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Conférence sur Claude Gay

Publié le 12 septembre 2009 par Goure

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Façade à Draguignan rendant hommage à Claude Gay.

Emporium, association ampusianne à but culturel présidée par Christian Chilli, a débuté sa deuxième session ce vendredi 11 septembre 09, avec une conférence sur Claude Gay nous permettant de découvrir ce savant dracénois , trop souvent méconnu. M. Richard Strambio , adjoint à la culture à Draguignan a été un sympathique conférencier , érudit et sachant faire passer simplement son savoir. Toute l’équipe d’Emporium le remercie chaleureusement.

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Voici des extraits d’un très beau texte de Luis Mizon (né en 1942), poète chilien vivant en France, texte écrit dans notre langue.

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Il dépeint ainsi Claude Gay:(Ci-dessous Luis Mizon et Claude Gay)

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“Depuis quelques années, je suis vers mon propre pays natal les traces d’un voyageur français du XIX° siècle. Son nom est Claude GAY. Il est né en 1800 à Draguignan, dans le Var.D’un seul regard on connaît son âge et cela m’aide à mieux le voir. Quand il était petit, les enfants de Draguignan lui criaient à la sortie de l’école : Où vas-tu chercheur de persil? Il portait peut-être déjà des lunettes, il était solitaire, toujours à l’écoute des grands arbres et il rêvait de partir découvrir des pays lointains. Il aimait les plantes, les animaux et les insectes.Plus tard, pharmacien dans un hôpital de Paris, il entend parler du Chili.[…]

Les Indiens du Chili l’appelleront plus tard “quatre yeux”. Quatre yeux, en 1828, est un jeune savant qui débarque à Valparaiso. Timide, drôle, il avait toujours moyen de faire rire et d’étonner son monde. Il connaissait quelques tours de jongleur; cela lui rendra service chez les Indiens et auprès des enfants de la société aristocratique de Santiago. Il tombera amoureux du Chili. La passion de la connaissance et l’amour du pays vont se conjuguer chez lui pour favoriser la découverte  précise d’un univers peuplé d’animaux et de plantes que personne n’avait décrit jusqu’alors. Avant de la décrire , il fallait interroger la nature pour pouvoir l’identifier.Il fallait la baptiser et la convertir à la science.[…]Donner un nom était aussi une façon de conférer la seule existence qui vaille, celle de la science. Quand il descend à Valparaiso, “quatre yeux”  souffre encore du mal de mer à cause du passage du cap Horn. Dans la chaloupe qui le porte à la plage, il sort son carnet dont il ne se sépare jamais et saisit en vitesse une esquisse du port et de son bateau vus de la mer. Il avait quitté Le Havre de Grâces avec onze camarades embauchés par un journaliste aventurier pour enseigner au lycée français de Santiago.La France voulait alors donner un coup de pouce à l’inexistante éducation universitaire chilienne.[…]C’est le temps des grands voiliers, on doit savoir naviguer avec le vent , savoir le chercher en mer […]Gay se souvient encore très bien de l’orage du cap Horn qui a failli les faire sombrer.[…] Notre “chercheur de persil” passe son temps à dessiner les animaux, plantes, paysages et insectes. Il veut proposer à l’Etat chilien de décrire complètement le pays pour le faire connaître, d’abord aux Chiliens et ensuite aux étrangers et enfin pour donner à l’Etat un instrument utile à son identité.Le Chili accepte sa proposition et , à partir de ce moment Claude GAY va consacrer toute sa vie à faire connaître ce pays : 28 volumes dont 8 d’histoire, 8 de botanique, 8 de zoologie, 2 de documents , 2 d’agriculture et deux atlas emplis d’images. L’oeuvre d’une vie . Oui, mais il y a les Indiens. Le Chili n’aime pas les Indiens. Malgré cela , Gay réussit à incorporer dans l’atlas huit planches qui concerne les indiens et il parle souvent de les faire reconnaître comme une partie importante du peuple du Chili. Il annonce à ses amis son projet d’écriture sur l’indien chilien. Il demande des informations , mais il meurt en 1873 sans publier son texte, si cher à sa pensée.

Alors intervient le hasard. J’ai été intéressé par cet homme et par son oeuvre. Je suis arrivé jusqu’à la société fondée par Claude Gay à Draguignan et j’ai rencontré ses héritiers qui gardent aujourd’hui des documents précieux et des dessins inédits de Claude Gay. Nous nous proposons de faire connaître son oeuvre.La recherche est à nouveau ouverte et tout reste à faire.[…]Voilà la tâche. Elle est aussi une éthique et une poétique.”

Dessins de Claude Gay , aimablement prêtés par R Strambio , ainsi que la permission de les photographier.

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Les rencontres culturelles sont un plaisir et une nécessité , n’est-ce pas ? Beaucoup en conviennent .Les associations , quelles qu’elles soient , n’avaient jusqu’à présent rien à payer à la municipalité, remplissant une tâche d’utilité reconnue. Le président d’Emporium a dû s’acquitter de “la taxe carbone ampusianne”, à savoir 20 euros pour avoir la clé vendredi 11 09 . Ce sera le même tarif à chaque utilisation de la salle polyvalente . On a intérêt “à faire peu , pour payer peu”. Pour Emporium, à raison de 11 utilisations dans la saison 2009-2010, cela fera 220 euros. Une jolie somme qui aurait pu être employée  pour le développement de la vie culturelle au village.

Découvrez le site officiel de la Société d’Etudes Scientifiques et Archéologiques de Draguignan et du Var dont Claude Gay fut l’un des membres.


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