François Lamy et Jean-Christophe Cambadélis, surnommés «les quatre mousquetaires».

Vous trouverez leurs «exploits» relatés notamment dans Le Figaro Fraudes au PS : une enquête accablante contre Aubry. Pendant le déroulement du scrutin, ils sont installés dans un bureau de l’Assemblée nationale. «Leur consigne est claire : ne pas lâcher les résultats du Nord tant que ceux de toute la France ne sont pas remontés. A mesure que les chiffres tombent, ils sont rentrés dans un logiciel qui calcule automatiquement l’écart entre Royal et Aubry et fait varier les résultats «virtuels» du Nord afin qu’ils assurent la victoire à Martine Aubry».

La panique s’est en effet installée à Lille. Guillaume Blanc, conseiller politique de Martine Aubry et surnommé «la Stasi» - parce “qu’il vient toujours écouter la moindre prise de parole d’un responsable local du PS pour en faire rapport à Martine” ! - n’y va pas par quatre chemin quand quelques heures avant le vote il appelle la secrétaire d’une section lilloise : “On ne prend plus de gants, vous bourrez les urnes” ! Si peu que soit ragoûtante la méthode, il importe uniquement «de barrer la route de Ségolène Royal». Chez ces «démocrates» il n’est nullement question de s’embarrasser de scrupules…

Il était donc impossible pour Ségolène Royal de gagner, même en mobilisant ses partisans, nombreux en Guadeloupe et en Martinique où le scrutin finissait plus tard, décalage horaire oblige. Ce qui explique l’attente interminable des résultats définitifs : il ne s’agissait nullement de problèmes de comptage et recomptage mais tout simplement les résultats du Nord ne pouvaient être annoncés avant la fin des opérations aux Antilles.

Contrairement au Code électoral socialiste, les secrétaires de sections du Nord ont reçu un SMS de Guillaume Blanc leur enjoignant de ne pas communiquer les résultats à la fédération… mais de les transmettre au «Bureau de ville» - bureau de liaison au service de Martine Aubry - situé au premier étage du bâtiment qui abrite la fédération socialiste, et dirigé par un certain Patrick Kanner…

Comme le souligne l’article «Dans les faits, via “le comité”, c’est donc le cabinet de Martine Aubry qui a la haute main sur la fédération du Nord. (…) Pargneaux (patron des socialistes du Nord, NDLR) à la fédération sera l’exécutant. C’est sans aucun accroc que la chaîne cabinet du maire-comité de ville-fédération du Nord va se mettre en branle pour assurer l’élection de Martine Aubry, en étroite liaison avec le QG parisien de la future première secrétaire, installé à l’Assemblée nationale. Le dispositif est en place. De Lille à Paris, les montres sont coordonnées. Le casse du parti peut commencer. A 23 heures, huit des dix secrétaires de section de la ville sont au rendez-vous dans le bureau de Patrick Kanner, pour lui remettre les procès-verbaux des résultats. Cet homme, en liaison avec Paris, est chargé de la “tambouille lilloise”

Seules deux sections lilloises échappent à cette razzia : “Lille-Moulins”, fief de Bernard Roman, un proche de François Hollande, et “Vieux-Lille”, tenue par une proche de Pierre Moscovici.

Fermez le ban ! Vous aurez compris pourquoi Ségolène Royal ne pouvait en aucun cas l’emporter. Tout était ferment verrouillé dans le moindre des détails. Méthodes proprement staliniennes, les procès et l’exécution des opposants ou leur déportation en Sibérie en moins… Le «Bureau de ville» c’est la Loubianka et la garde rapprochée de Martine Aubry est digne du KBG ! Ce n’est pas «la Tzarine» qu’il faudrait surnommer Martine Aubry mais «Kroupskaïa», du nom de la femme de Lénine…

Que Martine Aubry cesse de jouer les vierges effarouchées à qui l’on aurait fait un enfant dans le dos. Je ne crois pas plus que Bertrand Delanoë à «la version de la candidate innocente et au seul service du parti».

Sa position est par ailleurs fort inconfortable comme il est mis en évidence dans Le Figaro Le livre à charge contre la première secrétaire : elle «doit sa victoire à d’encombrants alliés». Ce que je pense depuis fort longtemps. Elle est barrée notamment par Cambadelis et Bartolone qui ne doivent pas manquer de lui rappeler «Qui t’a fait reine ?».. Il a été dit cet été, au moment de la lettre comminatoire adressée par Martine Aubry à Manuel Valls pour lui enjoindre de cesser de critiquer le P.S. ou de le quitter que Claude Bartolone n’y serait pas étranger… Toujours est-il que Laurent Fabius s’est réjoui de ce sursaut d’autorité.

Si d’aventure, il lui venait l’ambition de briguer l’investiture pour les présidentielles de 2012, que Martine Aubry ne se fasse aucune illusion à cet égard. D’abord, cela paraît impensable à la lumière de ce que nous venons d’apprendre. Elle est complètement cramée !

Ensuite, Cambadelis – qui roule pour DSK – et Bartolone – pour Fabius – lui mettraient dans les roues tous les bâtons possibles et imaginables. Ce sont des alliés de circonstance et leurs «grands hommes» ne laisseraient pas la «potiche» - conception toute phallocrate du pouvoir, on l’a bien vu à l’égard de Ségolène Royal : «l’usurpatrice», forcément «cruche» ! – leur ravir la place qui leur semble destinée quasi «de droit divin».

Ne croyez surtout pas que ce lamentable spectacle donné en pâture à toute la France et surtout à l’UMP me réjouisse même si je ne fais pas partie de ceux qui eussent préféré que cela ne vienne pas sur la place publique. Le Parti socialiste est ma famille politique. Puisqu’il y a abcès, mieux vaut le scalpel plutôt que risquer la gangrène.

La nuit dernière, en collationnant et lisant les articles consacrés à cette lamentable affaire, j’écoutais un C.D. de Couperin interprété notamment par Alfred Deller : «Leçons des Ténèbres»… c’est tout à fait où je me sens plongée en ce qui concerne le Parti Socialiste ! Impossible de savoir ce que nous réserve l’avenir…

Je ne saurais augurer de la position que devrait prendre Ségolène Royal dans quelques heures. Elle a annoncé vouloir consulter Robert Badinter. Lors de l’élection litigieuse, il avait suggéré de faire revoter uniquement les fédérations où des irrégularités étaient soupçonnées voire avérées. Ségolène Royal a beau jeu d’affirmer que “cette solution, qui était une solution responsable à ce moment-là, a été refusée. Je comprends mieux pourquoi elle a été refusée”,

Toujours est-il que la voie est étroite, aussi bien pour Martine Aubry – qui ne pourra pas faire comme si rien de grave ne s’était passé – que pour Ségolène Royal qui ne peut risquer un clash. Selon Marianne2 PS: un «brûlot» ou un coup d’épée dans l’eau? «Le combat des régionales prime sur le «Solférigate» et ils avancent que Ségolène Royal serait «plus isolée que jamais au sein du PS» alors même que sa réélection à la tête de la Région Poitou-Charentes n’est pas gagnée d’avance, d’une part à cause du ralliement de Philippe de Villiers à l’UMP et d’autre part la décision des Verts de faire cavalier seul lors du 1er tour…

Sans doute. Mais encore une fois les enjeux électoralistes – que je ne minimise ni ne méprise – prendront le pas sur une salutaire «remise à plat». Les militants resteront floués : à la fois de leur vote, du moins ceux qui avaient voté pour Ségolène Royal et d’autre part, c’est aussi grave, d’un débat nécessaire. Il me semble que nous avons parfaitement le droit de demander – pardon : d’exiger ! - des explications… sur ces méthodes de voyou.

Les dirigeants socialistes sont totalement discrédités. Que n’ont-il conscience que c’est précisément en faisant l’autruche – «circulez, il n’y a rien à voir» ! – qu’ils lassent et désespèrent les militants… Combien ne reprendront pas leur carte ? Quant aux électeurs, n’en parlons pas…

En attendant, je suis curieuse de savoir ce qui va se passer dimanche à Argenteuil. Nous y sommes convoqués en effet pour une réunion fédérale prévue de longue date et à laquelle doit participer Martine Aubry. Quel accueil y recevra-t-elle ? Applaudissements et/ou sifflets ? Je vous en rendrais compte.

J’ai toutefois la vague impression que cela risque d’être un tantinet rock n’roll.

SOURCES

20 minutes

Un livre sur les coulisses du PS remet en cause les résultats du congrès de Reims

Fraudes au PS: Boutih parle d’un «bourrage d’urnes évident» à Reims

Libération

Aubry démine, Royal savoure

Le Point

Martine Aubry se refuse à tout commentaire

Ségolène Royal : “On savait qu’il y avait tricherie”

Ségolène Royal prépare la riposte, la direction du PS dément

Cette enquête qui accable Martine Aubry

“On ne prend plus de gants, vous bourrez les urnes”

“Erreurs d’écriture”

Contre-offensive des Royalistes

Aubry refait Le Monde

Julien Dray, le “bâtard” du PS

Ségolène et ses ex-amis ? “Ils reviendront, ils reviendront…”

Marianne

PS: un «brûlot» ou un coup d’épée dans l’eau?

NouvelObs

«Hold’ups, arnaques et trahison » le livre qui embarrasse Martine Aubry

Exclusifs : d’autres extraits du livre qui fait trembler Martine Aubry

Martine Aubry, la marionnette de Straus-Kahn et Fabius

Le déjeuner fatal

La valse hésitation

D’après le modèle d’Angela Merkel

Fraudes au P.S. : de la “politique fiction”, selon Claude Bartolone

Le Figaro

Élection/Aubry: pas de trucage (Fabius)

Fraudes au PS : une enquête accablante contre Aubry

PS: Boutih admet un “bourrage d’urnes”

Le livre à charge contre la première secrétaire

La sortie d’un livre réveille les rivalités au PS

Le Monde

Plusieurs responsables PS refusent de rouvrir de vieilles plaies


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