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Grève du lait .... c'est parti dans la durée .... !

Publié le 18 septembre 2009 par Revolution44

Grève du lait : vers une pénurie ?
 

Grève du lait .... c'est parti dans la durée .... !

Conception photo de FRANCE REVOLUTION

Du côté des grandes surfaces, la sérénité est de mise, quand bien même les produits laitiers très frais pourraient se faire rares.

La grande distribution n'est pas inquiète, même si les
 produits laitiers très frais pourraient vite venir à manquer.


LOIRE-ATLANTIQUE

Des centaines de litres de lait qui s'écoulent d'une citerne pour rejoindre la fosse à lisier.
Triste scène devenue courante depuis jeudi soir et le début de la grève du lait dans les exploitations laitières européennes.
Ces hectolitres sont sacrifiés par certains producteurs pour protester contre des prix qu'ils jugent trop bas.
Ce lait ne finira jamais dans les rayons de la grande distribution sous quelque forme que ce soit : yaourt, beurre, fromage, crème... Le tarissement des étals pourrait servir de moyen de pression dans les négociations avec les industries agro-alimentaires.


Dès lors, les consommateurs doivent-ils craindre une pénurie de produits laitiers ? « Difficile à dire. Tout dépendra du suivi de la grève et de sa durée », indique un directeur de supermarché du Pays de Retz, rejoignant l'avis général.
Hier, l'Association des producteurs de lait indépendants (Apli) annonçait une participation « de 25 à 30 % des éleveurs laitiers dans l'Ouest et le Nord ».
Un chiffre parfois largement supérieur est même avancé dans certaines zones du département.
Un éleveur d'Héric se dit « agréablement surpris par cette participation », même s'il consent que « le recensement des grévistes est parfois difficile ».


« Il faut au moins tenir jusqu'à jeudi »


Dominique Pilet, éleveur à Machecoul, lui, estime que « dès qu'on aura franchi les 40-45 % de grévistes, ça aura un impact très fort ».
« 
Les camions de collecte ne circuleront pas pour une demi-tournée et certains éleveurs ne seront plus collectés.
Ce sont les produits ultra-frais qui vont manquer en premier.
Dès le début de la semaine, ça va s'éclaircir dans les rayons.
Mais il faut au moins tenir jusqu'à jeudi
 » pour épuiser les stocks des industriels, prévoit-il.


Du côté des grandes surfaces, la sérénité est de mise, quand bien même les produits aux dates limites de consommation les plus courtes pourraient se faire rares dès le début de semaine prochaine.
Les stocks de lait longue conservation, eux, ne devraient pas souffrir de ce mouvement.


« On veut juste éviter une psychose des consommateurs qui les pousserait à faire des provisions, car c'est ça qui provoque des pénuries », explique le service communication de Carrefour.
Chez Système U, « on reste attentif à l'évolution du mouvement, mais on n'a pas de plan spécifique ».
 

Les consommateurs, eux non plus, ne se montrent pas inquiets.
Devant les packs de lait d'un supermarché nantais, une mère de famille dit même « soutenir les producteurs laitiers, qui vivent une période difficile ».
Pascal Massol, le président de l'Apli, espère d'ailleurs que le mouvement durera le moins longtemps possible .

Crise du lait: le président de la FNSEA pris à partie par les grévistes


U
ne centaine de producteurs de lait en colère ont violemment pris à partie mardi Jean-Michel Lemétayer, président de la FNSEA, à l'occasion de l'inauguration du salon de l'élevage SPACE, lui demandant de démissionner ou d'appeler son syndicat, majoritaire en France, d'entrer à son tour dans la grève.


Ces producteurs qui ont lancé une grève du lait vendredi dernier reprochent à M. Lemétayer et au syndicat qu'il dirige la cogestion de la filière laitière qui conduit l'ensemble des producteurs de laitiers dans l'impasse, avec des prix payés sous leur coût de revient. C'est la première fois que Jean-Michel Lemétayer est à ce point contesté dans l'enceinte du salon qu'il préside.


Une délégation des producteurs grévistes, réunis sous les bannières de l'Association des producteurs de lait indépendants (APLI) et de l'Organisation des producteurs de lait (OPL), sera reçue dans l'après-midi lors de l'arrivée du ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire pour l'inauguration du salon, a indiqué un producteur gréviste de l'OPL, Charlie Lahaye.


Les éleveurs grévistes ne livrent plus leur lait à leur entreprise depuis vendredi soir. Mais leur nombre est difficilement vérifiable. L'APLI cite une grève suivie à 30%.
Entremont Alliance, plus gros collecteur de lait en Bretagne, parle de 9% de producteurs en grève pour 7% du volume.

Plusieurs millions de litres de lait déversés dans des champs

Des producteurs belges ont déversé 3 millions de lait dans un champ, à Ciney, mercredi 16 septembre.
Des producteurs belges ont déversé 3 millions de lait dans un champ, à Ciney, mercredi 16 septembre./Yves Herman / Reuters
«C'est le désespoir qui pousse de plus en plus de producteurs à rejoindre le mouvement».
Le président de l’EMB, la fédération des producteurs laitiers, a souligné que
les producteurs, en grève, espèrent des «propositions concrètes» de la part de la Commission européenne pour mettre fin à la crise du lait.
En attendant, les agriculteurs déversent du lait dans des champs en signe de protestation et pour montrer leur «détermination».
Mercredi, une cinquantaine de producteurs, équipés d'une vingtaine de tracteurs, ont ainsi déversé 100.000 litres de lait dans le Pas-de-Calais.
«Plus de 45% du lait n’a pas été livré»
En France, d'où est parti le mouvement la semaine dernière, «le gouvernement estime que plus de 45% du lait n'a pas été livré aux laiteries», a relevé Pascal Cousté, membre du bureau de l'APLI, une des organisations françaises membres de l'EMB.
Les laiteries, de leur côté, relativisent l'impact de la grève.
L'Association de la transformation laitière française, qui réunit tous les industriels laitiers, estime que la collecte actuelle est inférieure de 7% à celle de l'année dernière à la même époque.
Un mouvement européen
Selon les organisateurs, plus de 40.000 éleveurs européens, originaires de huit pays différents, participent à la grève du lait.
En Belgique, à Ciney, ce sont trois millions de litres qui ont été déversés sur un champ, dans le sud du pays, l’équivalent d’une journée de production laitière en Wallonie.

Plusieurs producteurs de lait se suicident dans l'ouest


18/09/2009 

La crise laitière que traverse actuellement les producteurs de lait est tellement insupportable pour certains avec l'accumulation des impayés et l'absence de perspectives stables qu'ils n'hésitent pas à mettre fin à leurs jours. D'après différentes sources, les cas de suicides se sont multipliés dans l'ouest de la France, premier bassin laitier.

Rien que dans la Manche, le sénateur UMP, Jean-François Legrand, dit avoir eu connaissance de six suicides entre mai-juin et septembre. «Il y a une recrudescence, un pic, explique-t-il. Il y a eu une série de suicides qui ne sont probablement pas dus à des problèmes personnels mais essentiellement à une angoisse sur l'avenir liée à la crise du lait », conclut-il. De son côté la Mutuelle sociale agricole, qui gère la couverture santé des éleveurs, a pour sa part relevé «six suicides d'agriculteurs depuis janvier» dans ce département, a indiqué à l'AFP sa direction départementale, sans donner des explications sur ces décès.

Cependant les chiffres parlent d'eux-mêmes. Il y avait eu dans ce département un suicide en 2008 parmi les producteurs laitiers, 3 en 2007, 5 en 2006, aucun en 2005 et 11 en 2002, selon les chiffres de la MSA. Les départements voisins ne sont pas en reste. En Mayenne, il y aurait eu deux suicides sur la même période. Plus à l'ouest, en Ille et Vilaine, dans l'arrondissement de Combourg, un éleveur laitier s'est récemment pendu à la fourche de son tracteur ne s'en sortant plus financièrement. C'est son fils qu'il l'a retrouvé. Un autre a menacé de brûler sa maison et mettre fin à ses jours ensuite. Dans le Finistère, ce sont quatre cas de suicides qui ont été relevés dont un agriculteur qui s'est immolé.

Faut-il voir un lien de cause à effet ? Le sujet est trop délicat pour le traiter à la légère mais il est certain que la crise actuelle que traversent les producteurs n'est pas faite pour éclaircir un horizon de plus en plus incertain.



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