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Publié le 21 septembre 2009 par Jplegrand

Le capital, cet ogre

Le capital, cet ogre, a un mot d'ordre : toujours plus ! Allons nous continuer à le nourrir ? Voulons nous mourir ? J'ai entendu un camarade dire "Nous entrons dans une période pré-révolutionnaire", certains en doutent, pourtant ce camarade a raison, nous entrons dans la phase où le capitalisme est tout à la fois  le facteur de l'universalisation de l'humanité (ou mondialisation de classe) et l'obstacle  au développement historique nécessaire d'une société mondiale sans classe, qui seule pourra sauver l'humanité de la barbarie et de la destruction.  Le réel se donne à nous, il nous faut l'interpréter dialectiquement pour le transformer. C'est en cela que la méthode que nous lègue Karl Marx est d'une efficacité incomparable. On ne peut prétendre changer le monde et la société en faisant l'économie de ce travail qui se compose du lien permanent  et dynamique entre théorie et pratique.  

Ceux qui nous disent que le capitalisme  " retombera toujours sur ses pieds - et j'ai entendu des camarades communistes le dire -  non seulement font preuve d’un fatalisme désespérant, mais ignorent ou feignent d'ignorer que dans l'histoire, des sociétés entières se sont écroulées ou auto-détruites. Mais il ne s’agit ni de penser que le capitalisme existera de toute éternité, ni de le laisser nous entrainer dans la chute inexorable qui nous conduirait vers une techno-barbarie. Il s’agit de construire ce qui n’ a jamais été édifié, une société communiste !

Dans "Principes de la critique de l'économie politique" ouvrage rédigé  en 1857 mais publié après sa mort, Karl Marx écrit : "Toute barrière étant contraire à sa vocation, la production capitaliste se développe dans des contradictions qui sont constamment surmontées, mais aussi continuellement posées. Plus : l'universalité vers quoi tend sans cesse le capitalisme rencontre des limites immanentes à sa nature, lesquelles à un certain stade de son développement, le font apparaître comme le plus grand obstacle à cette tendance et le poussent à son auto-destruction"

Dans la réalité historique que nous vivons, nous devons faire effort non seulement pour voir le premier terme de la réflexion de Marx mais aussi le second, celui selon lequel le capitalisme devient l'obstacle au développement de l'universalité. Autrement dit le capitalisme surmonte partiellement  et à des moments donnés ses contradictions, mais plus il les surmonte plus il apparait comme l'obstacle au devenir de l'Humanité. Les camarades ne doivent donc pas voir seulement le particulier (le capitalisme retombe partiellement sur ses pieds ) en le séparant du général (le capitalisme est dans sa phase de déclin historique). Est-ce à dire que le capitalisme va  céder la place au communisme inéluctablement ? Non, car le communisme est la réponse organisée de l'humanité pour construire une civilisation supérieure qui permet d'éviter la barbarie qu'entrainerait l'auto-destruction capitaliste, c'est donc une œuvre humaine, une réponse qui repose sur la lutte politique et idéologique, sur l'éducation du peuple, sur la démocratie universelle sans lesquelles nous irons vers le chaos. Par conséquent il y a plusieurs possibles qui pour l'essentiel se résument à deux hypothèses : l'écroulement du capitalisme  plongeant l 'humanité dans la barbarie ou bien la construction du communisme et d'une civilisation sans classe. 

Par conséquent les communistes doivent se tenir prêts, car les occasions historiques, ne se présentent jamais deux fois de la même manière. Et cette fois-ci l'enjeu est celui de l'Humanité toute entière. Autrement dit il faut limiter les risques d'erreurs. Pour cela nous avons besoin de penser dialectiquement et toujours de façon critique par rapport à tous les appareils idéologiques : Etat, institutions, médias capitalistes, partis politiques y compris ceux se réclamant du communisme.Et paradoxalement nous avons besoin pour le faire d'un intellectuel collectif agissant politiquement qui est le parti ! C'est un dilemne permanent dont nous devons avoir conscience.   Il nous faut de l'audace, de l'initiative et la conviction que notre pensée est de toute façon toujours en retard sur le réel et trop souvent engluée dans des schèmes idéologiques qui ont tendance à nous empêcher d'agir.

L'action politique des prolétaires pour s'émanciper du capital, telle doit être l'utilité du parti. En se transformant en machine électorale sans rappeler l'objectif du communisme comme réponse actuelle au capitalisme, le PCF risque d'abandonner l'identité du combat communiste. En s'inscrivant seulement dans le "jeu électoral" le PCF risque d'oublier que l'Histoire ce n'est pas seulement les élections, mais que ce sont "les masses qui la font".

Il y a des gens qui ont balancé par la fenêtre le travail théorique de plus de deux siècles du mouvement ouvrier, notamment après l'écroulement de l'Urss.  Ils sont désormais convaincus que le capitalisme "retombera toujours sur ses pieds". On comprend pourquoi pour eux la simple évocation d'une révolution les fait sourire !

Les puissants des classes dominantes sont toujours convaincus de l'éternité de leur domination, et leurs idées sont partagées par la majorité des dominés jusqu'au jour où ces derniers non seulement n'en peuvent plus d'être exploités mais où ils prennent conscience de leur rôle historique pour devenir à leur tour la classe qui en prenant le pouvoir libérera les forces qui vont élever la civilisation vers un plus haut degré d'humanité.   

Quand dernièrement en France tous les ingénieurs d'une société multinationale de haute technologie descendent dans la rue pour  dénoncer et condamner la politique qui a consisté à donner des fonds publics à leur patron qui en définitive les a virés, on a l'illustration d'une lutte de classe qui doit impérativement s'organiser politiquement. Et cela n'est pas seulement une question électorale mais une question de lutte quotidienne dans les entreprises avec la création indispensable d'organisations communistes en leur sein.

Car le communisme c'est la pensée en action et l'action pensée de millions de prolétaires qui ne se résignent pas à la fatalité de l'auto-destruction capitaliste. Pour agir ils ont besoin d’un parti qui les prépare à devenir créateurs et inventifs, imaginant et agissant pour transformer la propriété privée des grands moyens de production, de communication et d'échanges en propriété sociale et autogérée, débarrassée de la domination capitaliste.

Jean-Paul LEGRAND




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