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Lilith et Andromaque sont dans leurs chambres. Que font elles ? Elles couchent !

Publié le 11 septembre 2009 par Gchocteau

Autant prévenir tout de suite, mieux vaut éloigner les enfants et âmes sensibles de cet article... Je m’aventure rarement sur le terrain du sexe, mais là, en glanant quelques informations par çi et par là, cela m’a fait penser à écrire (Entre autres !). 

Qui sont ces deux personnes ? Nan, je ne les connais pas personnellement et elles ne font donc pas partie de mon carnet d’adresses, pour celles et ceux qui auraient pu être intéressées. Non non, n’insistez pas... Ce sont des personnages de la mythologie (Au sens imagination) : Lilith est issue de la mythologie judéo-chrétienne, Andromaque de l’imagination de Racine.

Lilith (en hébreu : לילית) est, à l’Éden, la première femme et la première compagne d’Adam, avant Ève. Il s’agit peut-être du plus ancien mythe de la féminité contradictoire. Wikipedia

Andromaque est une tragédie en cinq actes et en vers (1648 alexandrins) de Jean Racine écrite en 1667 et representée pour la première fois au château du Louvre le 17 novembre 1667. Wikipedia

Pourquoi alors couchent-elles ensemble ? D’autant que ce sont deux femmes [1]... Quand on s’intéresse à ces deux femmes, héroïnes d’histoire, on peut y voir deux des symboles de la sexualité féminine assouvie et donc, deux repoussoirs de la pensée chrétienne par conséquent ! J’explique...

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Lillith est le symbole de la fellation et de la non soumission à l’homme [2]. Dieu aurait créé la femme et l’homme égaux. Lilith sortait de la même argile qu’Adam.

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Mais comme Dieu n’avait pas assez d’argile, il mit le sexe de Lilith sur son visage, son utérus occupant la place du cerveau. Lilith – symbole du plaisir sexuel absolu – jouissait donc par la bouche. C’est la version qu’on retrouve dans la Kabale. Dans différentes versions de la Bible (Bible TOB, Bible de Jérusalem, Bible Darby et celle d’André Chouraqui) le terme se trouve pour désigner un « être nocturne », mais le thème de Lilith est absent de la Bible canonique [3].

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elle est tirée de la même terre qu’Adam et donc se considère comme son égale. Elle refuse de se tenir au-dessous de lui quand ils font l’amour, ce qui provoque une dispute.[.../...] Elle est donc celle qui dit non à la fois à la position que lui propose l’homme dans leur couple et à la fois à la tentative de réconciliation de Dieu lui ordonnant de se plier au désir de l’homme.

[.../...] Pour vengeance, Lilith devient le serpent qui provoque la Chute d’Ève, et incite Caïn à tuer Abel. Comme ses enfants s’entretuent, Adam refuse de coucher avec Ève [.../...] Wikipedia

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Lilith n’a donc pas voulu se soumettre à la décision de Dieu, et n’a pas voulu se soumettre au désir de son mari de dominer pendant l’acte sexuel. Tandis qu’Ève inaugurait l’ère de la femme au foyer, Lilith, elle, est restée libre, stérile, affamée de désir, tenaillée par une faim permanente. C’est l’anti Eve. Punie par Dieu, elle infantera des démons à partir du sperme d’Adam qui coule et qu’elle récupère...

Primo Levi explique dans son livre, son goût pour la semence des hommes. Par la fellation, elle récupère le sperme des hommes, qui échappe à son but religieux, la seule destination admise, celui de l’utérus pour la reproduction.

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Comparée à des

succubes, elle vient la nuit visiter les hommes pour les sucer dans leur sommeil et incarne la puissance du désir porté à son incandescence : elle fait l’amour avec sa langue, avec l’orifice sacré de la parole, transformant l’acte sexuel passif en acte de création. Car en elle, le sperme ne donne pas naissance à des enfants de chair et d’os. Il féconde son cerveau et non pas son ventre.

Adam, l’homme, aura plusieurs griefs pour la chasser, ces griefs reposeront sur des piliers de la religion chrétienne, et feront comprendre quelques interdictions religieuses :

 Lilith qui refusait de voir son corps déformé par les grossesses pratiquait la contraception voire peut-être l’avortement : l’avortement est une pratique reprouvée par la religion, car en opposition au commandement de la bible « Croissez et multipliez-vous » ;
 Adam soupçonnait Lilith d’avoir des relations sexuelles avec les incubes (démons mâles) : la morale religieuse occidentale [4] réprouve la polygamie. La société inventera l’adultère [5]. Ce pêché s’appuie sur le commandement biblique « Tu n’auras d’autres époux que ton époux » ;
 Adam, l’homme, ne souhaitait pratiquer les relations sexuelles principalement ou uniquement en dominateur (Position du missionnaire). Or, Lilith étant l’égale [ on nait égaux en droit ?"> on nait égaux en droit ?"> on nait égaux en droit ?"> on nait égaux en droit ?"> on nait égaux en droit ?"> on nait égaux en droit ?"> on nait égaux en droit ?">6] d’Adam, elle rejetait les positions classiques et autorisées, et surtout, celle du missionnaire qui impose à la femme une position inférieure ;
 Lilith se regimbait aux exigences et aux souhaits [7] d’Adam, son homme.

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Pour conclure sur Lilith, elle représente la femme libre, sans domination du mâle, sans soumission à un diktat divin. Elle pratique le sexe sans tabou, par la bouche (Fellation), permettant le croisement des regards et la domination de l’homme par la femme. C’est la femme qui prend le contrôle et l’homme devient sa nourriture. Lilith, devenue démone dominatrice et refusant la procréation systématique par le sexe au dépens du plaisir disparait au profit d’Eve, modèle de "soumise" et génétrice pour l’homme (Et Dieu).

Andromaque maintenant... Autre femme de caractère... L’oeuvre repose sur une chaîne amoureuse à sens unique

Oreste aime Hermione, qui veut plaire à Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui aime son fils Astyanax et son mari Hector qui est mort. L’arrivée d’Oreste à la cour de Pyrrhus marque le déclenchement d’une réaction qui, de maille en maille, va faire exploser la chaîne.

La légende veut qu’Andromaque, la femme du grand héros d’Homère, Hector, "chevauchait son époux" ("Andromaque montait le cheval d’Hector"). Le couple légendaire donne ainsi sa caution à une position pourtant controversée : l’homme y est en situation inférieure, la femme le domine et a la maîtrise du jeu.

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La position d’Andromaque pendant l’acte sexuel permet à certaines femmes de rechercher l’excitation clitoridienne non par caresse manuelle mais par frottement contre le pubis et la toison de l’homme. Alors qu’en missionnaire, la femme a difficilement la capacité de bouger les hanches. La position d’Andromaque permet à la femme de choisir sa position, de mettre son corps comme elle le veut sur l’homme et de mettre en contact de meilleure façon son clitoris et le pubis de son partenaire. Par ailleurs, elle sera maîtresse de l’intensité de la pression, du rythme du mouvement de frottement et elle pourra s’adapter aux sensations qu’elle ressent. Elle domine son plaisir et celui de son homme... Au delà de cette liberté de mouvements et de plaisir, de son côté, l’homme peut plus facilement contempler le corps de sa partenaire et jouer le rythme et les caresses. Nous sommes bien là dans la recherche de plaisir mutuel, partagé, dans un rapport inversé de domination.

Pour conclure, Andromaque refusait là encore la domination masculine dans l’acte sexuel, en précisant que ce n’était pas dans le conflit, mais dans l’accord d’Hector, son mari.

Alors, pourquoi je voulais vous parler de cela ? Pour plusieurs raisons... Ma première sera de parler des représentations bibliques qui dominent nos représentations quotidiennes [8] sans trop savoir pourquoi... Il est intéressant de chercher dans l’histoire et la culture le pourquoi de nos actes, pensées, et surtout de nos penchants et interdits. Peu de choses sont naturelles ou contre-nature, en général, ce qui est contre nature relève pleinement de représentations culturelles, et donc, de notre rapport à la religion. Le sexe étant l’objet de toutes les discussions religieuses et morales, il est évident que c’est un sujet particulièrement croustillant pour l’athée que je suis. Il ne suffit pas de dire "je suis contre l’homophobie" ou "je suis pour l’égalité des sexes" pour savoir l’argumenter. Ma deuxième raison aura été de parler de sexe de façon sérieuse et dépoussiérée. Sujet par trop tabou [9], il est toujours intéressant de parler fantasmes, pratiques, désirs et "bite-couille-nichon" sans avoir le regard désapprobateur [10] et moraliste de concitoyens garants d’un sens morale qui n’est pas le mien. Ma troisième raison aura été d’aborder avec vous, chers lecteurs, un morceau de mythologie, domaine que j’affectionne particulièrement, rapport à ma première raison.

Merci et bonne nuit !!


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