Ma première carte du Parti Socialiste date de 1993… Après 16 ans… cette année, à l’occasion du vote plébiscitaire du 1er Octobre, je ne la renouvellerai pas.
Les raisons de mon départ, au fond, rejoignent celles de mon engagement en 1993 quand Michel Rocard est arrivé à la tête du PS. Avec lui j’espérai que le PS revienne à une cohérence politique, à un débat de fond, à des pratiques démocratiques dignes d’un parti politique de Gauche… je le répète la droite et l’UMP fait ce qu’elle veut, elle pourrait désigner ses chefs par des combats de boue, c’est son problème.
Et aujourd’hui je pars car rien n’a changé, bien au contraire… les choses se sont encore dégradées.
Je ne parle même pas de l’opposition optimiste pour reprendre l’expression de Martine Aubry à sa sortie après sa rencontre avec Nicolas Sarkozy sur la Taxe Carbone. Non, je parle d’une opposition qui offre une autre alternative que la croissance… verte (cf Moscovici à la Rochelle et chargé de la convention économie). On est loin, très loin d’une quelconque redéfinition d’un modèle de civilisation. Pourtant, c’est bien de ça dont il est question et pas seulement depuis Juin 2009. Je n’ose évoquer des opposants comme Lang (encore énorme ce matin sur Inter…) ou Cambadélis qui soutiennent leur ami Brice Hortefeux après des propos tout simplement scandaleux.
Mais tout cela ce n’est rien si le fonctionnement interne du Parti Socialiste n’était pas autant vicié. Car qu’elle est la légitimité du PS pour dénoncer une République bananière quand celui-ci est un Parti Bananier où on s’accommode sans trop de difficultés de manquements graves en matière de démocratie.
Dans ce domaine, une fraude est une fraude, il n’y a pas de demi-mesure, pas de comparaison à faire avec les autres. Je me suis probablement fourvoyé en entrant au PS en espérant que celui-ci puisse renouer avec l’éthique et la morale politique cependant j’ai la faiblesse de penser que ces valeurs sont consubstantielles à mon engagement social-démocrate. Salengro, Blum, Mendes-France, Rocard (même si ce dernier, s'est perdu ces derniers mois).
Alors quand je vois mes anciens camarades s’accommodaient de ces « erreurs » comme ils les appellent pudiquement, c’est que nous ne partageons plus les mêmes valeurs… et il est donc temps pour moi de partir.
Certains camarades de bonne foi me diront mais ça change, le questionnaire… Ah oui, ce machin arrivant d’un cénacle chargé de dispenser la bonne parole au sot militant que j’étais. Où on me demande de me prononcer pour le non-cumul (pour un jour…) en élisant dans un même élan des premiers régionaux souvent cumulard et où pour couronner le tout, on pourra compter sur une main amputée de trois doigts, les femmes… en votant par ailleurs pour une vraie parité sur ce fameux questionnaire…
Pour moi… c’est définitivement trop.
Pour aller où ?
Nulle part… juste continuer à suivre Nouvelle Gauche et Pierre Larrouturou. Je rejoins la masse des citoyens de gauche un peu désemparés et n’attendant hélas plus rien de ces appareils, de ces personnes qu’on voit maintenant depuis près de 30 ans malgré les naufrages successifs…
Dernière chose, pour les primaires même si Ségolène Royal en est… je ne me déplacerai pas.
Et pour les élections, le PS sans changements de ses têtes, des ses pratiques… c’est terminé…
Dans le Nord et malgré mon désaccord sur la taxe carbone… Ca sera un vote Verts…