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Cheb Khaled fait un gros Didi à la politique algérienne

Publié le 22 septembre 2009 par Marocpluriel
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Chez nous au Maroc, il y a un langage spécifique que l'on tient en s'adressant aux enfants comme nini (dors), titi (assieds-toi), moumou (bébé), didi (frapper) ect.. Mon propos ici, n'est pas de desserter sur ce langage enfantin, Mais sur les déclarations courageuses du Roi du Raï, cheb Khaled, auteur de la célébre chanson "didi".

En effet, il vient de faire un gros didi à la politique algérienne en matière de voisinage avec le Maroc. Dans un entretien qu'il a accordé à Telquel, le chanteur a évoqué, en guise de témoignage, la déportation des 45.000 familles marocaines par l'algérie du président Houari Boumediene en 1975 et de son ministre des affaires étrangères, Bouteflika, en represaille suite à la glorieuse Marche Verte liberatrice de nos provinces marocaines du Sud :

Vous êtes adulé par les jeunes des deux côtés de la frontière maroco-algérienne, alors qu’il y a une tension entre les deux pays. Comment vivez-vous cette situation ?
"J’ai grandi avec cette aberration. Tout petit, j’ai vu un flic entrer chez mon copain et le refouler au Maroc. À Oran, on a tous des amis qui ont été déportés, des gens qu’on a cachés et d’autres qu’on a mariés de force pour qu’ils puissent rester en Algérie. Avec le recul, ces scènes ressemblent à celles de la Seconde guerre mondiale où des voisins cachaient leurs amis juifs pour leur éviter les camps nazis. A ce point. Ça me fait mal. Maintenant que je côtoie le roi du Maroc et le président Bouteflika, on parle de ça et ils me disent tous les deux la même chose : “Les gens ne vont pas comprendre si on tourne rapidement la page du conflit entre le Maroc et l’Algérie. Les jeunes des deux bords t’adorent. On a besoin de symboles comme toi pour ouvrir des brèches et permettre le dégel des tensions en douceur. Et un jour, tout ça va s’arranger”. C’est pour cette raison qu’à mon niveau je passe le message politique avec la chanson et surtout avec le bonheur."

En tant que frontalier, tout jeune, il a assisté au drame de ces familles marocaines que les forces de police et de l’armée algérienne ont arraché de force, et expulsé manu militari, en laissant derrière elles leurs épouses, époux et enfants, ainsi que leurs biens matériels. Ces 350.000 expulsés ne cessent de demander justice pour leur dédomagement. Ils se sont constitués en associations pour défendre leurs droits, afin que leurs biens spoliés soient restitués.

Evidemment, la presse algérienne au service du régime algérien a réagi hystériquement aux déclarations de Cheb khaled. Le journal « algérie-liberté » a dégainé le premier avec un titre proportionnel à l’événement : « Le chanteur compare les Algériens aux nazis,

Khaled “le Marocain” fait scandale » Je vous épargne la teneur de cet odieux article qui véhicule des contrevérités historiques, comme par exemple, la politique de marocanisation des terres des colons. Le journal a fait l’amalgame entre le retour de ces domaines coloniaux sous la souveraineté marocaine et la « spoliation » de certains Algériens français colons qui devaient aussi cesser d’exploiter ces terres au même titre que les colons français de souche.

Dans le même article écrit par Mounir Boudjema, les lecteurs n’ont pas échappé, comme à l’accoutûmée, à un certain relent d’antisémitisme : « On savait Khaled sensible au lobby juif marocain, mais de là à balancer, froidement, des contre-vérités historiques, il y a un pas que notre star de la chanson a malheureusement franchi. » Visiblement, la comparaison de Khaled, de la déporation des Marocains d’Algérie aux exactions nazies à l’encontre des Juifs, n’a pas plu et a fait trop mal. Comme quoi la vérité blesse des fois.

@ Al-Maghribi, Maroc Pluriel


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