Celui qui ne voulait pas porter l’étoile jaune est mort ce matin, dans un hôpital parisien. J’en suis profondément affecté. Oui, malgré son âge. D’aucuns pourraient dire qu’il a fait son temps, à 99 ans. Moi pas.
Car il n’y a pas que la politique dans la vie, mais aussi l’art. Et la photographie en est un, que j’ai mis un peu de temps à apprécier, sur le tard.
Willy Ronis fait partie de ces gens que j’admire pour sa sensibilité toute particulière et sa virtuosité qui se dissimulaient pourtant si bien derrière un voile d’apparente simplicité que seuls la patience, le temps et l’expérience savent procurer, loin des œuvres faciles de nos jours où le factice fait florès…
Je l’aimais notamment pour ses photos de nus, mais pas seulement, comme vous pouvez le constater ici. Quelqu’un qui a autant aimé les femmes, l’enfance et le peuple ne pouvait pas m’être indifférent.
Adieu l’ami, tu resteras dans nos yeux et nos cœurs.
Et vive la résistance !
Et j’avoue, enfin, ici, préférer celle du poète à celle du révolutionnaire armé, car elle me semble bien plus subversive… et paradoxalement, moi l’homme d’action, plus efficace.