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Nouvelles réflexions (Patricia Laranco).

Par Ananda

Sentez-vous supérieurs...si cela peut  faire que vous vous sentiez mieux !
La frontière est si ténue,  fragile, entre l'amour et la haine.
Evitez l'amour...si vous ne voulez pas que tôt ou tard, la haine finisse par s'en mêler !
Ce qu'il y a de merveilleux, au fond, avec les êtres humains, c'est que, de leur part, on peut s'attendre à tout.
Il suffira que cette machinerie d'organes cesse de fonctionner...pour que ma "grande âme" qui l'ignore, qui la méprise tant tombe à son tour en panne.
Les gens ont pris pour habitude de ceuillir des fleurs.
Que ne cueillent-ils, bien plutôt, des points d'interrogation !?
Après tout, ceux-ci ont dessin aussi gracieux, forme aussi charmante que ceux des roses, des jonquilles !
Le monde est une forêt de points d'interrogations.
On veut qu'à chaque question il y ait une réponse; mais pourquoi ne pas vouloir qu'à chaque réponse il y ait une question ?
N'ayons pas peur d'être contradictoires : chaque chose, chaque fait a au moins deux visages.
Sans oeuf il n'y aurait pas
de poule
et sans poule
il n'y a pas d'oeuf
le monde en spirale se roule
l'avant, l'après, l'endroit, l'envers
tout ne peut-il pas
s'inverser ?
Tout ne peut-il se retourner
comme un simple gant dans la main
de quelque dieu illusionniste ?
Il y a un véritable fossé entre l'enfant et l'Homme.
Un fossé peut-être si grand qu'il nous oblige à faire appel à la notion de "mue".
A même évènemet, façons de réagir très différentes.
Tout passe au prisme, au tamis de la manière de réagir des individus.
Nous ne sommes qu'un possible qui a été choisi.
Seul, parmi les espèces vivantes, l'Homme a le pouvoir d'être mécontent du monde qui l'entoure.
Est-ce d'une impuissance à être que souvent jaillisssent créativité, voire génie ?
Ou plutôt, est-ce de ces derniers que jaillit une certaine impuissance à être ?
Entre l'équilibre et le déséquilibre, la ligne de démarcation est mince.
Nous sommes tous voués à devenir les ombres de nous-mêmes : en vieillissant.
Et tout déni, toute lutte contre ce processus sera toujours du ressort du pathétique.
Ne pas accepter la mort, c'est ne pas accepter la logique du Vivant.
C'est en cela, peut-être, que l'Homme est une créature monstrueuse.
La tyrannie de son esprit lui fait perdre le sens des réalités. Les prétentions, les exigences de son esprit l'installent dans la rupture...qu'il paie par la douleur.
Ce que les Hommes ne pardonnent pas à la mort, c'est de briser des liens.
S'ils ménagent tant le défunt, c'est parce que ce dernier ne peut plus leur  parler...parce que le dialogue est rompu.
Le vrai et le faux sont l'avers et le revers d'une même médaille.
Le temps est une force qui pousse, qui avance. Il ne connait pas le recul.
Se pourrait-il qu'il soit la marque du mouvement d'expansion de l'Univers ?
L'une des violences qu'on fait aux femmes est d'attendre d'elles qu'elles soient toujours, immanquablement douces et gentilles. Est-il réaliste d'exiger cela d'un être humain ?
On a à peine le temps de (se) demander "que vais-je devenir ?" que l'on devient déjà ce que l'on est déjà devenu. Le temps a tellement hâte de répondre à notre question qu'à la limite, cela ne vaut même plus la peine de se la poser.
Qu'est-ce que le temps ?
Un éternel instant qui se métamorphose ou une suite, une succession de grains de temps comme dans un chapelet ?
Gagner sa vie est une façon de remercier la société de vous concéder le droit de vivre.
Ah ! Les visionnaires manquent de pragmatisme.
Et les pragmatiques, eux, manquent d'imagination.
Ces deux catégories se détestent...mais se complètent.
N'est-ce pas dans le paradoxe qu'il faut chercher l'ultime vérité ?
J'ai la foi.
Mais ma foi, paradoxalement, se nourrit du doute.
Au lieu d'imaginer je ne sais quels fantômes issus de l'au-delà, ne ferions-nous pas mieux de nous regarder nous-mêmes, en tant que nous sommes, peut-être, des ombres et, de ce fait, les véritables, seuls "spectres" ?
Dieu aime peut-être les croyants...mais il préfère les philosophes...car  quelque chose (mon petit doigt, peut-être) me dit que dieu veut, désire que l'Homme le cherche, qu'il le cherche dans toute la multiplicité de ses visages, dans toute la complication de ses métaphores et de ses métamorphoses, dans toute l'infinité de sa complexité  méandrique, touffue, inextricable.
Pour moi, je me représenterai volontiers dieu comme un labyrinthe.
Le présent est de suite happé par le passé.
Le présent est de suite effacé par l'avenir.
D'où cette question : le présent existe-t-il ?
Dans le futur, le présent sera du passé.
Dans le passé, le présent était un futur.
Le futur finira par devenir présent.
En somme, le Temps est un.
Le présent se dilue dans le passé comme une pastille effervescente.
Pris en étau entre passé et futur, il ne fait pas long feu.
A y bien regarder, ce n'est qu'un petit grain de muscat plein de pulpe.

PL.



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