
- Tout d'abord, l'Essonne connaît des problèmes importants de délinquance urbaine, notamment dans le nord du département mais aussi rurale, dans le sud. Sans l'aide de la population, il me semble difficile de résoudre le problème sans recruter de nombreux policiers. C'est au-delà des moyens de l'Etat et des communes qui ont déjà fait beaucoup d'efforts en la matière. La videosurveillancea ses limites.
- Les mails ne constituent pas plus un appel à la délation que l'inscription d'un fait sur une main courante, le coup de téléphone d'un voisin bien intentionné ou la conversation avec un policier ou un gendarme.
- J'aimerai bien savoir où habitent les gens qui sont opposés à ce dispositif. Certains d'entre eux, répondent uniquement par posture morale. Il ne faut pas oublier que le dispositif peut permettre d'identifier les délinquants mais également, parmi les gens qui ont vraiment besoin de l'aide de la police, les vrais délateurs...
- L'Etat démocratique oblige ses citoyens à renoncer à faire justice eux-même car l'Etat doit punir sur son territoire ceux qui violent la loi. Le crime doit-il profiter aux délinquants ? La loi du silence est-elle civique ?
- En outre, comparer un processus pour dénoncer des actes de délinquances pourrissant la vie de populations et les dénonciations contre les juifs et/ou les résistants, sous le régime de Vichy, est profondément choquant. Tout ne se vaut pas et comparaison n'est pas raison.
- Néanmoins, ce type de dispositif d'information sur la population n'est valable que s'il est traité dans un dispositif d'ensemble de renseignement : recherche toutes sources, tri des informations pertinentes, interconnection avec des bases de données, cotation des sources et des informations, analyse de l'imagerie, etc. Cela demande des effectifs et des moyens qui ne seront peut-être pas au rendez-vous.
- Par ailleurs, cela pourrait poser quelques problèmes de liberté publique, liés aux bases de données, qui sont normalement encadrées par la CNIL et cela pose des questions sur la confidentialité réelle des mails envoyés à la police.

