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Sauvons le capitalisme, pour qu’il nous tue tous.

Publié le 23 septembre 2009 par Chezfab
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Ce qu’il y a de merveilleux dans les réunions internationales, c’est qu’elles sont prévisibles. Celle de Pittsburg, G20 sur le capitalisme et la crise, l’est encore plus que les autres. Le but de cette réunion : sauver le système qui nous a mis dans le mur, pour repartir de plus belle en klaxonnant. Ou comment le capitalisme renaît de ses cendres pour mieux finir le travail….

Se tromper de cible

La première des choses à faire lorsque vous voulez commettre un larcin, c’est de détourner l’attention du plus grand nombre. Pour remettre sur pied le système mortifère et inégalitaire du capitalisme, c’est l’artillerie lourde des médias qui a été utilisée.
Cela a commencé par la focalisation sur les « bonus des traders ». D’un seul coup, comme si la presse découvrait que les riches existaient, elle se mit à trouver dans la rémunération indécente des traders l’une des causes (si ce n’est la cause) de la crise ! Sans, bien entendu, ne remettre en question les salaires des PDG de l’armement qui la finance, des grands sportifs qui remplissent leurs pages de pub ou de la rémunération à l’objectif des leurs patrons. Non, seul les traders étaient indécents, et eux seuls !
C’est oublier un peu vite pourquoi ces « bonus » existent. Ils ne sont pas le fruit du hasard, ils sont là parce que le monde de la finance vit de la spéculation ! Les traders ne sont que la pointe visible d’un iceberg immense ! En offrant aux banques les clefs de la finance (ce sont elle qui créées la monnaie !) nous avons offert à un camé la possibilité de se shooter sans fin. Alors oui, on nous parle de moralisation du capitalisme. Cela va de paire avec les guerres pour la paix, ce sont de beaux mots pour cacher des horreurs.
Car soyons clair : les bonus étaient la carotte nécessaire à ces mercenaires de l’argent roi pour avancer. Ils seront peut être encadrés, mais la part encadrée passera sous une autre forme de rémunération (le système à besoin de ses mercenaires !). Car comment se crée la valeur : par la capacité d’emprunt et par la capitalisation (via la spéculation). Les états viennent d’emprunter aux banques et autre prêteurs des sommes dépassant les 5000 milliards. Il faut donc les rembourser, et pour cela que la valeur existe. Et donc que… la spéculation reparte !
C’est donc bien en faisant focaliser les gens sur les traders (certes ce sont des gens sans morale ni scrupules, mais pas plus que d’autres) que les médias et les garants du système ouvrent la première trappe à enfumage.
La seconde étape fut offerte par dame nature et par l’esprit concentrationnaire de l’être humain qui traite les animaux comme un salopard. La grippe A, porcine, mexicaine ! En focalisant l’opinion sur ce virus, sur le fait que nous allions (allons) tous mourir, sur les mesures toutes plus ubuesques les unes que les autres, en instillant un climat de peur, les gouvernants arrivent à maintenir les populations dans un calme absolu et permettent que l’on ne parle pas des véritables enjeux de cette crise.

La troisième étape est incantatoire. C’est l’utilisation du ton quasi militaire, de l’oxymore à tout prix et des gesticulations. En gros, c’est faire ce qu’Obama, Sarkozy, Merkel et autres font depuis des années…


Ignorer le passé

C’est le plus gênant et surtout le plus "génial" de ce que l’oligarchie dirigeante arrive à faire. En laissant croire que le capitalisme ne pose problème qu’en temps de crise, elle arrive à donner l’impression que lorsque la crise sera levée, tout ira mieux.
Pourtant le système capitaliste est bien un système qui broie, tue et soumet depuis des siècles !
Combien d’enfants sont morts de faim, de peuples déracinés, de massacres, de terreurs, de vols sont liés à la main mise de ce système du plus fort ? Combien de richesses sont le fruit de millions de vie sacrifiées, comme pour le nucléaire par exemple (Niger et ailleurs) ? Combien de fois les pays pauvres ont-ils payé les prix de notre mode de vie ?
Et les plus pauvres sous nos latitudes, ne sont ils pas redevenus les parias d’une société qui ne les accepte pas ? Qui les méprise ? Qui les élimine en les laissant crever ?
Car c’est bien ce système qui nous a amené à la crise écologique, sociale et démocratique que nous connaissons. C’est bien lui qui est responsable des inégalités indécentes et inacceptables que nous voyons tous les jours. C’est en son nom qu’on nous a ordonné de mettre aux main du privé tout ce qui fait la vie !
Et c’est lui qu’il faudrait sauver ? Vaste blague !

Solutions dangereuses

Comme nous l’avons vu, pour se sauver, le système va avoir besoin de nouvelles pompes à fric (valeurs). Comme l’emprunt est largement surutilisé aujourd’hui, c’est vers la spéculation que le système va se tourner. Pittsburg sera donc le premier pas d’un retour de la spéculation sur tout et n’importe quoi.
Et il manquait une pompe à amorcer… C’était sans compter sur l’inventivité des capitalistes et de l’oligarchie à trouver toujours une chose sur quoi spéculer. Ce sera le climat !
Ainsi, comme on a pu le voir lors des déclarations du président américain, du président chinois ou français, c’est bien un effort qu’ils comptent faire pour l’environnement. Effort adossé sans faille au marché carbone… spéculatif !
Et oui, vous avez bien lu : le nouveau jouet des banques et autres fonds de placements va être notre atmosphère et notre survie, rien que cela ! C’est à ceux qui ont détruit la planète, asservi les peuples, tué la liberté, que reviendrait aujourd’hui de confier la maîtrise des émissions de CO2… Étonnamment, j’ai comme un doute. Pas vous ?
Et bien entendu, il est évoqué de relancer l’offre de crédit des particuliers pour acquérir les maisons et autres voitures, afin de relancer la spéculation sur le crédit… Qui fut le déclencheur de cette "crise" ! Quand le chat se mord la queue…

Réformer ? Non, abattre !

Comment peut on croire un instant que de micro ajustements suffiraient à faire du capitalisme un système viable et sain ?
Cette « crise » aurait dû être le moment clef d'une remise à plat d'un système socialement, écologiquement et humainement injuste. Le fait que l'oligarchie dominante cherche à le sauver, sur le dos des plus pauvres, démontre une fois de plus qu'elle n'est pas l'ami du peuple.

Ce que les dirigeants refusent de faire, le peuple se doit de le gagner !


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