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Immigration

Publié le 15 octobre 2007 par Désabusé

La crise économique française serait donc liée à son immigration. Les étrangers viendraient donc manger le pain des français. C'est vrai quoi ! Avec plus de 8% de chômages, pourquoi offir un emploi, et un toit à un étranger. Ce raisonnement, qui peut le croire ? Qui peut le penser ? Sauf à ignorer quelques vérités. Je vous en livre quelques unes. Ajoutez-en ou critiquez les.

D'abord, tout emploi en France est prioritairement accessible aux Français. Pour qu'un "étranger" occupe un poste, l'employeur doit prouver que durant les six derniers mois il n'a pas trouvé sur le marché intérieur un français qui corresponde au profil recherché. A la suite de quoi, l'employeur devra s'acquitter d'une taxe auprès du Trésor Public. Bref, si des "étrangers" travaillent en France c'est que les français ne veulent pas de ses travaux : maçonnerie, restauration, et autres tâches ingrates, indignent pour nous français.

Ensuite, s'il y a un exode de population venue d'Afrique vers l'Europe, c'est que dans ces pays les gens grèvent de faim. Comme disait hier, Michel Piccoli, les pays développés pillent chaque jour toujours un peu plus les richesses de l'Afrique pour assurer leur développement. Aucun immigré vient par gaîté de coeur. Et au regard du péril dans lequel ils se jettent pour venir s'échouer sur nos côtes européennes, leur désarroi doit être bien grand, et leur espoir d'une vie meilleure dans leur pays réduit à l'état de cendre.

Enfin, près de nous, l'Espagne montre que l'immigré n'est pas un boulet mais une chance. Sans une vague de régularisation (sans doute un peu trop importante au final), l'économie espagnole n'aurait jamais dépassé les 3% de croissance annuelle.

La France serait donc la seule économie où c'est l'immigré qui la ferait plongé dans la crise ? Bizarre quand on sait que d'ici moins de 5 ans, nous n'aurons pas d'autres choix que de faire appel à l'immigration pour compenser le départ en retraite de la génération du "baby boom".

Ce blog se veut un lieu de débat autour de l'économie. La question de l'immigration reste une question politique, mais elle est aussi une question économique à plus d'un titre. D'abord, toutes décisions à caractère discriminatoire ne peuvent se justifier pour des objectifs économiques. Tout comme la croissance (lire le précédent billet), l'économie n'est pas une fin en soi, quelque chose au-dessus de tout. Elle embrasse toute la vie, mais elle doit se plier aux valeurs que les hommes veulent défendre et notamment et surtout les droits de l'Homme.

Ensuite, l'économie ne profite guère longtemps des situations totalitaires, des décisions qui génèrent de l'injustice. A un moment, il y a assez de mécontentement d'agents économiques pour venir contester leur situation (le néant, les bidonvilles) et provoquer des crises politiques suffisamment puissantes pour faire craqué le tissus économique. L'économie ne dicte rien. Elle est la résultante de choix humains, avant tout humains et en premier lieu des représentants du peuple : hommes politiques, syndicalistes, etc...

Pour finir ce billet - je ne manquerai pas de revenir sur ce thème dans d'autres billets - quand l'économie d'un pays tousse, c'est quelque part le résultat d'un blocage, d'un disfonctionnement de la démocratie. En France, l'économie ne tourne plus rond parce que les règles qui la régit sont soit devenues illisibles car trop nombreuses, trop compliquées, de vraies machines à gaz qui coûtent chères aux entreprises et aux contribuables soit elles défendent des intérêts particuliers illégitimes par rapport à l'intérêt général de la Nation.


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