Depuis que Sarko est de gauche ça mollit pas question triangulation. Les spin doctors les plus capés ont du mal à suivre, à tel point qu’on se croirait parfois perdu au beau milieu du « Triangle des Bermudes ». La dernière manip date d’hier : il ne s’agit ni plus ni moins que de réformer ce bon vieux PIB en lui adjoignant une bonne dose de bien être, de bonheur et de développement durable pour faire tendance.
En clair l’indice ne mesurera plus uniquement la production de (vraie) galette-saucisse valorisée à son prix de vente moyen mais aussi le plaisir, ou le bonheur si vous préférez, que prennent Josette et Marcel à en bouffer.
En prime, si la préparation de leur fastefoude favori ne dégage pas trop de CO², n’enrichit pas encore plus ces salauds de « riches » en appauvrissant toujours plus ces pauvres « pauvres », y’aura du bonus. Comme à Wall Sreet ou à la BNP mais du bonus durable : c’est promis.
C’est donc à Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie, ancien de la Banque Mondiale, pape du néo-keynésianisme et dernière icône en date de la gauche américaine, qu’a été confié le soin de gratter et de remettre officiellement à Sarko un Grand Rapport dans ce sens. C’est ça le cœur de la manip dont la portée internationale et la capacité induite à faire passer DSK pour une bille n’auront échappé à personne.
Pour faire court et éviter de souler les lecteurs de « Restons Correct ! » par un exposé académique aussi drôle que les vannes à 2 balles de monsieur Hortefeux, Stiglitz y constate d’abord que le PIB, tel que défini aujourd’hui, est loin d’être parfait. Ce n’est pas un scoop, ça fait environ 30 ans qu’on le savait…
Pour le « réformer » et en vertu du grand principe qu’il est toujours possible de faire toujours plus compliqué, il préconise d’y adjoindre une batterie d’indicateurs sur la nature et la composition desquels il se garde bien d’être trop précis. On peut le comprendre, à sa place on aurait fait pareil… Comme quoi l’économie c’est pas vraiment compliqué, suffit de rester vague.
Message personnel à Sarko : Monsieur le Président, si vous nous lisez toujours et avant d’aller vendre la copie de Stiglitz à vos potes du G20 comme une escadrille de Rafales à Lula, assurez vous quand même qu’ils ne risquent pas de se marrer trop ouvertement… Ca ferait désordre.