A dire vrai, je ne pensais rien de bien spécial de François Cluzet. A priori, même, je n'aimais pas trop. En tant qu'acteur, je veux dire. J'avais d'ailleurs eu la surprise de trouver la critique dithyrambique et césarisante égard dans un film où pour ma part je l'avais pas trouvé terrible. Le genre à sur-jouer. C'était l'adaptation de Ne le dis à personne. Il est vrai que j'avais adoré le livre.
Bref.
L'autre soir, pour évoquer le film Le dernier pour la route, il était l'invité (aux côtés de Manuel Valls que chaque fois que j'entends son nom je pense à l'eau pétillante de Vals-les-Bains) de l'émission Sept à voir. Sur France 3. Une émission tardive donc intéressante plutôt bien fichée en ce qu'elle balaie sans hystérie les principales actualités de la semaine qui vient de s'écouler.
Eh bien il m'a épaté, le gars François.
Quasiment tout ce qu'il a dit, emphase comprise, provocation incluse, était de super facture. Son discours le vitamine, en plus.
D'abord concernant le film, qui porte sur le combat de celles et ceux qui veulent sortir de la maladie alcool. C'est la renaissance qui est importante, c'est cela qui m'a porté, a dit l'acteur. Me faisant aimer ce regard résilient sur ce qui aurait pu être un film sombre et qui devient un film lumineux (mais j'ai pas vu).
Surtout, intervenant ça et là au gré des sujets, il a plutôt bien causé, François Cluzet. Disant haut ce que pas mal pensent tout bas, ou ne pensent pas faute de mots.
Bien aimé, notamment :
- son passage sur la sincérité en politique, sincérité qui n'est plus, et qui mériterait de revenir parmi nous.
- son explication du métier d'acteur, et cette idée que l'on n'est rien sans l'autre, rien sans l'échange.
- son avis sur une politique qui tourne en boucle autour d'un seul homme et cette idée que l'on pourrait aussi regarder un peu ailleurs.
- son intervention concernant les suicides à France Télécom, et notamment ce laisser faire d'une entreprise qui réagit tard, qui réagit surtout. Au passage, chapeau à cette femme mandatée par l'entreprise pour affronter les caméras et les questions sur le sujet.
- son regard sur la violence qui remplit les vies et sur une société qui pousse à bout les gens.
- sa conclusion : la renaissance.
Il y croit. Moi aussi.