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Dérapage raciste : Brice Hortefeux s’appliquera-t-il la jurisprudence «Préfet Girot de Langlade ?»

Publié le 11 septembre 2009 par Kamizole

Le Préfet Paul Girot de Langlade a défrayé la chronique il y a peu de temps. On lui imputait des propos racistes tenus à l’encontre du personnel antillais chargé du contrôle de sécurité à l’aéroport d’Orly. Brice Hortefeux, ministre de l’Intérieur l’avait sanctionné à juste titre. D’abord, en le suspendant mi-août de ses fonctions – il était coordinateur pour les Etats Généraux de l’Outre-Mer ! – et ensuite en le mettant en retraite d’office le 9 septembre 2009 : Le Monde Le préfet Girot de Langlade “mis à la retraite d’office”.

On ne pouvait rien reprocher à Brice Hortefeux et je ne peux que souscrire à sa déclaration : «Je ne tolérerai jamais que des propos racistes ou discriminants soient tenus dans notre pays, d’autant plus par un représentant de l’Etat, quel qu’il soit».

Las ! En consultant cette nuit la «une» du Monde, je tombe sur un titre qui bien évidemment fait «tilt» : Le dérapage de Brice Hortefeux à l’université d’été de l’UMP. Il s’agit d’une vidéo enregistrée à Seignosse, lors de la récente université d’été de l’UMP.

Il est reproché à Brice Hortefeux d’avoir plaisanté au sujet d’un jeune militant arabe venu avec la délégation auvergnate. En effet, après avoir dit qu’il ne corres-pondait pas aux stéréotypes : «il est arabe, chrétien et boit de l’alcool» il aurait ajouté cette phrase malencontreuse : “Il en faut toujours un. Quand il y en a un, ça va. C’est quand il y en a beaucoup qu’il y a des problèmes.”

Pour sa défense, Brice Hortefeux plaide que cette phrase ne concernait pas ce militant mais tous ceux de la délégation d’Auvergne qui lui demandaient de le prendre en photo ou d’être pris en photo avec lui. Autrement dit, il commençait à en avoir ras-le-bol des photos.

J’avoue que je suis perplexe et que je n’ai pas envie d’attiser la polémique s’il n’y a pas lieu – et Dieu sait que Brice Hortefeux n’est nullement ma tasse de thé avec son bilan du ministère de l’Intégration dit «de la rafle et du drapeau»… Je lis en effet que le jeune en question conteste la version raciste de ces propos : “Ça a été entièrement sorti du contexte. Mon secrétaire départemental blaguait avec le ministre parce qu’il parle auvergnat et c’est de là que c’est parti.”

Admettons. Cela n’empêche. Même dans ce cas Brice Hortefeux devrait savoir mesurer la portée de tels propos qui peuvent être interprétés et repris comme un dérapage raciste. Tout comme un Préfet ou n’importe quel fonctionnaire, les femmes et les hommes politiques – et a fortiori s’ils sont ministres – se doivent de donner l’exemple.

Dans un pays où le racisme et la xénophobie - rampants ou affichés ouvertement – sont loin d’être un épiphéno-mène négligeable, c’est la moindre des choses.


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