J’ai lu ce week-end, dans les colonnes du « Dauphiné-Libéré Dimanche » un billet bien tourné au sujet du dérapage de Brice Hortefeux. Le journaliste y soulignait non sans à-propos combien la parade du ministre impliquant sa formule (quand il n’y en a qu’un ça va, c’est quand il y en a beaucoup que ça pose problème) non pas aux arabes mais aux auvergnats était tout aussi blessante pour ces derniers.
Car sur le fond c’est le fait de stigmatiser une communauté qui pose problème, une communauté quelle quel soit. Cela montre bien que l’ami de Nicolas Sarkozy ne sait pas comment se dépêtrer de ce dérapage bien réel. Et ce n’est pas parce que la victime de ces propos se veut consentante que les faits ne sont pas là.
Il était, en effet, pathétique de voir et d’entendre sur les média le jeune militant UMP concerné répéter qu’Hortefeux ne faisait que plaisanter. Décidément on a chacun ses plaisanteries. Je ne suis pas sûr, pour poursuivre le raisonnement du journaliste du Dauphiné- Libéré, que les électeurs de la région Auvergne devant laquelle va se présenter le ministre à l’occasion de Régionales rigolent beaucoup de ce « bon mot », ils risquent plutôt de bouder le vote UMP et ce ne serait que justice.
En attendant nous avons eu droit tout le week-end aux contorsions des médias qui ont essayé de dégonfler les faits en limitant la portée de la phrase en question. Ils ont pu prendre appui sur la solidarité gouvernementale qui s’est exprimée jusque par la bouche de Nora Berra. Seul Azouz Begag y est allé de son excès habituel en nous racontant à la télévision, geste à l’appui, qu’Hortefeux l’avait accueilli au conseil des ministres en lui signifiant qu’il l’égorgerait volontiers. Mais Azouz est tellement mythomane que j’en reste…