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Les blogs sont morts

Publié le 12 septembre 2009 par Marcmenant

Les blogs sont morts Flash-back numérique, revenons quelques années en arrière, en 2005 plus précisément. Les blogs envahissent la toile à une vitesse exponentielle. A chaque seconde apparaissent des centaines de nouvelles url, autant de promesse d’échange et de liberté, facilitée par une simplicité de création et de mise en place déconcertante. Si pendant des années, l’internaute, à peu d’exception près, avait été un consommateur d’information, il était devenu, en l’espace de deux clics, créateurs de contenu, passage symbolique d’un statut passif à celui d’actif.

Ce qui semble aujourd’hui anecdotique était alors une vraie révolution, qui, d’une certaine manière, fit peur. Peur des médias traditionnels et des journalistes dont l’hégémonie semblait être remise en question inexorablement (je me souviens à ce propos des innombrables débats qui agitèrent les médias et les blogs pendant des semaines autour de la question de la crédibilité journalistique des blogeurs), peur des entreprises et des directeurs communication, qui se voyaient bousculer dans leur certitude, leur lecteur, client, prospect, chaland, peut importe le nom que l’on lui donne, ayant désormais la possibilité de remettre en cause un discours qui pendant longtemps n’avait que peu ou pas été critiqué sur le net. Cela imposait une nouvelle déontologie, celle de la cohérence et de la vérité. Vous en conviendrez avec moi : ce nouveau paradigme pouvait, pour certains, faire peur…
Alors pourquoi dire aujourd’hui que les blogs sont morts, question d’autant plus paradoxale que les lignes que vous lisez actuellement ne sont pas celles d’un journaliste, mais celles d'un blogger ? Je n’en ai certainement pas le talent et véritablement pas le temps pour fournir un véritable travail journalistique, car la forme et le fond sont exigeants, chronophages, demandant une implication de chaque heure, chaque minute, ce qui, à de rares exceptions près (car il existe encore d’excellents blogs) s’accommode très mal avec une activité professionnelle intense (notez l'estime que j'ai pour les quelques derniers qui osent encore fournir de vrais articles et non des pages entre des publicités). Mais passons ce point. Les blogs sont morts, disais-je. Ce constat est purement personnel et relève d’une sensibilité toute subjective.
Les blogs sont morts
Crédit photographique : The Sartorialist

Chaque blog est une promesse, écrivais-je plus tôt, la possibilité, non d’une île mais d’une rencontre avec un style, une écriture, une personnalité, une opinion, dernier point parfaitement intégré par les marques. Le travail de buzz s’est professionnalisé, tout comme la rédaction des articles de certains blogs, Passion Luxe en premier. Devons-nous s’en satisfaire ? Pas sûr, car la publication d’information émanant d’entreprise a tué une certaine spontanéité, un autre regard plein de subjectivité mais reflet aussi de tendance, de l’avis de celui qui achète. Certains blogs ne sont désormais plus qu’un relais de communication, non plus un relais d’information. Je le déplore, tout en étant probablement un acteur des plus actifs dans cette paupérisation du discours.
Heureusement, il existe encore ici ou là des blogs d’une extrême qualité, au ton personnel, avec une véritable âme, des blogs sur lesquels on peut encore entendre des critiques ouvertes sur des produits n’ayant pas les qualités vantées par les dossiers presse et les campagnes de communications. Je ne parle ici que de produits de l’industrie du luxe. Il y a encore des blogs dont la qualité tient au fait qu’ils sont le prolongement logique de l’activité professionnelle de leurs auteurs, des auteurs de talents. C’est l’histoire de The Sartorialist
Les blogs sont morts
Crédit photographique : The Sartorialist

Le blog de Scott Schuman est devenue une référence, un prescripteur de tendance. L’idée était pourtant d’une simplicité enfantine : partager des photos de New Yorkais que Scott trouvait intéressants. Big Apple est dépassée, on l’a vu partout, de Rio à Beijing, de Milan à Stockholm mais à chaque fois avec une justesse légèrement décalée et tellement subjective. Pas de recherche de vérité, pas de débat stérile, juste une vérité nue, sa vérité, sa vision que l’on peut désormais trouver sur papier The Sartorialist un livre aux The Sartorialist éditions Penguin ayant été publié. Il fallait d’ailleurs être chez Colette le 5 septembre dernier pour pouvoir rencontrer l’artiste er repartir avec une The Sartorialist: Bespoke Edition édition collector dédicacée…

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