Il est de plus en plus amusant de voir le grand argentier de la Confédération se rengorger ridiculement grâce aux signatures à marche forcée de nouvelles conventions fiscales sur le modèle OCDE, certaines avec des pays qui ne connaissent même pas l’impôt comme le Qatar.
Il est de plus en plus amusant de voir les banquiers bêler sur leur pauvre condition de frustrés d’une arme fatale, presque comme si grâce aux facéties de l’UBS ils avaient été émasculés du seul avantage qu’il avait encore sur le mâle banquier dominant d’autres pays, l’inamovible secret bancaire suisse en matière fiscale.
Il est aussi de plus en plus navrant de voir le monde politique de tous bords raconter souvent n’importe quoi sur la fiscalité, en particulier sur les techniques fiscales qui lui échappent visiblement dans de très grandes largeurs.
Le secret bancaire serait mort. L’optimisation fiscale aussi. Le droit de minimiser sa charge fiscale globale grâce aux bons soins des législateurs réunis serait devenu un pêché mortel entraînant l’immédiate crucifixion de celui qui le commet.
La place est à l’ouverture, à la clarté, aux règles de conduite soi disant dictées et adoptées par un G 20 aussi impuissant que peu volontaire dans ce domaine.
Voilà pour le tout venant, celui qui peuple les colonnes des journaux institutionnels et les discours politiques entendus.
Mais ce genre de discours n’a et n’aura aucun effet quelconque sur la charge fiscale globale des contribuables qui ont su à temps prendre les bonnes mesures. A temps signifie il y a au moins 15 ans. Car les problèmes soulevés actuellement par les politiques et les pseudo-experts n’ont rien de nouveau : ils existent depuis que l’impôt existe, et plus sérieusement depuis des décennies.
Depuis trente ans au moins, les contribuables un peu avisés ont cesser d’utiliser et les paradis fiscaux et le secret bancaire suisse : l’un et l’autre sonnaient déjà dans l’oreille de l’IRS notamment comme une trompette de la mort et non de la renommée.
Il s’est donc agi dans les années 1970-1980 de trouver (et d’entretenir en bonne condition) des solutions un peu subtiles pour mitiger l’impact fiscal dans certains pays. Et ces solutions passent peut-être parfois par la Suisse, mais elles ne s’y arrêtent plus.
Penser et prétendre ainsi que grâce à la lutte contre l’évasion fiscale on va remplir les caisses des Etats relève de l’idiotie ou de l’évangile selon Eric Woerth. Et les contribuables qui se font prendre en 2009 pour avoir fraudé ou mal calculé leur coup ne sont que de minables amateurs qui méritent en effet que leur manque de jugeote soit sanctionné.
Le professionnels eux regardent tout ce méli-mélo médiatico politique avec un certain dédain .
Avez-vous déjà entendu l’UBS se plaindre de sa charge fiscale ? à la belle époque donc … ou encore une multinationale comme Nestlé ? ce que le politique met franchement du temps à comprendre, c’est que ce n’est pas lui qui tient le couteau par le manche en cette matière, quels que soient les progrès dans les législations.
Qui paye commande dit le proverbe : il s’applique aussi en ce domaine.