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Pittsburgh

Publié le 24 septembre 2009 par Jfa

S’ouvre le deuxième G 20 (G vain ?) consacré à la crise, à Pittsburgh, ex- “ville de l’acier”, ex-ville sinistrée transformée en camp retranché par crainte des manifestations. Officiellement, ce G 20 devrait définir les mesures permettant, à la fois, d’accélérer la sortie de crise et d’éviter la prochaine. Selon la hiérarchie des causes attribuées à cette crise, on définira les décisions pour éviter la prochaine. Hélas, ce qu’on entend ces dernières semaines peut légitimement nous inquiéter:

- Règlementer la finance suppose déjà un minimum de transparence. Or, ni les trois états-paradis des USA, ni Hong-Kong et Macao, pour la Chine, ni la City et les iles anglo-normandes n’ont été comptabilisés parmi les paradis fiscaux alors qu’ils sont à l’origine de la majeure part des titres pourris et des spéculations douteuses qui ont abouti à cette crise financière puis économique. Pour les autres paradis fiscaux, la hâte avec laquelle ils ont été retirés des listes grises et noires sur la base de déclarations de bonnes intentions permet de s’interroger.

- La déconnexion de la sphère financière du monde économique, sa réglementation a-minima constitue, selon tous les experts, la causes principales de la bulle qui a explosé. On ne voit pas grand chose, parmi les propositions avancées avant ce G 20 qui soit de nature à nous rassurer tant les égoïsmes nationaux sont forts et tant la haute finance semble, comme aux USA ou en Chine, primer sur les intérêts des populations. Il suffirait pourtant, comme le propose W. Buffet (richissime financier US) de taxer à 90% toute prise de dividende réalisée à moins d’un an de l’achat des titres, où, dans la logique d’une taxe Tobin, d’instaurer un équivalent-TVA sur les opérations financières pour freiner radicalement les spéculations. On comprend que la haute finance, qui surfe sur des marges nettes de l’ordre de 40% et plus, freine des quatre fers.

- Une des causes de la crise financière est dans les “produits toxiques”: titres pourris et autres techniques cavaleries financières. Une autorité mondiale (pourquoi pas le FMI ?) devrait pouvoir homologuer ou interdire ces produits. Il ne semble pas, là encore, que les états du G20, sous la pression des lobbies financiers, aient l’intention de règlementer. De la même manière que la confusion des activités des banques devraient être interdite: celles consacrées aux particuliers et aux entreprises des activités proprement financières,d’autant plus à leur compte propre.

- Le blocage des niveaux de vie de l’immense majorité des salariés des pays développés depuis le début des années 90 a été compensé, un peu moins chez nous, par l’explosion du crédit. Le principal problème du crédit est qu’il faut le rembourser. Si vos ressources baissent, et que les crédits ont été massifs, cela mène à des faillites bancaires qui se propagent d’autant plus vite que ces crédits pourris ont été répartis dans des titres qui ne le sont pas moins et qui continuent, pour des montants astronomiques, à se promener dans la nature. Là encore, pas grand chose de nouveau n’est annoncé à Pittsburgh.

C’est donc le système et ses règles qu’il faut réformer et rien de tangible ne semble annoncer quoique ce soit dans ce domaine. Par contre, nos dirigeant politiques n’ont pas de mots assez durs pour fustiger les bonus exorbitants, les parachutes dorés scandaleux qui, certes, sont immoraux en cette période de remontée du chômage et de baisse du niveau de vie, mais qui ne constituent que l’écume nauséabonde de la crise, une rémunération excessive des domestiques, en rien une de ses causes profondes. On nous monte en épingle une opposition entre le libéralisme anglo-saxon (Obama, Brown) et le capitalisme européen (Sarkozy, Merkel) qui n’est que du pipeau, si ce n’est sur des détails d’affichage car la complicité des milieux politiques et de la haute-finance est totale. Encore une fois, le Spectacle politico-financier ne se jouera que sur l’émotion, butera sur la non-transparence et il est actuellement fort à craindre que tout recommence comme avant et ce dans les 10 ans qui viennent.

- “Les coupables sont devant le tribunal”, déclare Sarkozy à New-York. Pour savoir ce que notre président pense de la justice, demandez à un chien ce qu’il pense des réverbères”. H. Le Tellier dans la Newletter Abonnés du Monde.

- “«Le capitalisme ne peut pas continuer comme avant.» C’est pourtant bien ce qu’il a l’intention de faire”. Libération.

- “Pittsburgh : encore un G20 pour rien”. Le Monde.

- Une lettre signée des: SGEN-CFDT, SE-UNSA, SNUIPP-FSU, CGT Education, UNCEVS, UNAISSE sur le sort de 30 000 Employées Vie Scolaire (AVS): “A cette rentrée scolaire, le scénario sur lequel nos organisations n’ont cessé d’attirer votre attention s’est malheureusement produit : 30 000 Emplois Vie Scolaire, arrivés au terme de leurs contrats, se retrouvent au chômage…. faute d’avoir pu bénéficier des formations nécessaires à leur insertion professionnelle annoncées par de multiples circulaires interministérielles”.

- Un site monté par la FCPE pour recenser les enseignants non-remplacés. Le Monde. A vos claviers.


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