En Algérie, de 1954 à 1962, des milliers de français musulmans harkis ont manifesté leur attachement à la France. Dans une période de guerre atroce, pris en tenaille, entre les exactions du FLN la nuit, et la pression de l'armée française le jour. Cette population civile désarmée face à la barbarerie terroriste a fait le choix de la sécurité et du moindre mal. Donc elle a décidé de se mettre au service de la France qui à l'époque était détentrice de l'autorité de l'état sur tout le territoire de l'Algérie.
Ce choix, la majorité d'entre eux l'ont assumé avec courage et abnégation. Certain ont perdu la vie au cours des combats auxquels notre pays a du faire face en Algérie, d'autres ont été désarmés, et abandonné à la vindicte du FLN. Ils ont été suppliciés et massacrés après le 19 mars 1962.
Le dénouement du drame algérien a contraint de nombreuses familles de harkis à se replier sur le territoire national dans des conditions extrêmement difficiles et dramatiques. A leur arrivée en métropole, ils furent installés dans des camps insalubres, des hameaux forestiers ou des quartiers isolés à la périphérie des grandes agglomérations ou ils continuent à vivre dans la misère et l'exclusion dans des conditions de précarité indigne de la France. Dans l'oubli et l'indifférence, entre espoir et révolte dans l'attente d'une reconnaissance qui tarde à venir.
En effet, quarante sept ans après la fin de la guerre d'Algérie, la France n'a toujours pas répondu aux attentes de ces braves soldats et leurs familles qui l'ont servi au prix d'énormes sacrifices.
Le malaise et le désespoir ressentis par les harkis durant des années, cette injustice qui leur est faite a éveillé la conscience est a donné suite a un bouillonnement et la naissance de mouvements associatives, qui ont conduit à la révolte de 1975 à Narbonne, et aux émeutes de 1991, sur tout le territoire National.
Harkis et civiles morts en Algérie
Ce mal vivre de la communauté harkie tient à plusieurs causes : difficultés liées à l'accueil et à l'installation d'une population déracinée dans des conditions souvent dramatiques aux problèmes spécifiques liés à l'origine rurale d'une population avec un faible niveau de formation et une insuffisante maîtrise de la langue. Tout cela a freiné leur insertion dans une société moderne, à l'insuffisance des efforts déployés par la communauté nationale en dépit du dispositif législatif mis en oeuvre depuis 1970 pour indemniser, intégrer les Harkis, au caractère erroné de certains choix politiques qui se sont avérés être des échecs dramatiques ( mise sous tutelle administrative et regroupement de populations cumulant de nombreux handicaps ) à l'occultation de leur histoire et à celle des conséquences de leur choix.
Les différents dispositifs successifs mis en place depuis 1970, insuffisants, incomplets et restrictifs, n'ont pas donné satisfaction aux harkis qui souhaitent obtenir de la France la reconnaissance morale et matérielle à laquelle ils peuvent légitimement prétendre.