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Primaires judiciarisées

Publié le 21 septembre 2009 par Jlhuss

clearstream.1253463368.jpg Dans notre série « l’UMP peut toujours mieux faire » que le PS, nous aborderons aujourd’hui la douloureuse question des «primaires». Que le PS et la gauche se rassurent, ils ne manqueront pas de retrouver « la une ». Pas de jaloux !

Dans la Vème République, avec un système d’élection à deux tours, la question des primaires ne devrait d’ailleurs pas se poser, le premier tour étant là pour effectuer la sélection initiale.
Pourtant, Primaire «ouverte», ou réservée aux seuls membres du parti, le sujet occupe depuis la fin des années Mitterrand les socialistes … après les Italiens. Celle qui désigna Marie-Ségolène Royal lors de la dernière élection présidentielle est encore dans toutes les mémoires. Cette pantomime de désignation serait-elle réservée au PS et à la gauche ?

clear3.1253463837.jpg A droite la lutte pour figurer dans le starting-block est aussi vive et peut même prendre des allures  encore plus cruelles et surtout plus longues, voire traînantes. Sa conception est radicalement différente. Elle prend à témoin l’ensemble du corps électoral et même ceux qui n’en font pas partie.

La recette est simple :  mobiliser la presse autour d’une « affaire » révélée et/ou montée pour discréditer « l’adversaire » potentiel. C’est la raison d’être de la persistance de l’affaire Clearstream .


Impossible ici de revenir sur les multiples développements de cette saga de la « compensation financière  » embrouillée à souhait et mélangeant les frégates aux comptes improbables. Vous pourrez cependant consulter un petit récapitulatif des tempêtes et l’interview exclusif que donnait Denis Robert dans notre blog. L’approche du procès (il commence aujourd’hui), nous permet d’évoquer à nouveau cette particularité bien française de la primaire à droite .
Pour « Clearstream », Les grandes étapes de l’enquête suggèrent que la machination aurait pu cesser dès l’été 2004 . Cette période clé sera d’ailleurs au centre du procès devant le tribunal correctionnel de Paris. L’été 2004, c’est avant 2007, l’année présidentielle ; il n’était donc pas possible de se priver d’une telle aubaine. A droite ils vont au bout de leurs convictions et n’hésitent pas à y mêler un juge, prévenu par lettre anonyme, pour pimenter. Lequel se jette sur l’amorce en dehors de toute procédure et en catimini dans les bars, croyant tenir le scoop faisant de lui un géant à l’italienne des grandes années.


clearstream2.1253463594.jpg Les hypothèses vont bon train et varient en fonction des sympathies du lecteur.

Certains pensent que Dominique de Villepin (DDV) a essayé d’utiliser les fausses écritures sur les faux listings pour noyer son adversaire de toujours; sans aller jusqu’à dire qu’il les aurait commanditées. D’autres échafaudent une manoeuvre encore plus machiavélique (à 3 bandes) : Sarkozy anticipant et fabriquant un appât pour ferrer le velléitaire.
Il est bien sûr impossible de répondre à ces “bouillonnements intellectuels” et le tribunal ne le pourra sans doute pas non plus.

Médiapart propose un gros dossier sur cette affaire et donne le coup d’envoi au procès :

“Tous les regards sont braqués sur lui. Dominique de Villepin, qui comparaît lundi comme prévenu devant le tribunal correctionnel de Paris, sera pendant un mois le personnage central du procès Clearstream. L’ancien premier ministre a minutieusement préparé ce qu’il appelle «le procès du XXIe siècle». Il entend faire du tribunal une tribune politique . Jusqu’à mettre en cause violemment son rival honni, Nicolas Sarkozy […]

Au moment de comparaître sur le banc des prévenus, l’ex-premier ministre affiche en tout cas une sérénité totale. Il le répète à qui veut l’entendre : la vérité – du moins la sienne – va éclater lors du procès de l’affaire Clearstream. Loin d’avoir été l’initiateur (c’est la thèse des deux juges d’instruction qui l’ont renvoyé devant le tribunal) ni même le complice d’une série de dénonciations calomnieuses (ce que plaide le parquet), il en a été, en fait, la victime, assure-t-il.”

Dans le brouillard, le tribunal statuera certainement aux indélicatesses du seul Imad Lahoud, ça semble acquis : L’informaticien en déroute n’a cessé de procéder par multiples et variables affirmations. On le voit mal se sortir de ses propres imbroglios; ainsi un lampiste jusque là inconnu, pourra se vanter d’avoir réglé la compétition à droite : c’est la “primaire judiciarisée”

L’avantage incontestable de telles “sélections” est d’ordre économique; le parti adoptant cette formule judiciarisée, ne débourse rien; tout est au frais de “la princesse” : la justice fait le boulot. Il semblerait que Marie-Ségolène Royal soit tentée par des pistes approchantes.


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