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Voitures électriques : le bras d’honneur de l’industrie automobile

Publié le 24 septembre 2009 par Pierre

Un constat : le salon de Francfort a vu les industriels de l’automobile rivaliser de communication et d’effets d’annonce pour présenter leurs futures voitures électriques, le tout relayé par force publicité dans la presse quotidienne nationale.

Le point positif est que ces modèles ne sont plus vraiment des « concept car » et ont pour vocation d’être commercialisés très bientôt.

Il y a 10 ans de cela, c’étaient les 4X4 et autre roadsters qui faisaient rêver et étaient les fers de lance des fabricants, aujourd’hui c’est le véhicule électrique. Quel changement !

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Pour ne citer que les marques françaises, Renault nous présente la Twizy Z.E Concept (petite urbaine deux places, 75km/h max et autonomie de 100 km) avec une production de série pour 2011 ! et Peugeot présente son concept BB1, pouvant accueillir quatre personnes (120 km d’autonomie).

Dans un premier élan de réaction sincère, on a envie de les féliciter, de dire bravo à l’industrie automobile pour cette débauche d’inventivité, d’originalité, et surtout, parce qu’ils répondent à une attente pressante des citadins ! Mais après quelques minutes de réflexion, ce n’est plus le même sentiment qui prédomine.

L’impression de se faire blouser

Regardons les faits bruts.
D’abord, le prix de l’essence augmente et que quelle que soit l’auto que vous ayez, il faut la payer cette satanée essence car il n’y a pas d’alternative en termes de moyens de déplacements individuels. Ainsi, chaque année, la part de cette « dépense contrainte » augmente et commence à asphyxier financièrement certains ménages. Tout ceci, sans parler des rejets de CO2 dans l’atmosphère.

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Ensuite, tout contribuable, par l’intermédiaire de ses impôts, va payer l’aide que l’Etat accorde depuis plusieurs années à l’industrie automobile (prime à la casse, bonus-malus…). Cela se chiffre en centaines de millions d’euros par an simplement pour continuer à ce que les français achètent des voitures. Bref, à financer de la dépense courante et pas de l’investissement, ça s’appelle aussi financer à fonds perdus. Bah oui, l’industrie automobile fait du chantage à l’emploi.

Et comme par miracle, avec la crise et alors que s’approche la fin du cycle des voitures « classiques » à essence, les véhicules électriques arrivent. Pourtant souvenez-vous, il y a moins de dix ans, ces mêmes industriels prenaient leur mine sceptique et pincée pour nous expliquer que la voiture électrique c’était très compliqué, que ça nécessiterait de longues et onéreuses recherches pour faire face à ce « défi technologique », qu’il faudrait avant cela axer les travaux sur les moteurs hybrides, sur les systèmes économes… Bref, tout sauf un changement de culture.

Alors quoi, que s’est-il passé ? Un génie scientifique est-il passé par là, une découverte subite dans le milieu de la pile électrique ? Rien de tout cela, le marché devient petit à petit mûr, alors nos industriels commencent à faire bisquer les clients, avant de les matraquer bien sûr ! Mais pas de souçis, l’Etat mettra en place une aide…

Le fond de ma pensée

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Les industriels épuisent le filon de la voiture à essence jusqu’au bout (hybride, stop and go…) et que si, en même temps, ils peuvent gratter un peu d’argent public en faisant du chantage à l’emploi, ils ne se gêneront pas. Faute d’avoir (sciemment ?) anticipé la bascule du marché, ce dont on peut raisonnablement douter, ils préfèrent faire passer la collectivité au tiroir caisse et continuent à préférer la rentabilité à court terme de la voiture à essence, quel qu’en soit le coût social et environnemental. Le temps de l’électrique viendra bien assez tôt et surtout, là aussi le consommateur sera captif alors pourquoi se presser ?

Pire, ils se présenteront alors comme les sauveurs de la planète avec leurs modèles électriques alors que cette mutation aurait pu avoir lieu il y a bien longtemps…

Bref, ce salon de Francfort est pour moi un bras d’honneur de l’industrie automobile à tous les citoyens consommateurs.

François


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