Ségolène Royal face au vrai "enfer du Nord"

Le livre sur les élections internes du PS devrait impacter durablement l'image de marque de Martine Aubry tant il la présente sous un jour opposé à son image classique. Ce livre introduit deux cassures redoutables qui vont marquer l'opinion : - c'est un "bug chti", - il est cautionné par la fille de Jacques Delors. La popularité du Nord ne date pas du film de Dany Boon. La première correction majeure date du second semestre 1984 avec une remarquable campagne de communication sur l'image de cette région. Cette campagne (l'enfer du Nord) reposait sur le contraste entre cette mention et la beauté des paysages. En 1987, une seconde campagne complétait en exposant "l'art et la manière des pays du Nord" (Fiers comme les Vickings, Tenaces comme les Flamands ...). Progressivement, le pays comblait ainsi son déficit de compréhension à destination de cette région souvent malmenée. Cette affaire impacte directement cette image de marque. Le socialisme du Nord serait-il le même que celui de Provence Côte d'Azur ? Là réside la première cassure. La seconde est dans le profil de l'éventuelle instigatrice ou de la "bénéficiaire collatérale" : Martine Aubry. Son image positive repose sur deux socles : - la terre du socialisme idéal, "la terre des camarades des véritables luttes": Lille, - la filiation avec le socialisme d'éthique : l'engagement paternel. Parce que cette affaire à clarifier emporte ces deux socles, elle fera des ravages à terme. L'opinion considère que si, même avec de tels socles, des débordements de ce type sont possibles, qu'en est-il ailleurs au sein du PS ? Ségolène Royal a donc raison de vouloir purger ce volet non pas dans une logique de règlement de comptes mais dans celle de "laver un affront collectif" qui, au cas contraire, impacterait lourdement l'ensemble du PS.