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Visite de Nicolas Sarkozy à l’hôpital Paul Brousse : il remplace à lui seul 8 infirmières sur un an !

Publié le 18 septembre 2009 par Kamizole

sarkozy-visite-lhopital-paul-brousse-200000-e.1253270087.jpgFortiche de chez fortiche le mec ! Même pas honte… Comment ne voudriez-vous pas que ça ne «colère» point chez mémé Kamizole qui ne saurait oublier qu’elle a été infirmière ? Le gros titre à la “Une” du Monde.fr vient de me sauter à la figure : Visite polémique de Sarkozy à l’hôpital Paul-Brousse de Villejuif, avec sous la photo, le sous-titre : «Le syndicat Sud-santé de l’AP-HP s’élève contre “l’état de siège” imposé à l’hôpital et dénonce le coût de cette visite, correspondant selon lui à 200 000 euros, soit “l’équivalent de huit infirmières sur un an”».

Luc Chatel, porte-parole du gouvernement et - accessoirement ? - ministre de l’Educ-Nat a bien tenté de déminer le terrain sur Europe 1 en démentant ce matin que la visite que doit y faire aujourd’hui Nicolas Sarkozy coûte 200.000 euros. Connaissant les dispendieuses habitudes du Chef de l’Etat en matière de déplacements et visites, cela eût pu coûter nettement plus cher : 500.000 euros ou rien ? Non, Bécassin : «cette polémique n’est pas ridicule» ! C’est Nicolas Sarkozy himself qui incarne le ridicule permanent.

De toutes façons, Sarko est un alchimiste à sa manière, non point qu’il transformât le vil plomb en or. Sûr et certain d’ailleurs qu’il aimerait vachement tant il est «accro» au flouze ! Mais tout ce qu’il touche devient objet et sujet de polémique et de scandale. Sarkoland et son monarque c’est le «scandale permanent».

Tout ça, pour quoi ? Pour mettre en exergue, à l’occasion de la 200° greffe du foie pratiquée dans cet établissement, la nécessité des dons d’organes et de la recherche en ce domaine…

Est-ce bien son rôle ? N’a-t-il pas des ministres en charge de ces questions ? Qui d’ailleurs l’accompagnent, Roselyne Bachelot, ministre de la Santé et Valérie Pecresse, ministre de la Recherche et de l’Enseignement supérieur. Belles plantes vertes. Sans nul doute aussi UM/Pcapables que lui, sauf pour tout casser. Aussi bien l’hôpital public en totale déshérence qu’ils veulent aggraver que la recherche comme on l’a vu depuis le début de l’année : tout placer sous les fourches caudines de la rentabilité ultralibérale et de l’esprit de petit boutiquier.

Mais Nicolas Sarkozy ne peut se passer des feux de la rampe médiatique. On appelle ça son «agenda». Faire et créer l’événement pour occuper le terrain, ce qu’il demande aussi à ses ministres qui auraient sans doute mieux à faire. D’autant qu’ils ne ménagent ni les impairs – passe et manque ! – ni les «COUAC ! COUAC !» à répétition. Luc Chatel le premier, en visite dans un Intermarché à l’occasion de la rentrée scolaire, avec «figurants» à la clef !

“Il y a des mesures de sécurité classiques pour la venue du président de la République […]. Il n’y a pas de réception”, se défend Luc Chatel. Encore heureux, car cela aurait encore fait grimper la douloureuse d’au moins 100.000 euros ! Mais vous ne pensez tout de même pas que Nicolas Sarkozy se mettrait en frais – qu’il ne sort d’ailleurs pas de sa poche ! – pour des grands pontes de la médecine et de la recherche médicale. Pour lui, tout ça n’est que menu fretin, tout juste dignes de lui servir de faire-valoir : il va causer dans le poste !

Des mesures de sécurité classiques pour la venue du président de la République ?

On connaît la chanson ! Au moins 500 flics sinon rien, une ville paralysée. Et pour l’hosto, sans doute la même chose : tout doit s’arrêter parce que Sarko est là.

Espérons qu’il n’y aura pas d’urgences, d’ambulances empêchées d’accéder à l’hôpital, de malades en train de mourir bloqués dans un ascenseur faute de pouvoir être admis à temps en réa, de médecins retenus par l’allocution du Chef de l’Etat alors qu’ils seraient plus utiles dans leur service…

L’équivalent de 8 infirmières à temps plein… Alors même que l’hôpital en manque cruellement ! Il y a bien de quoi être en colère. Mais comment Nicolas Sarkozy, qui n’aurait pas de Surmoi et donc point de conscience du bien et du mal, pourrait-il être sensible à de tels arguments : il n’y a que son bon plaisir qui compte !

Mais bien entendu, mieux vaut dire comme Luc Chatel : cela ne vaut pas le coup de déterrer la «hache 1 – haine 1» de guerre…


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