« Le maintien de l’unité familiale est une rčgle immuable, générale, plus encore un droit, qui s’applique ŕ toutes les familles, qu’elles soient ou non en situation réguličre. Il est donc inenvisageable de séparer les enfants de leurs parents lors du placement en centre de rétention administrative ».
Eric Besson, juin 2009, Réponse ŕ F.C.
« Les États parties veillent ŕ ce que l’enfant ne soit pas séparé de ses parents contre leur gré, ŕ moins que les autorités compétentes ne décident, sous réserve de révision judiciaire et conformément aux lois et procédures applicables, que cette séparation est nécessaire dans l’intéręt supérieur de l’enfant. »
Convention internationale des droits de l’enfant (art.9),
Les étrangers privés du droit au séjour par une loi sans cesse plus restrictive sont des travailleurs. Ce sont aussi souvent des pčres et des mčres de familles, « coupables » d’ętre venus vivre en France, « coupables » d’y avoir fondé ou reconstitué une famille, « coupables » de vouloir pour eux-męmes et leurs enfants un avenir meilleur. Ces familles en danger sont, pour un grand nombre d’entre elles, protégées par la solidarité et la mobilisation actives autour d’elles.
Mais quand les autorités préfectorales interpellent un pčre, une mčre ou toute une famille et les envoient dans des prisons pour étrangers en vue d’une expulsion, cet enfermement administratif ignore l’intéręt supérieur de l’enfant, viole la Convention Internationale des Droits de l’Enfant :
Aucun enfant n’échappe ŕ un traumatisme majeur, quand il a vu son pčre entre deux policiers, menotté et traité comme un criminel.
L’expulsion familiale est une humiliation collective dont personne ne se remet, les enfants moins que tout autre.
L’expulsion d’un pčre ou d’une mčre est un tremblement de terre qui détruit parents et enfants jour aprčs jour. Celui qui est frappé perd tout ŕ la fois son compagnon, ses enfants, son travail, la vie qu’il a construite et se retrouve, démuni de tout, déposé sur le tarmac d’un aéroport oů personne ne l’attend.
Le conjoint et les enfants demeurés en France, privés d’un pčre ou d’une mčre, restent sans ressources, sans appui, au minimum pour des mois, le plus souvent pour des années, parfois pour toujours. Qui pourra mesurer et dire leur souffrance ? Pour beaucoup, c’est un lent engloutissement dans le silence. Il faut survivre, trouver des ressources, espérer un retour qui ne vient pas, tenir, replié sur sa honte ou alors, comme l’espčrent préfets et ministres, partir, acculés par le désespoir et le dénuement.
Le ministre qui légitime l’emprisonnement des enfants au nom de l’unité familiale la méprise souverainement dčs lors qu’il s’agit de démembrer une famille en expulsant l’un des deux parents, le pčre le plus souvent ou, parfois, la mčre. La liberté qu’il accorde aux parents d’abandonner leurs enfants pour leur éviter leur enfermement est une monstruosité. Le placement de mineurs en centre de rétention, leur expulsion éventuelle, leur existence bouleversée sont insupportables. Nous ne les admettons pas
Mais nous demandons aussi que soit mis un terme ŕ la traque des familles.
Le droit de vivre en famille dans la sécurité et le droit ŕ la scolarité doivent ętre reconnus de façon intangible.
Le démembrement des familles doit ętre proscrit.
Les parents qui ont été expulsés en violation de ces principes doivent ętre rapatriés.
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A renvoyer par courrier : RESF 8 impasse Crozatier 75012 Paris
Par mail : [email protected]
Sur la base de cet appel, RESF organisera
partout en France au cours des mois d’octobre et de novembre, des initiatives sur la défense des droits de l’Enfant, des jeunes et des familles sans papiers.
Nous vous invitons ŕ participer nombreux et ŕ faire participer autour de vous ŕ cette campagne !