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Hearts of Iron 3 : Vive la France ! A french AAR

Publié le 21 septembre 2009 par Cyberstratege

Hearts of Iron 3

Voici un intéressant rapport de bataille pour Hearts of Iron 3 réalisé par un historien américain ayant choisi d’expérimenter l’une des nouveautés du jeu, le système de doctrines, afin de voir ce que donnerait une hypothétique politique de marée humaine censée permettre de résister aux hordes mécanisées du IIIème Reich allemand. L’original de cet A.A.R. signé par Charles Louis se trouve par ici dans le forum officiel de Paradox.

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Bien que critiqué par les puristes (comme toujours, avec les jeux Paradox), Hearts of iron 3 recèle un potentiel énorme, ne demandant qu’à être patché pour s’exprimer pleinement. Certains joueurs semblent déjà prendre beaucoup de plaisir à exploiter la version initiale. Vous allez pouvoir vous en rendre compte, au fil de cette campagne peu ordinaire. Elle devrait donner des idées aux futurs commandants et vous permettre d’envisager, sous un angle original, les nouvelles fonctionnalités du jeu. Notamment, l’organisation hiérarchique, l’utilisation des doctrines, la modularité des unités, ainsi que leur mise en œuvre. A la lecture de ces quatre chapitres, vous aurez certainement une vision inédite de la Campagne de France. De ce qu’aurait pu être la seconde guerre mondiale… menée par des généraux adeptes du jeu vidéo.

J’aime beaucoup le nouveau système de doctrines technologiques instauré par Hearts of iron 3. Partant de ce constat, je me suis pris à imaginer quelles seraient les plus appropriées pour la France, dans les années précédant la seconde guerre mondiale. Il m’est apparu qu’une bonne configuration pourrait consister à adopter celles intitulées « Vague humaine » (Human wave) et « Stratégie globale » (Grand strategy). J’ai donc décidé de développer l’idée que la France devrait mettre sur pied une armée défensive, basée sur des troupes de garnison et une forte milice, afin de résister à la poussée allemande. Une sorte de masse militaire, du style « première guerre mondiale », plutôt que d’essayer frénétiquement de coller aux basques allemandes, dans la course aux technologies. Tout cela prenant en compte sa faiblesse relative, en terme de capacité industrielle (I.C. dans le jeu) et de commandement. Ainsi, j’ai donc lancé une partie, pour voir de quelle manière mon pays allait se comporter en suivant cette ligne directrice Infanterie/Milice. Le patch 1.2 ayant été publié au moment opportun, j’ai donc pu profiter de ses derniers bénéfices.

Pour commencer, je constate avec plaisir que les technologies accessibles initialement pour la France, l’orientent vers la bonne direction. Sont déjà acquis, deux niveaux d’amélioration de l’organisation pour l’infanterie, ainsi que pour la doctrine Milice/Garnison. Il ne me sera cependant pas possible d’investir à nouveau dans ces domaines avant 1938 sans encourir de pénalités. En conséquence, je me tourne vers celles concernant Vague humaine et Stratégie globale. Mon objectif étant d’obtenir une armée d’infanterie suffisamment compacte, pour interdire la pénétration des panzers. La suite des évènements s’avèrera pleine de surprises…

Ma première action dans la campagne 1936, consiste en des travaux de « maintenance ». Trois théâtres d’opérations sont attribués aux armées françaises, ce qui me paraît excessif ; trois groupes d’armées seraient suffisants. Quoi qu’il en soit, je les renomme ainsi : Théâtre du Nord, Théâtre de l’Est et Théâtre du Sud (ces appellations sont celles attribuées par l’auteur, en français dans le texte d’origine – NDLR). Ensuite, je les déplace vers leurs positions historiques. En commençant par la côte, avec la 7ème armée, Lille et le B.E.F (British expeditionary forces), les 1ère et 9ème armées, puis Sedan, avec la 2ème armée. La 3ème armée, à Luxembourg et enfin les 4ème et 8ème armées plus loin, le long de la ligne Maginot. Je retrouve également leurs commandants historiques et les promeut à leurs positions respectives (compte tenu du caractère totalement décalé de la partie, par rapport à la réalité historique, sans parler du jeu lui-même, on peut s’interroger sur l’à propos de telles mesures. Les wargamers sont incorrigibles ! – NDLR).

Au sujet de l’organisation militaire française. L’armée n’utilise pas de corps (plutôt des gamins en bonne santé – NDLR) mais dispose de formations de type proche, dans son organigramme. En jouant avec le Japon, la structure de ses armées m’intrigua. Elles jouissent d’une aire opérationnelle bien plus large que celle des corps. Ce qui s’avère avantageux sur le théâtre asiatique chinois, où les distances peuvent être immenses. Considérant les carences françaises en matière de commandement (la moitié de celles disponibles pour le Royaume-uni), je ne vais pas modifier cette hiérarchie. Je n’ajouterai donc pas un niveau supplémentaire de quartiers généraux (H.Q.) mais à l’occasion de la création de ceux-ci, j’y adjoindrai des corps d’armée.

Adoptant l’option préconisée par De Gaulle, je concentre mes ressources blindées dans deux divisions indépendantes, plutôt que de les laisser opérer au sein de formations d’infanterie (contrevenant à ses propres recommandations, De Gaulle n’appliquera jamais lui-même cette doctrine sur le terrain, avec les résultats que l’on connait… – NDLR). L’une d’elles sera une division blindée classique française, composée de blindés lourds, moyens et légers ; l’autre recevra des unités légères, motorisées, ainsi qu’un régiment de voitures blindées. J’envisage, par la suite, l’ajout d’une autre division blindée. Selon De Gaulle, la victoire allemande aurait tenu au fait qu’ils auraient déployé trois formations de mille chars chacune, tandis que nous avions mille formations de trois chars. Pour ma part, je ne compte pas perdre mon temps avec les doctrines. Cependant, j’essaierai d’améliorer les technologies de type 1938. Mon arme blindée sera principalement une force mobile de contre-attaque, destinée à réduire, par son intervention, les points de pression (schwerpunkte – NDLR) supportés par les formations d’infanterie.

Hearts of Iron 3
Exemple de positions sur la ligne Maginot ne correspondant pas à cet AAR.

Mon premier effort de production va être destiné à aligner des divisions à quatre brigades (Garnison), afin de garnir la ligne Maginot. Le commandement et les officiers sont précieux, aussi je ne compte pas le dilapider en artillerie pour ces unités. Quatre garnisons, voilà qui constituera la base défensive de la ligne Maginot. Les divisions d’infanterie ainsi libérées pourront se déployer et opérer au Nord. Je commence à former la 6ème armée pour occuper la position autour de Lille, car je ne compte guère sur le soutien du B.E.F.. L’infanterie pré-citée, originellement en poste sur la ligne Maginot, fera l’affaire ici.

Plus tard, j’ajouterai des troupes de milice sur cette ligne de défense statique, afin de prévenir les éventuelles percées allemandes. Il n’est pas nécessaire d’y affecter des troupes d’infanterie de qualité. Ces fortifications de niveau 10 me permettent d’économiser ma précieuse I.C. et mes non moins rares commandants. Pareillement, je préserve mon infanterie régulière, en mettant en garnison des unités de type idoine ou de milice. Parallèlement, je commence à construire des avions de chasse. Je prévois deux groupes de chasseurs à l’Est, au Nord et au Sud, avec un quatrième groupe en soutien, pour le théâtre nord. Lorsque survient la guerre d’Espagne, j’opte pour l’intervention. C’est ce que je fais toujours. Je me dois, vous comprenez, de stopper ces fascistes ! Je note que la Grande-Bretagne influence l’Espagne. Pour ma part, je fais peser le poids de ma diplomatie sur le Canada.

En août 1937, quelques problèmes se profilent à l’horizon. Les nationalistes espagnols, alliés aux italiens, constituent une énorme armée, probablement renforcée d’un corps expéditionnaire transalpin. Pendant ce temps, les anglais ont invité les républicains ibériques à rejoindre les Alliés. Dans ces circonstances, la guerre contre l’Italie, au sujet de l’Espagne, est à présent fort probable. Aussi, je déplace la septième armée vers Bayonne et forme le 1er corps d’armée, à Narbonne. La guerre en Espagne se précise. En septembre 1937, les républicains, désespérés, me demande d’intervenir en leur faveur. Ce que j’accepte. Tenir tête à l’Allemagne, à l’Italie et à l’Espagne en 1940, avec de la milice, me semble quand même présomptueux.  Il va me falloir trouver une solution à ce problème, rapidement. Avant que l’Allemagne n’ait le temps de conforter sa puissance militaire… La guerre vient de commencer !

Hearts of Iron 3 : Vive la France ! A french AAR

La Grande-Bretagne, à l’origine de cette situation, avec ses incitations diplomatiques à l’égard de l’Espagne, se joint à mon intervention dans la péninsule ibérique.

Hearts of Iron 3 : Vive la France ! A french AAR

Je commence par envoyer la 7ème armée, accompagnée du 1er corps, de l’autre côté de la frontière. Simultanément, je prépare la 1ère armée à l’embarquement. En prévision de l’invasion de la Corogne, bastion des forces fascistes. Mon premier corps de réserve, composé de deux divisions blindées ainsi que d’une autre, de cavalerie motorisée, est dirigé vers Narbonne. Peu après, le débarquement à la Corogne s’effectue sans rencontrer d’opposition. De la même manière, j’envoie la seconde moitié de la 7ème armée prendre pied sur la côte mais cette fois, en territoire hostile. Cela me permet, bien que désormais j’occupe un port, de récupérer le surplus de ravitaillement associé à ces troupes. En la matière, un excédent n’est jamais superflu.

La marine français est conséquente, de même que la Royal Navy, elle aussi en opération dans la région. Les républicains bénéficiant d’une part non négligeable de ce qui reste des forces navales espagnoles, je vais me montrer agressif sur mer, ainsi que dans mes opérations amphibies sur la côte atlantique. Ma seconde initiative consiste à investir Bilbao, désorganisant une division espagnole à l’occasion. Alors que j’approche de Barcelone, je constate que mon ravitaillement s’effectue dorénavant non plus depuis la France, mais via les ressources locales espagnoles. Ceci est regrettable. Les unités françaises ne devraient pas se retrouver à cours d’approvisionnement si près de la frontière, dépendantes de la logistique fournie par le pays ayant sollicité leur intervention. Mais peu importe. Aussitôt que mes chars prennent position dans la région, l’issue de la situation commence à devenir plus serrée. Je décide de déployer une division blindée sur Valence, dans le but de capturer cette ville d’importance, pour ensuite établir le jonction avec la poche de résistance républicaine, près de  Madrid.

Profitant de ce que l’une des provinces capturées, près de la frontière, était sous contrôle des nationalistes, je bénéficie désormais d’un accès vers la France, avec source de ravitaillement française. Cette dernière s’avère plus abondante que celle procurée par les espagnoles en Catalogne. Ayant besoin d’une telle opportunité logistique, je décide d’étendre mon contrôle sur cette région, plutôt que de l’ignorer comme je l’aurais fait normalement.

Nous sommes à présent en novembre, après les deux premiers mois du conflit. En Méditerranée, je dépêche une flotte en provenance de Brest et utilises les deux escadres déjà présentes sur place de façon agressive. Je sais que les navires britanniques sont également déployés dans cette zone. Gérant mes trois flottes, j’en engage deux simultanément, laissant la troisième au port. Cependant, dès que le contact est établi avec les vaisseaux italiens, j’inverse les affectations ; avec deux flottes en réserve pour réparations et une seule opérant en mer. Pendant ce temps, mes sous-marins désorganisent les échanges de marchandises, ainsi que les convois logistiques italiens. Malheureusement, ma meute de loups n’est guère performante et peu de temps après, l’essentiel de cette dernière se retrouve en cale sèche pour réparation. Néanmoins, mes effort finissent par payer et bien qu’ayant encore une escadre sur quatre au port, à réduire ses avaries, l’approvisionnement italien commence à être sensiblement impacté.

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A la fin du mois de novembre, l’étau se resserre sur les troupes fascistes, depuis trois directions ; tandis que les britanniques,  de leur côté, déploient une force en provenance de Gibraltar.

A SUIVRE.


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