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Les troisième mi-temps ne sont plus ce qu'elles étaient (en fait, si).

Publié le 15 septembre 2009 par Ansolo

Après Mathieu Bastareaud, tombée sur une table de chevet pas commode, c'est au tour de Byron Kelleher de faire la une des journaux sportifs, à la page de faits divers et non plus à celles consacrées au rugby.

Fête, boissons alcoolisées et pour finir esclandre au détour d'une rue ou d'un couloir feutré d'hôtel quatre étoiles, voilà en gros un programme classique de troisième mi-temps finissant en eau de boudin.

Evidemment, il est regrettable de voir se battre des joueurs de rugby, dont on vante si souvent les valeurs de respect pour l'adversaire. Pour autant, et qu'on le veuille ou non, le rugbgyman possède aussi la culture du bourre-pif, à des degrés divers (et particulièrement à certains degrés d'alcool).

Tout amateur, joueur ou simple passionné aura dans sa besace une bonne anecdote à raconter sur ce thème. A cet égard, on constate qu'assez rares sont les bagarres opposant des joueurs venant de s'affronter sur le près. Les historiens vous en ressortiront forcément quelques unes (notamment le célèbre épisode Brivo-Gallois intervenu lors d'une rencontre de H Cup en 1997, qu'on pourrait intituler "Bagarre au coin du bar", avec Philippe Carbonneau dans l'un des rôles principaux...). Sans doute parce que les occasions de régler un contentieux existent sur le terrain.

Bref, rien de neuf sous le soleil (ou plutôt la lune). Byron Kelleher, bien connu pour ses virées nocturnes et qui n'est pas précisément un enfant sage, a fait le coup de poing, et pour son malheur, est tombé sur plus fort que lui (un peu comme en 1999 et en 2007 en Coupe du monde diront au passage les esprits taquins). Et conformément aux principes rappelés par le célébre Abbé Pistre à ses ouailles rugbyphiles, il a donné avant de recevoir.

Tout comme Mathieu Bastareaud, qui est tombé sur une poignée de phalanges appartenant sans doute à un coéquipier peu amical dans des circonstances que l'alcool n'a pas dû arranger. L'impressionnante campagne de presse autour de Mathieu Bastareaud et les proportions prises par cette affaire au sein même des instances dirigeantes du rugby français ont sans doute dépassé les bornes. On peut, il est vrai, reprocher au joueur d'avoir inventé une histoire impliquant ses hôtes Néo-Zélandais ou au staff tricolore de n'être pas parvenu à gérer en interne le clash.

Toujours est-il que cet épisode est révélateur de ce qu'est devenu le rugby professionnel, un spectacle qui dépasse le simple rectangle du terrain et dont les acteurs sont des "pipoles" qu'on suit en dehors des vestiaires comme n'importe quelle star de cinéma.

Même chose pour Byron Kelleher.

Mais après tout, il n'y a pas eu mort d'homme. Evidemment, en tant que pro, le joueur a failli car ses blessures vont l'éloigner des terrains pendant quelques temps. Pour le reste, pas de quoi fouetter un chat.

Finalement, on vit une drôle d'époque où la nostalgie du rugby d'autrefois est toujours bien vivace, mais où l'on fait mine d'être choqué devant la manifestation d'un "incident" qui rappelle furieusement le temps des Boni. Peut-être, après tout, devrions-nous nous réjouir de constater que les rugbymen d'aujourd'hui ont encore quelques travers.

Même en 2009, n'en déplaise à certains, il arrive que les Dieux du stade aient soif...


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