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Homélie 24 T.O.B 2009 – Des amis pour suivre Jésus

Publié le 12 septembre 2009 par Walterman

Ma foi est-elle morte ou vivante ? C’est une question qui dérange, mais le Seigneur nous la pose dans la deuxième lecture. Saint Jacques nous explique que si quelqu’un croit vraiment en Jésus Christ, cette personne va suivre Jésus en aimant Dieu et son prochain, comme Jésus nous l’a commandé. Nous sommes tous là aujourd’hui parce que nous croyons en Jésus Christ, son Eglise et ses enseignements. Donc nous pouvons tous dire que notre foi est vivante, n’est-ce pas ? Pas trop vite ! La lettre de saint Jacques s’adresse à des croyants qui allaient à la messe chaque dimanche. Et pourtant il les met en garde contre le danger d’une foi morte. Ceci devrait nous faire réfléchir.

Le curieux dialogue de l’Evangile de ce jour nous incite aussi à la réflexion. D’un côté saint Pierre professe sa foi en Jésus, en l’appelant le Christ. Jésus semble enchanté de cette réponse, en lui donnant raison. Il semblerait donc que la foi de Pierre est vivante. Mais dès que Jésus explique que pour s’acquitter de sa mission de Sauveur, il devra être rejeté, souffrir, puis mourir, Pierre se rebiffe. La réplique de Jésus est sévère qui stigmatise Pierre pour son manque de foi ! Pierre avait la foi, mais sa foi n’était pas aussi vivante qu’il le pensait. Il voulait bien suivre Jésus accomplissant des miracles et prêchant devant des foules nombreuses, mais pas sur la croix. Sa foi n’était pas tout à fait morte, mais pas non plus aussi vivante qu’il le faudrait.

Ne disons donc pas trop rapidement que notre foi à nous est vivante. Une foi forte, mature, celle qui nous remplit d’une joie et d’une sagesse chrétiennes authentiques ne peut s’acquérir que par la fidélité dans les épreuves. La foi qui ne produit pas des œuvres de fidélité est morte.

La bienheureuse Mère Teresa, dont on a commémore le douzième anniversaire de sa naissance au ciel samedi dernier, est un exemple éloquent de quelqu’un qui a montré sa foi dans sa manière de vivre et à travers ce qu’elle faisait, et non pas seulement à travers ce qu’elle disait. Elle a été souvent accusée de prosélytisme, de forcer les pauvres et les mourants en Inde, en majorité hindouistes, à devenir catholiques. Il y a eu – et il y a toujours - des conversions parmi les gens dont le sœurs s’occupent, mais pas parce qu’ils était forcés ou trompés. Ils ont été – et ils sont toujours – gagnés au Christ par la sincérité et la gentillesse des soins prodigués par les sœurs. Ces sœurs croient exactement la même chose que nous, que chaque être humain, quelle que soit sa taille ou sa santé, est créé à l’image de Dieu et aimé par lui. Et elles témoignent de cette foi par leurs actions.

Homélie 24 T.O.B 2009 – Des amis pour suivre Jésus

La premier hôpital de Mère Teresa était un ancien abri pour des pèlerins hindous. Elle l’a transformé en un hôpital pour les pauvres et les mourants. Mais les dirigeants hindous de l’endroit n’étaient pas contents du tout de voir qu’un ancien abri pour pèlerins était devenu un refuge pour les pauvres et les mourants, devenant ainsi à leurs yeux un lieu de prosélytisme catholique. Ils suspectaient les sœurs d’y baptiser en cachette des hindous et des musulmans. Des bandes d’hindous hostiles harcelaient les sœurs lorsque celles-ci faisaient des tournées dans les taudis de Calcutta pur ramasser les mourants dans les égouts. Des gens du voisinage jetèrent des bâtons, des pierres et toute sorte de saleté sur les sœurs au moment où celles-ci portaient leurs pauvres patients. Finalement un commissaire de police a fait fermer l’hôpital.

Alors Mère Teresa l’a invité. Il est venu et il a vu le sol plein de pauvres malades et de mourants. Il a pu observer les sœurs à genoux auprès de tous ces gens abandonnés, non pour leur prêcher, mais pour soigner leurs plaies et pour les nourrir. Elles communiquaient leur foi, mais pas par les astuces de l’argumentation, mais uniquement par un amour désintéressé. Le commissaire abasourdi et sorti pour disperser la foule en colère, leur disant qu’il n’arrêterait Mère Teresa que si les gens du voisinage persuadaient leurs épouses et leurs sœurs de poursuivre le travail commencé par les religieuses.

Si nous avons une foi vivante en Jésus Christ, une foi qui a un impact réel sur notre manière de vivre, alors nous ferons davantage l’expérience de la signification profonde de la vie que Dieu désire nous donner. Alors la question que nous devons nous poser est celle-ci : que faire pour garder notre foi vivante et pour grandir dans la foi ?

Les auteurs spirituels de toutes les époques sont d’accord pour dire que cela est pratiquement impossible si nous n’avons pas au moins un ou deux ami(e)s qui sont vraiment engagés dans la foi catholique. L’amitié chrétienne est une des plus grandes joies de la vie. Aristote disait déjà que l’amitié, c’est une âme en deux corps. Un véritable ami, c’est quelqu’un qui nous connaît et nous estime. Etre connu et estimé, ce sont deux besoins parmi les plus profonds de l’âme humaine. Des amis s’encouragent mutuellement à la poursuite d’un objectif commun. Demandez à des sportifs de haut niveau s’ils auraient pu battre des records sans le soutien d’un autre champion. Deux artistes amis se stimuleront l’un l’autre pour atteindre un niveau qu’ils n’auraient jamais pu atteindre chacun séparément. Comme le dit l’Ecclésiastique (Si 6, 17), « tel on est, tel est l’ami qu’on a ».

Donc si nous voulons vraiment garder une foi robuste, nous ferons tout pour construire des amitiés avec des personnes qui ont les mêmes priorités, en évitant soigneusement celles qui risqueraient de nous en éloigner. La crainte de Dieu doit être le ciment d’une amitié authentique, dit la BJ en note du passage cité. Nous pouvons faire cela en étudiant ensemble la Bible ou le catéchisme, en priant en commun, en s’engageant dans des activités inspirées par la foi ensemble…

L’amitié la plus importante pour notre vie est bien sûr notre amitié avec Jésus Christ. Aujourd’hui, au moment où nous renouvelons cette amitié dans l’eucharistie dominicale, faisons le point sur nos autres amitiés pour voir dans quelle mesure notre foi est réellement vivante.


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