Plus que l’affaire en en elle même, c’est l’écho et surtout la « défense adoptée » par l’impétrant qui déclanche notre sourire en coin.
L’Auvergnat de la haute-Loire en pensant et … disant « Quand il y en a un ça va. C’est quand il en a beaucoup qu’il y a des problèmes … » ne fait que traduire un non-dit très répandu dont vous n’auriez aucune difficulté à vérifier la réalité en prenant un petit crème au bout du bar le matin.
Pas de contestation possible non plus sur la réalité du propos de congrès lancés pour dire quelque chose quand on ne pense qu’à se tirer au plus vite.
Le plus extraordinaire, outre le relief donné à la bourde (c’est vrai qu’il s’agit d’un Ministre de la République), c’est la défense complètement ridicule et aggravante adoptée par l’accusé.
Interrogé sur cette vidéo, il assure n’avoir voulu faire “aucune référence à une origine ethnique, maghrébine, arabe, africaine et ainsi de suite”.
Se dirigeant vers la sortie “après avoir pris des dizaines de photos, notamment avec la délégation auvergnate, un jeune m’arrête et me demande une photo”, a-t-il expliqué. “Le public, à ce moment là, fait des commentaires sur le fait que l’Auvergne était très présente, et j’ai simplement (tenu les propos cités) en parlant des Auvergnats“. Il ajoute qu’il regrette que “certains cherchent parfois la polémique à tout prix”.
La « défense » est encore plus maladroite que les paroles prononcées. On pourrait donc ainsi se permettre toutes les discriminations à l’égard des Auvergnats, des Bretons, des Morvandiaux, des Corses (non pas les Corses) etc. ? Incroyable !
On se demande pour quelles raisons le ministre n’assume pas, comme en son temps Chirac et les odeurs. Chirac avait parfaitement compris et maîtrisé cette donnée “populaire-acceptable” de la question. Il est toujours très bon de faire un petit retour sur images :
Pour ne plus succomber à de tels enfantillages, je suggère aux Ministres de la République,incapables d’en assumer les inconvénients, d’arrêter de vouloir “la jouer peuple” en polo et pull sur les épaules sur tous les lieux ensoleillés. Je le répète, il est urgent de supprimer les universités d’été, décidément si nocives.
Monsieur Hortefeux n’a cependant rien à craindre, les gars du bar ou l’on prend son petit crème, sont tout à fait d’accord avec lui : un Auvergnat ça va … trop, bonjour les dégâts.
Manuel Valls aussi d’ailleurs : le 7 juin 2009 dans les allées d’une brocante de sa ville, le député-maire PS d’Evry soupire : “Belle image de la ville d’Evry… Il demande à l’homme qui l’accompagne: “Tu me mets quelques Blancs, quelques white, quelques blancos.” Même registre et toujours payant ! Il est vrai cependant que Valls n’est pas Ministre … pas encore.
Ailleurs c’est la grande émotion : Le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) a accueilli «avec stupeur mais sans surprise» ces propos qualifiés de «racistes». L’Union des étudiants juifs de France (UEJF) s’est déclarée «choquée» et SOS Racisme a fait part d’un «profond malaise». Jamais autant d’associations n’ont ainsi condamné les turpitudes faites à l’Auvergne.La réaction la plus astucieuse étant sans aucun doute celle de Ségolène Royal : énonçant la «jurisprudence Girot de Langlade» (Préfet mis à la retraite anticipée par le même Hortefeux pour propos racistes) sur France Inter, elle a estimé que «si l’on revient aux fondamentaux et aux principes il faut s’appliquer à soi-même ce que l’on fait aux autres : suspension et mise à la retraite d’office»… Pas mal trouvé !
Quelle époque, quand même, que celle ou l’on discrimine ainsi les Auvergnats !