Personal Effects

Personal Effects
de David Hollander
avec Michelle Pfeiffer et Ashton Kutcher
2008 - 1h50 - Drame/Suspense
Tiré d'une nouvelle de Rick Moody "Mansion on the Hill"
Festival du Cinéma Américain de Deauville 2009


 coup de coeur

Il a perdu sa soeur jumelle, violée, torturée et laissée pour morte sous un tas d'ordures, il donne l'impression de n'être plus personne.
Elle a perdu son mari, abattu en pleine rue et se retrouve seule avec son fils, adolescent perturbé par la perte de son père et sourd de naissance.
Les thérapies de groupe permettent parfois de faire d'improbables rencontres qui peuvent changer des vies...
C'est aussi l'histoire de l'attente, celle... infinie, de ceux qui restent et pleurent ceux qui ne reviendront plus !
C'est surtout l'histoire des rapprochements qui peuvent s'opérer dans cette immense salle des pas-perdus qu'est la vie !

Ce film est une merveille de sensibilité, de sentiments exacerbés, à fleur de peau, de ceux qui peuvent vous faire chuter du mauvais côté, en panne flagrante de jugements raisonnables, rongé par les pertes brutales, les absences insurmontables, les montagnes de souffrances et de remords imposés, quelques fois, au cours d'une existence...
Ashton Kutcher y est tel que je ne l'ai jamais vu, figé dans l'incompréhension la plus totale, véritable handicapé des sentiments, survivant dans l'urgence de se punir d'une faute qu'il n'a pourtant pas commise. 
Tout en retenue, communiquant d'avantage avec les yeux qu'avec des mots, fragile à en toucher le point de rupture, ayant réussi à modifier son regard et même jusqu'à sa démarche... on lui a enfin confié un rôle à sa (dé)mesure (il est loin de n'être que le petit gars drôle qui accompagne Demi) et il nous démontre ici toute l'étendue de son talent dramatique...

Michelle Pfeiffer, belle à tomber, prouvant une fois de plus que les actrices de son âge peuvent être désirables et émouvantes sans avoir recours à d'effrayantes transformations !
Kathy Bates par sa seule présence rajoute une touche d'émotion non négligeable même si son rôle est secondaire...

Cette histoire me rappelle une très belle phrase de Gustave Flaubert : "On ne se rencontre qu'en se heurtant, et chacun, portant dans ses mains ses entrailles déchirées, accuse l'autre qui ramasse les siennes"...
A voir...A voir... A voir... 

Ma note : 9.5/10