Le zéro de conduite, qui autrefois pouvait « plomber » la moyenne d’un élève indiscipliné, fût-il brillant, a été aboli par le Bulletin officiel de l’Éducation nationale (BOEN) du 13 juillet 2000 : « Il convient [...] de distinguer soigneusement les punitions relatives au comportement des élèves de l’évaluation de leur travail personnel. Ainsi n’est-il pas permis de baisser la note d’un devoir en raison du comportement d’un élève ou d’une absence injustifiée. Les lignes et les zéros doivent également être proscrits. »
Mais rien n’interdit à un professeur de donner aux élèves une note de sérieux qui ne soit pas un zéro. Même les élèves agités aiment recevoir de bonnes notes. Il leur suffit, dans ce cas, d’être sages comme des images pour avoir vingt sur vingt.
C’est le subterfuge qu’a trouvé Sébastien Clerc, auteur de Au secours ! Sauvons notre école, pour obtenir la discipline de ses élèves sans verser dans l’illégalité.
Il donne au début du trimestre un vingt d’office à chaque élève, qui compte coefficient deux dans la moyenne, soit le double d’un devoir surveillé. Les élèves attentifs finissent le trimestre avec une excellente note, les autres avec une moins bonne note, sans qu’elle soit pénalisante comme le zéro de conduite.
Évidemment, cela requiert du professeur d’expliciter au préalable les critères pouvant justifier d’enlever des points (le bavardage, pour commencer), ou d’en ajouter (comme la participation en cours, par exemple). Et de tenir scrupuleusement une grille des bons et mauvais comportements.
L’intérêt premier de cette note est d’obtenir le calme des élèves. Mais il est aussi de pondérer la moyenne de la matière par une note qui permet aux élèves en difficulté mais attentifs d’améliorer leur moyenne, et aux élèves ayant des facilités mais étant peu motivés d’être incités à ne pas s’endormir sur leurs lauriers.