Le cinéma de science fiction ou d'anticipation avait, ces dernières années, un peu perdu de sa capacité à offrir une allégorie de nos modes de vies, pour mieux les critiquer.
District 9 offre cette opportunité et le fait avec brio. Aujourd'hui, nous savons que le nombre de réfugiés (climatiques, liés aux guerres, etc...) va croissant et que la question de leur accueil est soulevée. Dans District 9, le réalisateur transpose nos peurs et nos fantasmes sur les extra-terrestres.
Un vaisseau inter-galactique s'est d'un coup figé au dessus de Jonaesbourg, en Afrique du Sud (lieu symbolique s'il en est). Après plusieurs semaines, les humains découvrent qu'il est habité par des formes de vies proches de l'insectoïde. Et surtout qu'il y a des armes à bord. Et bien sur, dans un élan sans limites, l'hospitalité est offerte dans... des camps ! Des camps de réfugiés qui deviennent vite des camps de concentration.
La gestion de tout cela est laissée à une multinationale de ... l'armement, qui n'a qu'un but : trouver comment fonctionnent les armes non humaines.
Voilà pour le fond. C'est une histoire traitée avec intelligence, force (et parfois humour). Les travers de l'être humain y sont disséqués avec finesse, même si le film laisse finalement peu d'instant de répis, pour notre plus grande joie. Surtout que le jeu des acteurs est tout simplement parfait.
La réalisation caméra à l'épaule et le style témoignage terminent d'installer le fantastique au sein de notre univers réel.
Vraiment un très grand film de SF que je ne peux que vous encourager à aller voir.