Magazine Histoire

Explication de document: le communiqué final de la conférence de Yalta.

Par Bricabraque

Explication de document: le communiqué final de la conférence de Yalta.

Roosevelt au sommet de Yalta.

Vous trouverez ci-dessous la correction de l'explication du document. Rappel: lire et relire les méthodes de cet exercice (p 10 du manuel).

Communiqué final de la conférence de Yalta (1945).

« (…) Les plans adoptés prévoient que chacune des trois puissances occupera avec ses forces armées une zone séparée en Allemagne. Il a été en outre convenu que la France serait invitée par les trois grandes puissances, si elle le désire, à occuper une zone et à faire partie de la commission de contrôle comme quatrième membre. Notre dessein inflexible est de détruire le militarisme allemand et le nazisme. Nous sommes décidés à désarmer et à dissoudre toutes les forces armées allemandes, (…) à traduire en justice tous les criminels de guerre et à les châtier rapidement.

Nous sommes résolus à créer avec nos alliés aussitôt que possible une organisation internationale générale pour la sauvegarde de la paix et la sécurité. Nous croyons qu’une telle organisation internationale est essentielle pour empêcher de nouvelles agressions et éliminer les causes politiques, économiques et sociales des guerres au moyen d’une collaboration étroite et permanente de tous les peuples pacifiques. Nous avons convenu de convoquer le 25 avril 1945, à San Francisco, une conférence des Nations  unies qui établira (…) la charte de l’organisation.

Nous avons rédigé et signé une déclaration commune sur l’Europe libérée. Elle a la teneur suivante : « (…) Le rétablissement de l’ordre en Europe et la reconstruction de la vie économique nationale devront être réalisés par des méthodes qui permettront aux peuples libérés d’effacer les derniers vestiges du nazisme et du fascisme et de se donner les institutions démocratiques de leur propre choix… »

   Extrait du communiqué final de la conférence de Yalta, 11 février 1945.

Questions :

 1. Présentez le document.

  2. Quel sort est réservé aux Allemands ?

  3. Que prévoit-on pour assurer la paix mondiale ?

  4. Sur quels principes veut-on fonder la reconstruction en Europe ? Ces principes ont-ils été respectés ?

 Corrigé de l’explication de document [le communiqué final de la conférence de Yalta].

  1. Il s’agit du communiqué final de la conférence de Yalta, rédigé le 11 février 1945. Cette conférence se tient du 4 au 11 février 1945, elle réunit les dirigeants de la Grande Alliance : le premier ministre britannique Winston Churchill, le président des Etats-Unis F.D.Roosevelt et le dirigeant de l’URSS Joseph Staline. Le choix de Yalta, ville de Crimée en URSS, ne résulte pas du hasard. Staline est en position de force. Ses troupes ne sont plus qu’à 70km de Berlin alors que les Anglo-Saxons n’ont pas encore franchi le Rhin.

Alors que la guerre n’est pas terminée, ce texte officiel présente un intérêt essentiel puisqu’il pose les bases de la fin de la guerre et du nouvel ordre mondial qui en sortira.

  2. Une fois obtenue la capitulation allemande, l’Allemagne sera dirigée conjointement  par les Alliés et divisée en quatre zones d’occupation. Churchill obtient que la France en reçoive une. Les trois puissances projettent également une démilitarisation du territoire allemand à l’issue du conflit. D’autre part, ils affirment leur volonté de juger et punir les « criminels de guerre » (annonce du futur procès de Nuremberg).  

  3. Le président Roosevelt entend créer un nouveau système de sécurité collective, plus efficace que la défunte SDN, incapable d’empêcher le déclenchement de la seconde guerre mondiale. Mis au point à Dumbarton Oaks aux Etats-Unis (1944), le projet des Nations Unies obtient l’aval de Staline à Yalta. On y fixe alors un rendez-vous pour avril 1945, à San Francisco, lieu de naissance de « cette organisation générale pour la sauvegarde de la paix et la sécurité » mentionnée dans le communiqué : l’Organisation des Nations Unies.

4. « L’Europe libérée » doit se reconstruire sur des principes libéraux et démocratiques. Mais l’expression «institutions démocratiques » n’a pas le même sens pour les trois hommes. En Europe de l’est, libérée par l’Armée rouge, les communistes s’emparent rapidement des postes clefs, de manière autoritaire et sans recours à un vote libre. Les principes énoncés à Yalta sont donc bafoués.


Retour à La Une de Logo Paperblog