Non mais, dire qu'il faut agir en Belgique, alors que l'on peut continuer à endetter sans vergogne nos enfants et nos petits-enfants, faut pas exagérer.
Le ministre n'a pas lu "Antoine et Cléopâtre", et donc la phrase "« Les mauvaises nouvelles sont fatales à celui qui les apporte. »"
La ministre Simonet doit, elle, apprendre que l'on ne discute pas avec les syndicats d'une mesure qui n'est pas encore prise. Et si on doit le faire parce la loi l'impose, on leur dit autre chose que la vérité.
Dire la vérité, a comme conséquence une "fuite". Si l'on peut parler de fuite quand il s'agit de la propagation délibérée et organisée de "pistes" de réflexion en les transformant de manière malhonnête (ou débile, choisissez)
De quoi s'agit-il?
Il est nécessaire de dépenser moins (ou de dépenser mieux, mais on verra que ça, c'est difficile). C'est évidemment assez amusant de voir que l'Etat considère qu'il "doit relancer l'économie par la dépense" mais que d'un autre côté il sabre sur ce qui rapporte le plus, à long terme il est vrai, l'enseignement.
A la lecture des réactions dans les forums de journaux de haut vol, dont les lecteurs sont, sans aucun doute des universitaires épanouis qui ont brillamment réussi leurs études, on peut lire à quel point le message est bien passé. "Tous les enseignants à 24 périodes de cours" devient "les enseignants ne travaillent que 22 fois 50 minutes pendant 32 semaines". Et bien sûr, ces anciens élèves travailleurs oublient que leurs profs venaient avec des cours préparés, des corrections, prenaient le temps pour réexpliquer autrement la matière. Ou bien les personnes qui écrivent ces débilités, dans une "nouvelle orthographe" qu'il faudra bien nous imposer dans 10 ans, étaient-ils des élèves qui dormaient en classe, ne faisaient pas leurs devoirs et donc pouvaient difficilement s'en rendre compte. Sans compter ceux qui voulaient devenir enseignant, mais qui n'ont pas réussi les études...
Soit.
Nous avons pour une fois une ministre qui réfléchit. "Sans tabou", selon ses propres termes.
Comme une entreprise performante réfléchit chaque année et remet en cause tous les budgets. Même le budget publicité, même le nombre de vendeurs, et analyse même l'opportunité de continuer à vendre le produit-phare. Cela s'appelle le "zero based budget".
Est-ce une honte de se poser la question s'il est logique de payer pendant 5 ans des profs à 70 % pour rester chez eux alors que nous sommes en pénurie de profs? Est-il idiot de se poser la question de savoir s'il est logique que des profs sont payés de la même manière qu'ils se trouvent 20 heures ou 22 heures devant leurs élèves? Est-il débile de se poser la question de savoir si les détachés en surnombre, dont certains sont payés à faire de la propagande pour un parti particulier (que je en citerai pas, on m'accuserait d'en vouloir toujours au même parti), ne feriant pas mieux de travailler de manière utile?
Chacun évaluera la pertinence de ces budgets. La ministre aussi. J'ai évidemment mes idées. Qui seront peut-être différentes de celles de la ministre. Mais je trouve sain et intelligent de tout remettre à plat. Et d'exiger que chaque euro dépensé le soit à bon escient.
J'ajouterais même à la liste d'autres postes: la revue de propagande de l'ancien ministre, les formations obligatoires débiles, les brochures coûteuses utilisées par 0.5 % des prof tellement elles sont orientées politiquement ou inadaptées aux élèves, le nombre de personnes dans les administrations diverses (vous savez du genre de celles où l'on met un mois pour se rendre compte que les PC n'ont plus de disque dur).
Bravo madame Simonet. J'espère simplement que votre choix sera dicté par la recherche de l'amélioration de l'enseignement et pas le confort des profs, des syndicats, des partis, des détachés...
Mais madame Simonet a oublié que les syndicats ne sont pas des "interlocuteurs". Alors quant à croire qu'ils pourraient être des interlocuteurs sérieux...
Comme ils sont incapables de négocier, d'argumenter, de proposer ("ce n'est pas notre rôle de syndicat de faire des propositions" (sic)), ils manipulent leur base. Et déclenchent directement un arrêt de travail? Pour montrer qui est le patron.
Prenez enseignement (c'est le cas de le dire) de vos prédécesseurs. Ils ont réussi à avoir l'aval des syndicats pour des décrets débiles et destructeurs, mixité, premier degré différencié, tronc commun, et j'en passe une autre centaine.
Comment ont-ils fait? Ils n'ont pas expliqué quel était leurs vrais objectifs. Ils ont fait croire que l'objectif était l'amélioration de la qualité. Ils ont fait croire que les profs allaient travailler moins, ils ont payé le salaire e décembre 3 jours plus tôt (oui, 3 jours et en annonçant il y a moins d'un an qu'il y avait plein d'argent dans les caisses!)
Prenez enseignement. Non pas, je vous en supplie pour faire la même chose. Mais pour comprendre dans quel état de déliquescence ces syndicats se trouvent.
Communiquez avec les profs, que les syndicats ne représentent plus. Vos prédécesseurs ont échoué, c'est pourquoi ils ont noyauté les syndicats.
Plutôt que de vous faire cocufier par les syndicats qui ne pensent qu'à leurs droit z'akis , rencontrez des profs qui travaillent, qui aiment leur métier, qui "ne donnent peut-être que 20 périodes de cours" mais qui œuvrent pour le biend e leurs élèves 40 ou 45 heures par semaine.
Madame, l'enseignement a besoin de votre courage. de votre honnêteté. mais vous savez que le citoyen lamda préfère le mensonge. Comme certains malades incurables.
Rééduquez les profs. Appuyez vous sur les milliers de profs qui font honneur à la profession. Ceux qui ne suivront pas, seront découragés et partiront.
Je suppose que les syndicats et un parti leur trouveront très vite un job...
Update: quelques billets intéressants (dans un style (parfois un peu) moins cynique:
Enseignement, rigueur ou austérité?
Les enseignants bossent 20 heures et ont 4 mois de congés !!!
Régis Warmont: Ces syndicats qui opposent les enseignants au reste du monde