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Tous les faux-monnayeurs ont un jour le même problème. Même les Etats !…

Publié le 16 septembre 2009 par Alaindumait

Maurice Allais, notre seul prix Nobel de sciences économiques, après d’autres, en 1999, stigmatisait l’excès de la création monétaire par les banques, fortement incitées à le faire par les banques centrales. « Par essence, écrivait-il, la création monétaire ex nihilo que pratiquent les banques est semblable, je n’hésite pas à le dire, pour que les gens comprennent bien ce qui est en jeu ici, à la fabrication de monnaie par des faux-monnayeurs, si justement réprimée par la loi. Concrètement, elle aboutit aux mêmes résultats. La seule différence est que ceux qui en profitent sont différents »

Les faux-monnayeurs sont des voleurs.

Il n’empêche que leur métier n’est pas facile.

La difficulté n’est pas tant dans la fabrication de la fausse monnaie – surtout quand on est protégé par la police – que dans son écoulement et sa transformation en bonne monnaie.

C’est exactement là ou se trouve l’économie mondiale !

La dette des Etats augmente de façon vertigineuse. Elle a doublé pour les Etats-Unis et c’est +30% depuis un an pour la modeste France. Cette dette se présente sous forme de titres d’emprunts d’Etat sous des formes diverses et variées. Ceux-ci sont souscrits pour une part par des particuliers et des entreprises (souvent domiciliés dans des paradis fiscaux, qu’il serait suicidaire, de ce point de vue, de faire disparaître…), voire d’autres Etats (comme la Chine). Et, pour une autre part, par les banques et établissements financiers, pour le compte de tiers où pour alimenter leurs fonds propres. Ces derniers payent avec de l’argent gratuit emprunté aux guichets des banques centrales. Et les titres d’Etat achetés servent aux banques de garantie pour acheter de nouveaux titre de dettes… Du coup, quelle qu’en soit la définition retenue, la masse monétaire en circulation n’a jamais été si importante.

La dette des Etats ne peut pas croître indéfiniment. À un certain niveau – hélas impossible à déterminer, mais de plus en plus nombreux sont les économistes qui pensent qu’on est exactement à ce point… – il faut commencer à arrêter de s’endetter toujours plus, et même à rembourser. Car toutes les banques ne sont pas toutes aussi téméraires. Et l’épargne privée est à la fois attentive et craintive…

C’est à ce moment-là qu’il faut augmenter les impôts. Pour rembourser la fausse monnaie avec de la bonne, celle qui est dans nos poches.

On a remarqué que Bercy, chaque jour, nous fait savoir qu’il a trouvé une nouvelle ressource fiscale : en taxant un peu plus telle ou telle catégorie de revenus, les plus-values, les bonus, les retraites « chapeau », les revenus du capital…

A partir du moment où l’on ne pourra plus augmenter la dette publique, qu’il faudra commencer à la rembourser, il n’y aura que deux moyens possibles (faute d’une croissance forte à laquelle plus personne ne rêve) : augmenter massivement les impôts, ou réduire sérieusement les dépenses publiques. Il faudra choisir son camp.


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