Chez nos voisins européens, l’affaire Clearstream suscite également l’attention. Pensez, un ex Premier Ministre et un Président de la République qui s’affrontent par tribunal interposé, bel ouvrage !
Jamais avares en malice, les journalistes anglais de The Independent se plaisent à rappeller que cette affaire qui est selon eux « un gouffre de haine ou on a vu des poignardages dans le dos au plus haut sommet de l’Etat » se jugera à l’endroit même où s’est tenu le procès de Marie-Antoinette.
El Pais oppose les deux hommes dans des savoureux portraits : Villepin « le poète », beau, grand cultivé, amateur de bon vin et qui ne passe jamais à Berlin sans se recueillir sur la tombe de Brecht. A l’opposé Sarkozy « le frappeur », moins cultivé, buveur de Coca-cola, bourré de tics et de complexes hérités de l’adolescence.
El Mundo (conservateur, Espagne) s’interroge quant à lui sur l’acharnement de Sarkozy et met en doute la neutralité du chef de l’Etat dans le procès, lui qui a un pouvoir hiérarchique indirect sur les procureurs.
La Libre Belgique attend un procès « qui promet » et relève surtout que l’immunité du président Sarkozy lui évitera de venir témoigner à la barre.
Enfin comme le conclut The Independent, que de Villepin soit déclaré coupable ou non, Nicolas Sarkozy a beaucoup à perdre si l’on découvrait que l’instruction avait été manipulée politiquement.