Interview avec Fares Nanaa

Fares Nanaa est un homme qui porte plusieurs casquettes et qui les porte bien. Entre la réalisation, sa première vocation, être acteur notammentdans le rôle de Mourad de Maktoub et producteur à Nessma TV, il se trace un chemin qu’il s’est minutieusement choisi et dont il nous parle le temps de cette interview.

Quelles sont les grandes étapes de ta carrière ?

Après avoir fait des études de cinéma à l’Institut Maghrébin de Cinéma, j’ai travaillé comme assistant réalisateur et comme producteur dans des films étrangers. Ensuite, j’ai en parallèle réalisé 3 courts métrages (Coup de cœur, Qui a tué le prince charmant ? et Casting pour un mariage) et joué dans plusieurs autres de mes collègues et amis comme Elyes Baccar, Mohamed Ben Becher et Amel Smeoui. Plus tard est venue l’expérience de Maktoub et en ce moment je suis producteur à Nessma TV et je prépare mon premier long métrage.

Pourquoi tes films tournent tous autour du même sujet, les relations amoureuses ?

C’est vrai qu’il s’agit d’amour dans mes trois courts métrages. C’est un choix qui émane du fait que c’est un sujet qui m’intéresse et sur lequel j’aime bien travailler. De plus, je n’ai pas forcément envie de parler d’autres sujets selon moi usés comme la drogue et l’immigration clandestine. Malgré qu’il s’agisse d’amour, il est à chaque fois vu d’un angle différent. Les histoires d’amour ne se ressemblent pas dans mes films et sont exposées dans différentes étapes. Par exemple, dans Casting pour un mariage, le mariage n’est qu’un prétexte pour ressortir la particularité de la relation mère-fils.

Comment tu as eu l’occasion de jouer dans Maktoub ?

C’est Sami Fehri qui m’a directement contacté pour le rôle de Mourad. Il m’a choisi pour ce rôle après avoir vu la relation mère-fils que nous avons interprété moi et Madame Jouda Najeh dans mon court métrage Casting pour un mariage. La relation de Mourad et Jamila est assez proche de ce que j’ai présenté dans mon film surtout que c’est toujours Jouda Najeh qui joue la mère. Le choix est donc venu naturellement.

Comment tu trouves le jeu des autres acteurs de Maktoub surtout que la plupart ne sont pas professionnels ?

Je n’aime pas trop juger du travail des autres mais je peux dire qu’ils se débrouillent pas mal. Le fait de ne pas être issu de la profession est parfois un avantage surtout qu’ils sont bien dirigés malgré la contrainte de temps. En voyant le résultat, on sent bien que leur jeu est naturel et c’est l’essentiel.

Que penses-tu du milieu audio visuel en Tunisie ?

Je trouve qu’il est en amélioration. L’apparition de nouvelles chaines de télévision joue en faveur de la concurrence qui s’accentue. Cela ne peut que profiter positivement à la production audiovisuelle tunisienne. Au début, il est normal qu’il y est des balbutiements et un grand nombre de productions. Mais, cela ne tardera pas à dépasser la quantité pour ne favoriser que les travaux de qualité.

Parle-nous de tes projets actuels?

Je nourris le projet de mon premier long métrage. Je suis entrain d’en finaliser l’écriture avant de passer au casting et je compte le déposer vers la fin 2009 auprès du ministère de la culture et de la sauvegarde du patrimoine pour une subvention. Ainsi, si tout va bien, le tournage est prévu pour début 2010. Le film parle d’un couple qui ont un enfant et qui sont confrontés à un drame familial. Il s’agit de voir si la relation de couple peut surmonter ce drame. Sinon, je suis penché sur la production de la nouvelle édition de la Starac de Nessma TV qui va débuter en décembre. Une expérience que je trouve fort intéressante.

Narjes