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L'ivresse des cîmes

Publié le 24 septembre 2009 par Pascal Boutreau

Je sais, je sais, je n'ai pas été très présent depuis deux semaines. Mais les journées ne font que 24 heures et quand il en faudrait certains de 36, forcément, ça oblige à faire des choix... Et le blog n'était pas forcément la chose la plus urgente. Beaucoup de papiers avec du dada, de l'alpinisme (ces deux recyclés ici), de l'ultra (le Spartathlon, dans L'Equipe de ce vendredi), du triathlon (dans L'Equipe de ce samedi) etc..., un arbre généalogique à compléter et plein d'autres trucs urgents à caser...  

Pour commencer, petite parenthèse. Rien à voir avec le sport, mais j'espère que vous avez regardé la série documentaire "Apocalypse" sur France 2. Si ce n'est pas le cas, foncez à la Fnac et achetez les DVD. Ce type de doc devrait être obligatoire à l'école, histoire que certains se rendent compte de la chance que nous avons de vivre actuellement dans une zone en paix. Ce documentaire uniquement fait d'images réelles, la plupart colorisées, montrent de façon poignante ce que le terme de "guerre" signifie. Et si certains sportifs ou entraîneurs pouvaient prendre conscience de leur ânerie quand ils emploient l'expression "ce match, ce sera la guerre", ça ne leur ferait pas de mal... Fin de la parenthèse...

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Cela faisait un petit moment que je n'avais pas été voir un match de foot au Parc des Princes. Pas depuis le début de la saison en tout cas, faute de temps. Le PSG-Lyon de dimanche dernier était une bonne occasion de retourner goûter les beignets de la salle de presse du Parc. Un PSG- Lyon au Parc des Princes, c'est quoi au fait ?

. C'est d'abord un quartier en état de siège. Des CRS partout en tenue de combat, des policiers à cheval prêt à matraquer à tout-va. Tout ça pour un match de foot, du sport... Triste.

. C'est aussi une sacrée bande d'abrutis qui encu.. plein de monde : les adversaires, les supporters adverses, l'entraîneur et le président de l'équipe visiteuse, les Marseillais, les arbitres etc... A quand 1 point de pénalité à l'équipe qui ne calmera pas ces abrutis de service.

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. C'est aussi un joli tifo et une jolie ambiance quand les mêmes abrutis précdémment cités choisissent le bon côté de la force...

. C'est un endroit où certains (beaucoup trop) confondent tribune de presse et tribune de supporters.

. C'est un beau match de foot avec deux bonnes équipes (Lyon par intermittence). Et un PSG séduisant (ouh que c'est dur à écrire ça pour un provincial d'origine qui se respecte...), avec des mecs qui se battent comme rarement ces dernières saisons.

. C'est un gardien de très haut niveau, Hugo Lloris, auteur de quelques arrêts exceptionnels.

. Ce sont toujours les énervantes tricheries et simulations de joueurs (Sankahré qui se tord de douleurs comme si on lui avait cassé la jambe alors qu'il n'a clairement pas été touché).

. Ce sont des arbitres français mauvais (pléonasme). Plutôt que d'inventer des nouvelles règles (les mains décollées ne sont sanctionnées qu'en France), le corps arbitral français ferait mieux d'apprendre les règles existantes à commencer par celle du hors-jeu.

Voilà, un match au Parc, c'est tout ça...

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Et hop, un papier d'alpinisme en plus dans le journal avec un focus sur la tentative d'une Sud-coréenne qui s'apprête à gravir son 14e sommet de 8000m. Content d'avoir eu un bel espace, en plus en dernière page (une page convoitée car exposée) pour évoquer cette quête. Voici le papier.  

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Première de cordée

La Sud-coréenne Oh Eun-sun est en passe de devenir la première femme à avoir gravi les 14 sommets de plus de 8000m. Vingt-trois ans après l’Italien Reinhold Meissner.

Quelque part au Népal, sous une tente plantée à 4190m d’altitude, la Sud-coréenne Oh Eun-sun, 43 ans, doit souvent regarder vers le ciel. Dans son champs de vision, le sommet de l’Annapurna, son prochain objectif, là-haut à 8091m. Assistée par une grosse équipe constituée de sherpas très expérimentés, elle s’apprête dans les jours à venir à entrer dans l’histoire de l’alpinisme en devenant la première femme à inscrire à son palmarès les quatorze sommets de la planète supérieurs à 8000m (*). Un exploit pour cette grimpeuse originaire de la région de Séoul, initiée à la montagne par son père.

Un premier "8000" (le Gasherbrum II) en 1997, puis plusieurs échecs avant de retrouver la voie du succès en 2004 avec l’Everest (avec oxygène). Début de l’escalade. Un sommet (Shisha Pangma) en 2006, deux en 2007 (Cho Oyu et K2, avec oxygène), quatre en 2008 (Makalu, Lhotse, Broad Peak et Manaslu) et la voilà en route pour son cinquième défi de l’année 2009 après les conquêtes du Kangchenjunga, du Dhaulagiri, du Nanga Parbat et enfin du Gasherbrum I, le 3 août dernier. "Au début, je n’avais pas forcément ce challenge à l’esprit, a-t-elle récemment expliqué au site Exploresweb. Le K2 m’a donné beaucoup de confiance car j’avais peur de la réputation de dangerosité de ce sommet. Or, l’ascension s’est passée beaucoup plus facilement que je ne l’imaginais."

Cette course contre-la-montre, à grands renforts de moyens financiers (transferts en hélicoptères et voies équipées en amont par des équipes nombreuses), est pourtant dangereuse. Sa compatriote Go Mi-sun en course pour cette première s’est ainsi tuée en juillet dernier en redescendant du Nanga Parbat, son 13e défi. "Sa mort a été un moment terrible, confie Oh Eun-sun. J’ai dû me battre pour garder le contrôle sur mon esprit. Quand je débute une expédition, je dois accepter l’idée que c’est la montagne qui décidera de m’accueillir à son sommet ou non. Je suis aussi consciente que la mort est toujours très proche quand je grimpe."

Everest
D’autres femmes touchent aussi au Graal. Sans forcément partager la même approche. "Je préfère ne pas risquer ma vie en tentant d’enchaîner les ascensions, déclare l’Espagnole Edurne Pasaban, actuellement au Tibet, à la quête du Shisha Pangma, son 13e "8000" et l’une des concurrentes de la Sud-coréenne avec l’Italienne Nives Meroi (11 "8000") et l’Autrichienne Gerlinde Kaltenbrunner (12). Je pense qu’il vaut mieux être la deuxième ou la troisième et gravir les 14 sommets plutôt que de ne jamais en avoir l’opportunité. Je ne veux pas jouer avec ma vie. Oh Eun-sun n’a pas la même philosophie que moi ou Nives et Gerlinde. Elle bénéficie aussi de gros moyens. Cela fausse un peu la compétition."

Arrivée lundi au camp de base, elle va désormais installer les camps 1, 2 et 3 avant d’attaquer l’ascension finale d’ici sans doute deux semaines. "La montagne n’est pas un objet à conquérir mais un ami avec qui lier mon destin, précise Oh. Les conditions sont bonnes. Mais de toute façon, ce sera à l’Annapurna de décider."

Tenzing-Norgay-sommet-everest
Les Français hors courses

Aucun alpiniste français ne figure aujourd’hui parmi les grimpeurs ayant gravi les 14 sommets. Benoit Chamoux en fut le plus près mais disparut sur le versant indien du Kangchenjunga en 1995, son quatorzième sommet. Autre victime : Jean-Christophe Lafaille, mort sur les pentes du Makalu, son douzième 8 000, en janvier 2006 alors qu’il en tentait la première ascension hivernale, comme il l’avait fait pour le Shisha Pangma en 2004. Réussir le « grand chelem » n’était pas leur motivation essentielle. L’approche de Lafaille, souvent en solo, était davantage orientée vers les premières dans les conditions d’ascension (en hiver) ou dans les voies empruntées. Après six succès, Chantal Mauduit a, elle aussi, succombé à sa passion en 1998, emportée par une avalanche sur le Dhaulagiri.
Aujourd’hui, la nouvelle génération n’est pas spécialement tournée vers ces sommets. « L’alpinisme n’est pas une compétition où on empile des performances, confie Thomas Faucheur, responsable du groupe militaire de haute montagne. On ne se retrouve pas dans cette course qui dénature la discipline. Nous sommes davantage tournés vers la technique. C’est un peu moins haut mais aussi un peu moins cher. L’essence de l’alpinisme, c’est l’autonomie, l’engagement et aussi l’économie de moyens. Cette course aux 8 000 ne correspond pas trop à cela. Malgré tout, ça reste un exploit, car les choses sont forcément plus difficiles à faire à 8 000 m qu’à 6 000. » – P.-G. B

Ses 17 prédécesseurs : Reinhold Messner (ITA) (*), 1970-1986 (**) ; Jerzy Kukuczka (POL), 1979-1987 ; Erhard Loretan (SUI) (*), 1982-1995 ; Carlos Carsolio (MEX), 1985-1996 ; Krzysztof Wielicki (POL), 1980-1996 ; Juanito Oiarzabal (ESP) (*), 1985-1999 ; Sergio Martini (ITA), 1983-2000 ; Park Young-seok (CDS), 1993-2001 ; Um Hong-gil (CDS), 1988-2001 ; Alberto Inurrategi (ESP) (*), 1991-2002 ; Han Wang-yong (CDS), 1994-2003 ; Edmund Viesturs (USA) (*), 1989-2005 ; Silvio Mondinelli (ITA) (*), 1993-2007 ; Ivan Vallejo (EQU) (*), 1997-2008 ; Denis Urubko (KAZ) (*), 2000-2009 ; Ralf Dujmovits (ALL), 1990-2009 ; Veikka Gustafsson (FIN) (*), 1993-2009.

(*) Sans jamais avoir recours à l’oxygène. (**) Années de la première et de la quatorzième ascension.

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Cela faisait un petit moment que j'avais l'idée de ce papier en tête. Faire l'interview d'un cheval. Les championnats d'Europe de concours complet qui se disputent jusqu'à dimanche à Fontainebleau (le cross de ce samedi s'annonce top) m'en a offert l'opportunité avec les interviews d'Espoir de la Mare, le cheval de Jean Teulère, et Tatchou, celui de Nicolas Touzaint.

Chevo
La parole est aux chevaux

L'un est un vieux routier, l'autre découvre le très haut niveau. Espoir de la Mare et Tachou seront les deux principaux atouts de l'équipe de France, à la recherche de son premier titre continental par équipes. Confidences dans leur box.

Espoir de la Mare: "J'ai beaucoup mûri"

TÊTE DE MULE.- Jean et moi, neuf ans que ça dure ! Pourtant, c’était pas gagné : il m’avait certes trouvé plein de qualités pour ce sport très complexe, mais nos débuts ont été tumultueux et orageux. Faut dire que j’en faisais qu’à ma tête. À tel point que Jean, en voyant mes aptitudes au saut, m’a présenté à Hubert Bourdy, l’un des cadors du saut d’obstacles français. “Plutôt convaincant mais un peu trop rigide”, a tranché M. Bourdy. L’affaire ne s’est pas faite. Tant mieux, car je vis une belle histoire avec Jean. »

DOUBLURE EN OR. – « 2002, Jerez, l’Espagne, quel souvenir ! La Marseillaise rien que pour nous ! Premiers Français champions du monde en individuel ! Pourtant je n’aurais jamais dû l’entendre, j’étais la doublure de Domino : j’avais fait trop de misères à Jean sur des épreuves de niveau modeste les mois précédents. Jusqu’à cette victoire dans un trois étoiles. Le staff avait pris le pari de partir avec moi qui n’était encore qu’un “poulain” de dix ans. Bien vu ! Et deux ans plus tard, à Athènes, nous voilà champions olympiques par équipes ! »

DE L’EAU DANS SON FOIN. – « J’ai beaucoup mûri et me suis vraiment mis au boulot. J’ai fini de lui faire des mauvaises farces, comme ces refus en compétition. Je suis concentré, désormais. Bref, j’ai mis ma bonne volonté à son service. De son côté, Jean a arrêté de m’embêter sur certains exercices de dressage qui me barbaient. À mon âge, dix-sept ans, je n’ai plus besoin de bachoter des séquences que je connais par cœur. J’effectue surtout des choses assez simples qui me permettent de travailler avec davantage d’entrain. »

GALOP D’HONNEUR. – « Hongkong, les JO 2008 ? M’en parlez pas. Je savais que j’étais un peu limite. Bon, on a tenté le coup. Treize heures de vol pour rien : ma tendinite des tendons fléchisseurs m’a empêché de participer. Et tout le monde nous promettait une médaille. Mais, comme à son habitude, Jean n’a pas pris le moindre risque avec ma santé. Il paraît que je ne fais pas mon âge. Je suis donc assez serein pour l’avenir, même si je vois arriver des petits jeunes comme Matelot du Grand Val qui, à seulement neuf ans, a offert à Jean un titre de champion de France en mai. La concurrence ne m’effraie pas et, vu ma fraîcheur, je compte bien porter Jean aux sommets encore deux ou trois ans. Et pourquoi pas finir par un galop d’honneur aux Jeux Olympiques de Londres ? »

Tatchou: "Enfin mon tour »

DÉBUTS SOUS PRESSION. – « Depuis le temps que j’attendais ! C’est enfin mon tour : je vais disputer mon premier Championnat. Avec Nicolas, tenant du titre, sur le dos, pas question d’espérer passer inaperçu. Sacrée pression ! Mais bon, si on m’avait dit il y a quelques mois que je serais au départ, j’aurais signé des deux sabots. Nicolas comptait plutôt sur Galan de Sauvagère, avec qui il a conquis tous ses grands titres, ou sur Hildago de l’Île, mes collègues d’écurie. Mais Galan, déjà forfait de dernière minute aux JO 2008, a multiplié les pépins physiques et n’a pu se qualifier. Pressenti pour le remplacer, Hildago, lui aussi affublé d’un beau palmarès, s’est blessé juste avant le stage terminal. On me donne donc ma chance. J’ai onze ans et j’espère bien être à la hauteur. C’est un peu agaçant et surtout vexant d’entendre tout le monde demander à Nicolas s’il ne s’inquiète pas de devoir partir avec moi. Heureusement, il rappelle que mon palmarès est plus fourni que celui de Galan au même âge. »

UN VRAI CRACK. – « J’ai quand même gagné le trois étoiles de Boekelo (Pays-Bas) à huit ans, le Ride Normandie et le CCI*** de Saumur à neuf et terminé deuxième d’un quatre étoiles, soit le niveau le plus élevé des concours, l’an dernier à Pau. Respect SVP ! Mon pilote, parfois baptisé ’’le Diamant bleu’’, avait déclaré : ’’J’ai un crack.’’ Je vous rappelle aussi mon titre mondial des chevaux de sept ans en 2005 (un an après que Nico m’eut acheté, bien vu !) et la médaille d’argent aux Championnats de France 2007, juste derrière Galan. Ce n’est pas rien quand même ! »

BESOIN D’AMOUR. –  Évidemment, je dois reconnaître que, en dressage, je partirai avec un petit handicap par rapport à Galan, qui bénéficie d’une grosse réputation auprès des juges. Je compenserai par mes dispositions lors du cross, disputé sur un parcours favorable à mes qualités de vitesse et d’endurance, et où je devrais prendre mon sabot ! Restera le saut d’obstacles, exercice que je ne goûtais guère à mes débuts, mais où j’ai beaucoup progressé. Nicolas a surtout travaillé pour me mettre en confiance sur les barres, car je fonctionne beaucoup au mental. J’ai besoin qu’on s’occupe de moi et, si je me sens bien, je donne alors beaucoup. »

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Petit conseil aux amis triathlètes de la région parisienne.- Si vous avez envie d'être pris régulièrement pour un jambon, précipitez-vous chez CRC à Vanves. Depuis juillet, au minimum, cinq ou six coups de téléphone pour demander si je peux amener mon vélo pour sa petite révision des 1000 bornes qui, m'avait-on dit au moment de faire fumer la carte bleue au moment de l'achat (quand même plus de 4000 euros), ne durerait qu'une dizaine de minutes, histoire de resserrer quelques trucs. A chaque fois la même réponse : "ah non, désolé, là on n'a pas le temps, rappeler la semaine prochaine". Nouvelle tentative ce jeudi en me rendant cette fois direct au magasin avec mon vélo à la main. Et là, comme d'habitude : "ah non, revenez la semaine prochaine..." Eh bien non, je ne reviendrai pas la semaine prochaine, j'ai assez été pris pour un con comme ça. Voilà comment on perd un client (pas grave, il a lâché un max la dernière fois) qui en plus était venu pour acheter une housse de transport, un casque et des pompes... Un autre vélociste en profitera...

Ironman_logo
Et tant que je suis dans le sport perso, un mot sur Barcelone où je suis censé disputer l'Ironman dans une semaine. Malgré une visite chez l'osthéo, l'état de mon dos ne s'est guère amélioré. Comme me l'ont conseillé notamment Yann ou Papa Koala, l'idée sera sans doute de faire le point à l'issue des 180km de vélo et de juger dans quelle mesure, partir sur le marathon sera ou pas une "bonne idée". Le tout sachant que je n'ai pas dû courir plus de six fois en deux mois et jamais plus d'une heure, sous peine d'avoir le dos en compote plusieurs jours... Si je prends l'avion jeudi prochain avec mon vélo (ce qui est sûr c'est que j'irai, mais pas certain de m'encombrer avec le vélo et le matos de tri...), je tâcherai d'emmener avec moi un peu de raison... L'idée étant de pouvoir encore aller "m'amuser" sur quelques course un peu durailles dans les prochaines années (qui a dit UTMB?), je saurai ne pas faire n'importe quoi... Promis, juré, si je mens j'irai en enfer (ou au moins à l'hosto).

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Pour finir sur une meilleure note, une petite vidéo qui renforce encore mon admiration pour Roger Federer. Ce type est juste le meilleur joueur de tennis de la planète et de tous les temps... Et le voilà ici au milieu des supporters...


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