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Ségolène Royal et la "stratégie du masochisme"

Publié le 19 septembre 2009 par Exprimeo
La leader socialiste accepte-t-elle la mise en oeuvre, volontaire ou pas, de la "stratégie du masochisme" conçue par les collaborateurs de Tony Blair lors de la polémique sur la guerre d'Irak ? La leader socialiste qui subit des attaques permanentes considère-t-elle à terme que cette situation va pousser les "agresseurs" à la faute en leur permettant " d'en faire trop " et de susciter ainsi une réaction compassionnelle en sa faveur de l'agressé ? Pour apprécier l'efficacité éventuelle de cette méthode, il suffit de se référer à Tony Blair en plein coeur de l'engagement britannique dans la guerre d'Irak. Un ancien directeur du Times a vécu plusieurs semaines aux côtés du Premier Ministre britannique pendant ladite période. Le tournant fut un débat télévisé le lundi 10 mars 2003. Ce jour là, Tony Blair doit participer à un débat organisé par la chaîne Independant Television. Ce débat l'amène à rencontrer des femmes opposées à la guerre. C'est la première étape de ce que l'équipe du Premier Ministre a baptisé " la stratégie du masochisme ". Pour préparer ce débat raconte le journaliste, le Premier Ministre réunit sa proche équipe de collaborateurs et écoute le portrait de chacune des personnes pressenties. Il a face à lui des martyrs potentiels : compagnon décédé en Irak, mari mort dans l'attentat de Bali et pourtant opposée à la guerre, une autre dont l'époux sert alors de bouclier humain dans l'une des centrales électriques de Saddam… Tony Blair entre dans le studio et il est assailli par des questions violentes. Sur un ton très modéré, il commence chacune de ses réponses par un " je sais bien que je ne vais pas vous faire changer d'avis, mais... " et il expose alors ses arguments. A la fin du débat, c'était lui le martyr et l'opinion publique bougeait en sa faveur, prenant la défense d'un leader qui refusait la politique du bunker et qui avait ainsi le courage de s'exposer aux foudres de ses ennemis. Ce lundi 10 mars fut un véritable tournant. Cette " stratégie du masochisme" consiste à pousser autrui à la faute en en faisant " trop ". L'opinion prend alors la défense de celui qu'elle estime exagérément critiqué. En France, toutes proportions gardées, Ségolène Royal a déjà exploité une telle technique lors des primaires 2007 qui lui ont donné le sentiment d'exposer ses idées en sachant très bien combien les " éléphants " du PS allaient alors se déchaîner contre elle. Cette logique apparaissait presque expressément au niveau même de son argumentation ; d'où l'impression que ses convictions n'en étaient que plus fortes. Face à l'offensive permanente contre la leader socialiste, l'opinion éprouvera-t-elle la compassion nécessaire ? C'est possible. Cette stratégie demande beaucoup de tempérament. Ségolène Royal n'en manque pas ...

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