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Mon ami Simon, un médecin, un saint homme...

Publié le 18 septembre 2009 par Philippejandrok

Connaissez-vous mon ami Simon ?

Certains le connaissent sans le savoir, il est médecin et exerce dans la belle ville de Strasbourg, ce qu’il sait faire de mieux, c’est aimer les gens avec l’empathie d’un Saint. Il reçoit ses patients simplement et les écoute, il les entend, il compatit à leur souffrance en tentant de son mieux d’y remédier.

Ce n’est pas évident pour un médecin de passer du temps avec son patient pour s’efforcer de le guérir, et puis en dehors des heures de travail, et bien Simon travaille encore pour son plaisir, il apporte sa bonté aux plus démunis, s’il savait que j’en parle, il aurait honte, car il ne parle jamais de ce qu’il fait pour les pauvres. Souvent, le soir, il fait la sortie des restaurants, côté cuisine, et demande s’il y a des restes pour distribuer aux gens qui n’ont pas toujours la chance d’avoir une assiette pleine.

La mère de mon ami Bernard se trouve à l’hôpital depuis une semaine, elle est atteinte, on ignore de quoi, elle souffre d’une forme de Broncho-pneumopathie atypique dont absolument personne ne connaît la cause. Elle souffre, elle tousse et aucun médecin n’a pu la soulager jusqu’à présent. Nous avions été la voir Simon et moi il y a 15 jours, il a beaucoup parlé avec elle, lui a fait les examens d’usage, il l’a réconforté mais n’a pas non plus trouvé la cause de ce mal. Depuis une semaine elle est à l’hôpital à se demander si sa prochaine nuit sera la bonne.

Hier soir son fils et moi sommes allés lui rendre visite, elle n’avait vu personne de la journée, à part un médecin et une infirmière, elle était heureuse. Nous sommes restés près d’une heure à la réconforter à lui raconter des blagues. Je tiens cela de ma mère qui à son troisième cancer me voyant arriver avec une tête longue jusqu’au sol m’a dit :

- Si tu viens me voir avec cette tête-là, tu peux repartir, fais-moi rire, donne-moi du courage…

Elle avait tellement raison, les malades n’ont pas besoin qu’on les plaigne, ils ont besoin que nous leur donnions de l’espoir et de la force pour s’accrocher à la vie. De l’hôpital, j’appelais donc mon ami Simon pour le tenir informé de la situation. Il me rappela dans les minutes suivant mon appel pour me rassurer, pour rassurer Bernard son fils qui ne comprenait pas ce qu’était un Lymphome, que l’on venait de diagnostiquer à sa maman. Je le lui avais expliqué mais venant de Simon qui était de la partie c’était beaucoup plus important.

Puis nous avons laissé la malade dans sa chambre. 1 heure plus tard, le téléphone sonnait chez moi :

- C’est moi, devine qui est chez ma mère ?

- Je ne sais pas… À part, Bernard et moi, je ne connaissais personne pour venir la visiter. Qui ?

- Simon !

- Ah ! ça ne m’étonne pas, Simon est comme ça.

- Mais il est incroyable ce type, j’en suis tout bouleversé, qu’est-ce que je peux faire pour…

- Ne fait rien, dis lui merci, c’est tout, il n’acceptera rien de toi, et si tu lui offres quelque chose, il le donnera à un nécessiteux.

- Il est incroyable.

- Je sais, c’est un homme exceptionnel.

- Ma mère a pleuré, il est venu, elle ne l’a pas reconnu, il lui a apporté des dates, des figues, ils ont fait une prière… J’en suis tout bouleversé.

Ce matin j’ai appelé Mamie à l’hôpital, parce que je l’aime comme ma grand-mère et qu’elle m’aime comme son fils :

- Philippe, Philippe, mon fils, je te remercie de ce que tu fais pour moi.

- Mais mamie, je n’ai rien fait…

- Si si tu fais et je te remercie, tout ce qui vient de toi est béni.

- Mamie, ne me remerciez pas, ce n’est pas nécessaire.

- Si, si, tu sais, ton ami, il est venu me voir après Bernard et toi, je ne l’ai pas reconnu, alors quand il est entré, je lui ai dit :

- Si vous venez pour l’autre dame, elle est partie alors il m’a répondu :

- Non Madame Gabrielle, je viens pour vous, vous ne me reconnaissez pas ?

- Monsieur, je suis aveugle, même mes enfants, je ne les reconnais pas.

- Je suis le Docteur Simon, l’ami de Philippe.

- Ah ! mon fils, comme c’est gentil de me rendre visite.

- Non Madame Gabrielle, c’est tout à fait normal…

- Philippe, si tu savais comme ça m’a fait du bien, mon Dieu comme cet homme est gentil, vous trois hier, vous m’avez apporté un grand, un très grand bonheur, merci, merci, merci…

Au bout du fil, j’étais très ému d’entendre cette femme généreuse et si malade qui me remerciait pour l’action d’un autre, j’avais un peu honte et j’étais tellement fier d’avoir un ami comme Simon, qui ne m’a jamais laissé tomber, qui m’accompagnait visiter mon père à la fin de sa vie, lorsque celui-ci allait mal. Papa aimait beaucoup Simon, il avait vu en lui un Saint homme, et comme ils sont rares, ces êtres qui se soucient du bonheur des autres, comme ils sont rares.

Je lui ai téléphoné ce matin, pour le remercier de sa visite d’hier soir, je ne savais pas quoi dire d’autre, que c’était un homme exceptionnel, il est exceptionnel et si je le lui dis, il me répondra le contraire, mais cela m’a fait du bien de savoir qu’il existait, car, à son niveau, il fait du bien, autant que faire se peut à l’humanité qui l’entoure.

Nous vivons une époque formidable, environné parfois de personnes formidables…


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