La perruche

 
La vantarde bavarde aime se contempler

Couverte de fanfreluches et de foulards variés,

De colliers et de bagues, et des bracelets insensés

Qu’elle porte sans arrêt aux chevilles, aux poignets.

 
Elle est très admirée, adulée et plébiscitée,
Repérée par son grand rire de gorge déployé

Et une voix pincharde qu’on entend résonner,

Et la cour autour d’elle ne cesse jamais d’enfler.

La perruche pose, se pose, aguiche et se complait

Apprêtée, peinturlurée et toujours enturbannée

Dans les lourdes senteurs du parfum très sucré

Qu’elle porte en quantité tout le long de la journée.

Elle s’asperge en effet de larges ‘rasades’ appuyées

D’une forte fragrance on ne peut plus mal dosée,

Un truc bien entêtant qui te colle grave au nez

Au risque de te déclencher des migraines et nausées !

De lourds effluves que tu suivras les yeux fermés,

Guidé par les piaillements et le rire aigu forcé

D’un oiseau tape-à l’œil juste venu pour frimer,

Parader, commérer et en profiter pour ‘choper !’

Fascinés sidérés par ses affriolants atours,

Et quasi hypnotisés par une folle qui rigole toujours,

Les gens presque aimantés se pressent tout autour

D’une véritable vedette, attraction de chaque jour.

Mais ferme-t-elle sa gueule quand elle doit faire l’amour ?

Beaucoup disent que non mais certains sont assez ‘pour’

Et il faudra bien qu’un soir, un matin ou un jour

L’un d’entre eux se dévoue et lui mette un coup de bourre !

La perruche au plumard, à calmer c’est vite dit :

Elle aime le blabla et les cris au lit aussi

Et même la bite à l’air ce ne sera jamais fini,

T’es carrément prévenu tu pars pour de très gros soucis !

A moins évidemment de rentrer seul cette nuit…

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