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Privatisation de la Poste et des services publics : l'Europe responsable mais pas coupable ?

Publié le 27 septembre 2009 par Edgar @edgarpoe
"La machine européenne [...] s'est ensuite attaquée aux marchés non concurrentiels, sur lesquels ont trouve les grands services publics historiques : électricité, poste transports...

On peut légitimement s'interoger sur l'intérêt d'une libéralisation à marche forcée pour ces secteurs. [...] Prenons l'exemple de l'électricité [...] une très forte augmentation du prix de l'électricité en France, qui s'est aligné sur le prix du marché, nettement plus élevé que le prix régulé imposé jusque là par la puissance publique. Vive le marché, et tant pis pour les consommateurs... [...]

Le prix du timbre a été adossé à sa valeur marchande : il est désormais deux fois plus élevé en zone rurale qu'en zone urbaine. Et le tarif "letre" pour les particuliers a augmenté de 70%.[...]

Soyons clairs : l'Europe est directement responsable de ce retrait du service public. Depuis vingt ans, la Commission promeut un programme systématique de libéralisation des services publics. Elle essaie d'introduire la concurrence et les règles du marché sur des secteurs où régnaient jusqu'ici les règles du service public. Elle fait ainsi reculer un des éléments clés du modèleeuropéen. L'Europe ne porte pas le modèle européen ; pire, elle le menace."


Olivier Ferrand, L'Europe contre l'Europe

En lisant cette citation, je repensais à l'éditorial de Joffrin appelant à sauver la Poste. Pas une ligne sur l'Europe dans le Libé de ce jour, qui était pourtant consacré à la défense de la Poste. Les partisans de l'Europe vont-ils enfin ouvrir les yeux et appeler un chat un chat ? Vont-ils enfin sortir de leur schizophrénie qui les conduit à vouloir à la fois des services publics et l'organe qui oeuvre impatiemment à leur démantèlement depuis plusieurs décennies ?

Savoir pourquoi Ferrand reste favorable à l'Europe (il veut "plus d'Europe", avec un état fédéral européen) avec les idées qu'il défend est "beyond me", comme on dit en européen. Sans doute pour les même raisons qu'il peut faire de Mendès un de ses modèles en oubliant que Mendès a fait échouer la CED et voté contre le traité de Rome : la volonté de gagner sur tous les tableaux, de se parer en tout de toutes les icones de la modernité, le chic européen et la prescience et la rigueur mendésistes.



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