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Le Ministre des Affaires Etrangères semble à la peine, excessivement marginalisé dans la définition même des dossiers relevant directement de son Ministère.
Jeudi 15 mai 2008, sur le plateau de France 2, Bernard Kouchner avait relevé avec succès un véritable défi : exposer combien le temps de l'opposition droite/gauche était passé.
Bernard Kouchner avait eu alors le ton de la sincérité et de la vérité.
Le ton de la sincérité, car il avait su montrer que son choix répondait à un sens et non pas à un quelconque opportunisme. Il l'avait démontré avec conviction, humilité.
Il avait surtout le ton de la vérité soucieux de sortir des querelles dépassées, désireux d'ouvrir de vrais débats.
Pierre Moscovici, rédacteur du programme présidentiel de Jospin en 2001 et contradicteur ponctuel de BK ce soir là, avait fait les frais de ce positionnement déterminé.
Il avait dû se réfugier à de nombreuses reprises derrière des formules générales pour éluder les vraies questions posées par Bernard Kouchner.
Le temps passant, la situation s'est compliquée. La marge de manoeuvre de Bernard Kouchner a fondu comme neige au soleil et sa valeur ajoutée est de moins en moins perceptible.
Des explications orageuses avec le Président seraient désormais monnaie courante. La dernière en date concernerait l'Iran et devant témoins. C'est un exemple de plus d'une majorité qui éprouve manifestement des difficultés à faire vivre son pluralisme.