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Le plomb du Cantal

Publié le 16 septembre 2009 par Gérard Charbonnel @gcharbonnel
Le repère des cantaliens

➥ Double tunnel

Au col du Lioran ( 1290 mètres ) ou col de Cère, qui marque la ligne de partage des eaux entre Dordogne et Allier, fut percé, en 1839, l'un des plus anciens tunnel routier de France : de forme ogivale, construit en pierres de taille, long de 1414 mètres, d'une largeur ne dépassant pas 7 mètres - ce qui obligeait à une circulation alternée - il comportait dans ses parois des caves à fromages, la sage économie auvergnate sachant tirer parti de tous les terrains. En 1868, un tunnel ferroviaire, de 1956 mètres de long, fut creusé trente mètres sous le premier; il permet d'accéder directement à la station de ski, un remonte-pente accueillant les voyageurs à leur descente du train. Outre ce dispositif unique en France, la petite gare s'enorgueillit d'un château d'eau classé.

Le plomb du Cantal

Panorama sur les monts du Cantal

De Murat à Aurillac, la ligne s'appelait " Grand central " et avait nécessité 22 ouvrages d'art. Une locomotive, baptisée " Le Cantal ", avait été conçue tout exprès pour affronter rampes et descentes : elle pesait 5,5 tonnes et était équipée de cinq essieux moteurs. Ce n'est qu'en 1932 que des autorails furent mis en service.

➥ La plus importante station d'Auvergne

Mais, l'endroit ne devint un véritable centre de ski, qu'en 1967, lorsque l'inauguration d'un téléphérique de grande capacité couronna deux ans d'aménagement du site. Entre 1250 et 1850 mètres d'altitude, Super-Lioran, qui s'ouvre sur trois vallées, offre 40 pistes de ski de descente, de toutes difficultés, 7 de ski de fond. En été, un éventail complet de sports est pratiqué dans cet environnement, paradis des amoureux de la nature.

La plus importante station de ski d'Auvergne, Super-Lioran, est implantée sur les pentes du Plomb du Cantal, le point culminant du massif. Il tire son nom de " pom ", " poum " ou " pommeau ", inspiré par la forme arrondie de sa crête sommitale, qui de puis toujours sert de repère aux Cantaliens.

On peut atteindre son sommet en vingt minutes par le téléphérique de la station. Les courageux mettent à peu prés deux heures, depuis la prairie des Sagnes, pour enfin s'émerveiller devant l'immense panoramique qui se déploie, des Pyrénées ou des Alpes jusqu'à l'univers dantesque et fascinant de l'énorme volcan ruiné. Toute la géographie de l'Auvergne devient alors limpide : le Sancy, les Dômes, l'Aubrac, la Margeride, les riches planèzes, la hêtraie primitive, la forêt de résineux, les pâturages, la lande à genêt ou à bruyère. La randonnée ne s'arrête pas au sommet : le plomb est aussi un point de départ pour de fabuleuses courses ou de tranquilles vagabondages dans les grands espaces libres.

➥ Bonnets à pompons... et militaires

La gare de Super-Lioran, dès son ouverture, attira les aubergistes du hameau des Chazes, seul lieu habité du col par leurs fidèles habitués, les muletiers ainsi que des skieurs aurillacois, coiffés d'étonnants bonnets napolitains à pompons. Plus élégante à partir de 1896, une clientèle estivale prit l'habitude de se prélasser à l'Hôtel des Touristes, bâti sous les sapins par la compagnie d'Orléans et pourvu de tout le confort de l'époque, y compris téléphone et sonnettes électriques. La première compétition de ski à Super-Lioran eut lieu en 1911 : elle réunissait sept milles militaires de sept pays différents. En 1947, un remonte-pente privé fut installé sur le puy de Masseboeuf, puis modernisé en 1958.

➥ Les oiseux du col de Prat de Bouc

Un spectacle fascinant a lieu chaque année, de juillet à mi-novembre au col de Prat de Bouc. Les migrations d'oiseaux, empruntant une orientation Nord-Est, Sud-Ouest y prennent des proportions fantastiques. L'association " Espace et Recherches " a installé sur place, un site d'observation pour étudier ces étonnants passages qui s'accompagnent de migrations d'insectes, coccinelles, papillons, fourmis ailées ainsi que chauve-souris. Coucous, pinsons des arbres, martinets, hirondelles, alouettes, bondrées apivores, milans noirs et royaux, circaètes, busards, faucons pèlerins… émerillons, traversent le col, comme déversés par les courants. Certaines années, plus de 30000 pigeons ramiers ont été recensés. Plus rares, le balbuzard ( 20 par an ), les grues cendrées ( plus de 700 certaines années ), les cigognes noires et, pour l'émerveillement des observateurs, l'arrivée inattendue de l'aigle botté, du labbe parasite, oiseaux de haute mer ou du pluvier guignard, venu de Laponie finlandaise.


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