Pour ce week-end des journées du patrimoine, le bureau du maire s’est ouvert pour la première fois au public. Le lieu accueille un décor monumental.
Bon nombre de personnes n’ont pas hésité une seconde à lever les yeux pour contempler les quatre médaillons du plafond réalisés par le père et le fils Donguy en 1889…
Béatrice Jouan, en charge de la visite guidée, a également rappelé aux visiteurs que la ville de Saint-Brieuc semble avoir été la première en Bretagne à examiner la question des décors dans les hôtels de ville, lors de la commission de 1905 !
Pour aller plus loin
Voici le texte du fascicule fourni aux visiteurs du bureau du maire, réalisé par Béatrice Jouan, des affaires culturelles de la ville.
Dès le haut Moyen Age, les réunions à caractère laïc se développent. C'est pourquoi en 1609, le procureur du roi décide l'acquisition d'un bâtiment, le Manoir de la Grange qui sera partiellement détruit par un incendie en 1805. Un nouveau lieu sera alors trouvé, la Maison Montagne (qui avait servi d’auberge pendant la Révolution), il abrite depuis l’hôtel de Ville.
Ce dernier a connu au cours du 19è de nombreux travaux d’embellissement et d’agrandissement ainsi que des changements d’affectation des salles.
Le bureau de Monsieur le Maire
Anciennement Salle des mariages, le bureau de Monsieur le Maire accueille un décor monumental sur les murs et le plafond.
En 1888-1889, le père et le fils Donguy ont réalisé le décor du plafond. En haut des murs se trouvent les armes des chefs-lieux de la Bretagne, ainsi que le nom des maires importantes dans cette ville. Les quatre médaillons du plafond représentent l’essor, la fraternité, la science et la pensée. Ce travail artistique, par les tons et les couleurs choisis, forme un tout poétique.
L’importance des décors muraux dès le début du 20è siècle, et ce, jusque dans les années 1960, se traduit dans tous les établissements, comme les hôtels, les théâtres, les mairies, ainsi que les écoles, les églises ou les préfectures.
En 1906, l’artiste Paul Steck réalise un décor mural afin de valoriser davantage la Salle des mariages. Le but était de représenter la province entière. Le paysage breton est donc naturellement omniprésent.
Paul Steck avait réellement défini son projet de décoration.
Il a écrit, le 12 décembre 1906, à Monsieur le Maire : « D’ores et déjà, il m’apparaît que pour le chef-lieu des Côtes du Nord, les anciennes et poétiques coutumes, si heureusement conservées dans la contrée, les costumes typiques et les paysages évocateurs formeront le fonds sur lequel je songerai à établir mes compositions ».
Saint-Brieuc semble la première ville de Bretagne à examiner la question des décors dans les hôtels de Ville, lors de la commission de 1905. Le Maire insiste alors sur la nécessité de décorer « d’une façon convenable » la Salle des mariages.
Les autres œuvres dans l’hôtel de Ville
En 1881, le musée de Saint-Brieuc est installé de façon permanente à l’intérieur de la mairie. Il est constitué d’une salle de peintures, pièce qui deviendra en 1965 la Salle des mariages, et d’une salle des sculptures, qui servait également de salle d’expositions temporaires. Aujourd’hui, il s’agit du Jardin d’hiver.
La Ville souhaitant récupérer la salle du musée, les collections seront déplacées, et le musée prendra place dans les bâtiments de l’ancienne gendarmerie : les écuries deviendront le pavillon des expositions temporaires (ouvert en 1983), tandis que le bâtiment administratif deviendra le pavillon des expositions permanentes (ouvert en 1986).
Des œuvres de collections du musée d’Art et d’Histoire de Saint-Brieuc sont exposées au cœur de l’hôtel de Ville :
- Dans l’escalier vers le bureau du Maire, une huile sur toile d’Edouard Hostein (1804-1889) représente les ruines du Château de Chabrillan, dans la Drôme.
- Dans la Salle des mariages actuelle, une toile de Bernard Locca (1926-1997) représente le port du Légué de Saint-Brieuc.
Sources : Catalogue d’exposition (Décors peints de Bretagne – 1900/1950) du musée des Beaux-Arts de Vannes, les archives municipales et Kevin Magi de la société d’Emulation des Côtes d’Armor.