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Victoire législative d'Angela Merkel, défaite historique du SPD en Allemagne

Publié le 27 septembre 2009 par Sylvainrakotoarison

(dépêches)
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/09/27/les-conservateurs-et-les-liberaux-en-tete-des-elections-legislatives-allemandes_1245900_3214.html#ens_id=1207057
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,50-1245900,0.html
Merkel et les libéraux emportent les législatives allemandes, sévère défaite du SPD
LEMONDE.FR avec AFP | 27.09.09 | 18h12  •  Mis à jour le 27.09.09 | 20h57
es électeurs allemands ont accordé dimanche reconduit dimanche 33,5 % des voix aux conservateurs de la CDU-CSU, d'après les sondages sortie des urnes réalisés pour la télévision allemande ZDF. Angela Merkel sera donc reconduite à la chancellerie, et la chef de file de la CDU-CSU a annoncé qu'elle constituerait une coalition de centre-droit avec les libéraux, qui ont obtenu 14,5 % des voix, un score historique pour cette formation.
 
Les projections en sièges donnent une majorité confortable à cette alliance, qui obtiendrait entre 320 et 324 des 598 sièges du Bundestag. Les deux partis formeront ce que les Allemands appellent une "petite coalition", l'alliance d'un des deux grands partis historique avec un ou plusieurs petits partis. Mme Merkel, dont le parti était le favori des sondages mais ne pouvait espérer obtenir seul la majorité absolue, souhaitait à tout prix éviter de devoir former un nouveau gouvernement avec la gauche, également appelé "grande coalition".
SÉVÈRE DÉFAITE DU SPD, PERCÉE DE DIE LINKE
Les électeurs ont infligé une sévère défaite aux sociaux-démocrates du SPD, qui perdent plus de dix points et tombent à 23,5 %. Il s'agit de son plus faible score depuis la fondation de la république fédérale allemande en 1949. S'exprimant à la télévision, le chef de file du SPD, Frank-Walter Steinmeier, a reconnu que son parti avait subi "une défaite au goût amer" et a lancé un appel en direction des jeunes militants du parti. "Vous êtes le futur de notre parti", a-t-il déclaré sous les applaudissements, avant d'ajouter qu'il était désormais temps "de construire une véritable opposition".
A gauche, le nouveau parti Die Linke (La Gauche) réussit cependant une percée au niveau national, avec un score estimé à 13 %. Ce parti de "la gauche de la gauche" rassemble à la fois des soutiens de l'ancien parti communiste de RDA, des militants syndicaux et associatifs, et des déçus du SPD. Jusqu'ici, ses succès électoraux se concentraient essentiellement dans l'ex-Allemagne de l'Est. Les Verts se maintiennent à 10 %, un score proche de ce que prévoyaient les sondages.
La participation a atteint un taux historiquement bas. Seuls 72,5 % des électeurs ont voté ce dimanche, contre 77,7 % aux législatives de 2005, qui constituaient déjà le plus faible taux de participation de l'histoire du pays.
http://fr.news.yahoo.com/3/20090927/twl-france-allemagne-elections-0ef7422.html
Nicolas Sarkozy félicite Angela Merkel
il y a 1 heure 19 min
             Buzzer ! Imprimer Le président français Nicolas Sarkozy a adressé dimanche soir ses "plus chaleureuses félicitations" à la chancelière allemande Angela Merkel, dont le parti chrétien-démocrate, la CDU, est arrivé en tête des élections législatives, a annoncé l'Elysée. Lire la suite l'article
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"Ce succès (...) confirme de manière éclatante la confiance que vos compatriotes vous accordent", poursuit le communiqué de Nicolas Sarkozy.
Le président français lui réaffirme "tout le prix que j'attache à la relations unique" entre les deux pays et se "réjoui(t) de pouvoir compter sur votre engagement personnel pour poursuivre ensemble le renforcement de cette entente". AP
http://fr.news.yahoo.com/3/20090927/twl-allemagne-elections-0ef7422.html
Législatives allemandes: Merkel en passe de former un nouveau gouvernement avec les libéraux
il y a 47 min
 Geir Moulson et Melissa Eddy             Buzzer ! Imprimer La chancelière Angela Merkel était en passe de remporter un deuxième mandat et de former un gouvernement de centre-droit avec les libéraux du FDP grâce aux bons résultats de son parti, la CDU, lors des élections législatives de dimanche en Allemagne, selon des sondages réalisés à la sortie des urnes. Les sociaux-démocrates (SPD) semblaient en revanche se diriger vers une défaite historique. Lire la suite l'article
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A l'annonce des premiers résultats, Angela Merkel, radieuse, a revendiqué la victoire pour former un nouveau gouvernement de centre-droit. "Nous avons réussi quelque chose de formidable. Nous avons réussi à atteindre notre objectif électoral d'une majorité stable en Allemagne pour un nouveau gouvernement", a-t-elle déclaré devant ses partisans à Berlin. Elle a toutefois assuré qu'elle voulait maintenir son approche consensuelle. "Je veux être la chancelière de tous les Allemands", a-t-elle souligné.
Elle a souhaité avoir des pourparlers "rapides et décisifs" avec le chef du Parti libéral-démocrate (FDP), Guido Westerwelle, qui pourrait devenir le prochain ministre des Affaires étrangères. "Je pense que ce soir, nous pouvons vraiment fêter cela, mais je dirais qu'après, il y a du travail qui nous attend", a-t-elle déclaré. "Nous ne voulons pas oublier qu'il y a beaucoup de problèmes à résoudre dans notre pays."
"Nous sommes satisfaits de ce résultat exceptionnel, mais nous savons qu'au-delà de tout, cela veut dire responsabilité", a déclaré pour sa part M. Westerwelle à ses partisans. "Nous sommes prêts à prendre cette responsabilité. Nous voulons contribuer à gouverner l'Allemagne, parce que nous devons nous assurer qu'il y ait un système d'imposition équitable, de meilleures chances en matière d'éducation et que les droits des citoyens soient à nouveau respectés".
La chancelière sortante espérait pouvoir mettre fin à l'occasion de ce scrutin à quatre ans de "grande coalition" avec le SPD de Frank-Walter Steinmeier, pour former un gouvernement avec le Parti libéral-démocrate (FDP). Selon des estimations des chaînes de télévision ARD et ZDF, elle devrait y parvenir, aidée par le bon score du FDP.
D'après un sondage sortie des urnes d'ARD, les conservateurs de l'Union chrétienne-démocrate (CDU, centre droit) obtiendraient 33,5% des suffrages, le Parti social-démocrate (SPD, centre gauche) 22,5%, le FDP 15%, Die Linke -le Parti de gauche- 12,5%, et les Verts 10,5%.
Selon un autre sondage sortie des urnes de ZDF, la CDU arriverait en tête avec 33,5%, devant le SPD (23,5%), le FDP (14,5%), Die Linke (13%) et les Verts (10%).
Si ces résultats se confirment, ce serait le pire résultat pour les sociaux-démocrates lors de législatives depuis la Seconde guerre mondiale.
Frank-Walter Steinmeier a reconnu la défaite des sociaux-démocrates. "Il n'y a pas à discuter: c'est une défaite amère", a déclaré M. Steinmeier, ministre des Affaires étrangères et vice-chancelier de la "grande coalition" sortante, en souhaitant mener une opposition forte.
Angela Merkel a affirmé qu'un changement de coalition était nécessaire pour assurer une croissance économique plus forte. En se joignant au FDP, elle espère réduire les impôts et arrêter un plan visant à fermer définitivement les centrales nucléaires en Allemagne d'ici 2021.
Volker Kauder, le chef de file des conservateurs au Bundestag, a affirmé qu'une majorité de centre-droit semblait "atteignable". "Nous sommes parvenus à nos objectifs électoraux et c'est un bon résultat pour notre pays", a déclaré Volker Kauder à l'ARD.
La coalition CDU-FDP devrait disposer d'une majorité en sièges au Parlement, même si l'alliance des deux partis ne représente pas plus de 50% des voix, selon ARD.
Quelque 62,2 millions d'Allemands étaient appelés aux urnes ce dimanche pour élire leur Parlement. La campagne s'est fortement focalisée sur les questions économiques. Elle a été marquée également par des menaces de dernière minute proférées par des groupes islamistes reprochant à Berlin son engagement en Afghanistan. AP
http://fr.news.yahoo.com/69/20090927/twl-merkel-victorieuse-les-cinq-leons-du-b11dcaf.html
Merkel victorieuse, les cinq leçons du scrutin allemand (mis à jour)
il y a 59 min
             Buzzer ! Imprimer Les électeurs allemands ont reconduit ce dimanche à la chancellerie la conservatrice Angela Merkel, qui a annoncé être en mesure de constituer une coalition avec les libéraux du FDP. Lire la suite l'article
Photos/Vidéos liées Merkel victorieuse, les cinq leçons du scrutin allemand (mis à jour) La CDU (avec la CSU) obtient 33,4% des voix selon les sondages réalisés à la sortie des urnes, le SPD 23%, les libéraux du FDP 14,7%, les Verts 10,4% et la gauche radicale (die Linke) 12,6%.
Cette présentation très claire et efficace des sondages de la chaîne de télévision ARD est actualisée sur le site de Die Welt. Voici les résultats à 19 heures :
Les résultats en pourcentage
Les variations par rapport à la dernière élection : la chute du SPD
La projection en sièges
La future coalition : pourquoi Angela Merkel n'a plus besoin de la SPD pour gouverner et peut former une nouvelle coalition avec les libéraux.
Angela Merkel va pouvoir constituer une coalition de centre-droit avec les libéraux, au lieu des socio-démocrates du SPD avec lesquels elle avait gouverné sous la précédente législature. La projection en sièges donne une majorité à cette alliance qui obtiendrait entre 320 et 324 des 598 sièges du Bundestag. « Je suis heureuse que nous ayons réussi une grande chose, obtenir une majorité stable dans un nouveau gouvernement composé des conservateurs et du parti libéral », a-t-elle déclaré à ses partisans.
Guido Westerwelle, chef du FDP, a de quoi être satisfait : sous sa direction, le parti libéral a obtenu le meilleur résultat de son histoire et serait en mesure de participer au gouvernement pour la première fois depuis 1998.
Die Linke fait aussi partie des « gagnants » de cette journée électorale. Le parti d'Oskar Lafontaine a obtenu son meilleur résultat au Parlement (jusqu'à maintenant 8,7% en 2005). Les Verts, quant à eux, progressent légèrement. Les vainqueurs du scrutin sont les petits partis.
Le candidat malheureux du SPD Frank-Walter Steinmeier a pris acte de sa défaite. Il a parlé d'un « jour amer pour la social-démocratie » et a annoncé qu'il agirait désormais comme chef de l'opposition au Bundestag. Le SPD perd plus de dix points depuis les dernières élections de 2005. Il s'agit de son plus faible score depuis la fondation de la république fédérale allemande en 1949.
Laurent Mauriac et Marie-Sophie Keller
...
Lire la suite sur Rue89
http://www.rue89.com/2009/09/27/victorieuse-angela-merkel-devrait-gouverner-avec-les-liberaux
http://fr.news.yahoo.com/79/20090927/twl-angela-merkel-le-triomphe-de-la-disc-fe7f0c9.html
http://www.slate.fr/story/10817/angela-merkel-le-triomphe-de-la-discretion-et-de-opiniatrete-victoire-elections
Par Lisa Louis
DU MÊME AUTEUR
Lisa Louis Journaliste allemande. Vit à Paris et Londres.
Publications de Lisa LouisAngela Merkel, le triomphe de la discrétion et de l'opiniâtreté (MàJ) 
Angela Merkel, le triomphe de la discrétion et de l'opiniâtreté (MàJ)
La chancellière «préférée des allemands» a gagné les élections législatives et fera un deuxième mandat.
 | dimanche 27 septembre 2009
allemagne Angela Merkel élections MONDE Partager sur:  Sur fond de participation historiquement basse, la chancelière allemande Angela Merkel semble avoir remporté dimanche 27 septembre aux législatives fédérales son pari et pourra gouverner en coalition avec les libéraux du FDP, tandis que les sociaux-démocrates du SPD enregistrent une déroute historique.
Selon les dernières estimations des deux grandes chaînes publiques allemandes, ZDF et ARD, une coalition noir-jaune (CDU/CSU et Libéraux du FDP) pourrait s'appuyer sur une majorité claire et nette au Bundestag, la chambre basse du parlement allemand.
La CDU/CSU obtiendrait, d'après ZDF, 33,5%, le SPD 23,3%, le FDP 14,6%, les Verts 10,2% et La Gauche (Die Linke) 12,9%. La dernière estimation d'ARD donne 33,4% à la CDU/CSU, 22,7% au SPD, 14,8% au FDP, 10,6% aux Verts et 12,5% à La Gauche.
Angela Merkel est la «chancelière préférée» des Allemands - 40% de la population voterait pour elle aux élections ce week-end, selon les derniers sondages. Mais il y a 20 ans, peu de mes compatriotes se seraient doutés de l'ascension à venir de cette étoile politique discrète.
Je me rappelle le jour J. J'avais 8 ans, j'étais assise devant la télévision en pyjama, dans notre appartement à Marbourg - petite ville de 80.000 habitants dans le centre de l'Allemagne. Je regardais les images de la foule réunie à Berlin, les Allemands se tombaient dans les bras des uns et des autres, dansaient de joie, chantaient et pleuraient. Moi aussi, je pleurais. Et mon père murmurait, incrédule: «Cela y est, le mur est tombé!» Après 40 ans de séparation en Est et Ouest, l'Allemagne était réunie. Non seulement cet événement a été un grand moment pour toutes familles que ce rempart, apparemment insurmontable, a séparées - et pour toute l'Allemagne - mais il a aussi ouvert la porte à une femme qui, discrètement, a fait son chemin dans le monde politique son grand atout étant justement - cette discrétion qui masquait son ambition et sa force de caractère.
A l'époque, Angela Merkel était inconnue sur la scène politique. Née à Hambourg en 1954, elle a grandi à Templin, dans l'Est de l'Allemagne, pas loin de la frontière germano-polonaise. Après son baccalauréat, cette fille de pasteur évangélique fait des études de physique à Leipzig, puis travaille à l'Académie des sciences à Berlin où elle fait sa thèse.
Sa manière d'être me rappelle mes amis chercheurs: «je ne suis pas courageuse de manière spontanée, a-t-elle avoué à l'auteur de sa biographie, Evelyn Roll. J'ai besoin d'un temps de démarrage considérable et j'essaie de réfléchir beaucoup avant d'agir».
Ainsi, durant les mois agités précédant la réconciliation allemande, elle ne participe pas au mouvement contestataire. Ce n'est qu'après la chute du mur qu'elle réagit et rejoint le parti « Départ démocratique » (DA), fondé en octobre 1989.
Quelques mois plus tard, Angela Merkel devient porte-parole adjointe du premier et dernier gouvernement élu librement en République démocratique allemande. C'est un avancement rapide qui est, au moins partiellement, lié aux bons contacts de son père pasteur.
En octobre 1990, quand le DA fusionne avec le CDU, Angela Merkel rencontre pour la première fois le chancelier de l'époque Helmut Kohl - l'homme du pouvoir qui a rendu possible l'ascension de la femme de l'Est dans ce parti conservateur construit exclusivement avec des membres originaires de l'Ouest allemand. Une anecdote récemment racontée par la chancelière devant l'assemblée des femmes politiques du CDU à Duisbourg, ville en région de Rhénanie-Westphalie, montre à quel point sa féminité discrète l'a aidée sur ce chemin.
Elle s'est souvenue qu'à l'époque Helmut Kohl avait convoqué «sein Mädchen» (sa fillette), comme le chancelier appelait Angela Merkel d'habitude, dans son bureau pour un entretien concernant le poste de ministre des Femmes et de la Jeunesse. «Bien sûr que j'avais révisé le programme du CDU», a-t-elle relaté à Duisbourg. Mais - rien à voir avec ce que Helmut Kohl voulait savoir: «madame Merkel, comment vous entendez-vous avec les femmes?», demandait-il. Et elle répondit: «avec ma mère et ma sœur: bien. J'ai aussi eu des amies. Mais pendant mes études de physique, j'étais la seule femme à côté de 17 hommes.» «Ok, aurait rétorquait le chancelier, vous devenez ministre des Femmes.»
Une féminité discrète
Angela Merkel se distingue donc par le fait qu'elle ne compte pas sur sa féminité. Pour moi, elle n'a jamais été un symbole de l'émancipation comme par exemple Alice Schwarzer, rédactrice en chef du magazine féminin/-iste «Emma» et défenseuse véhémente des droits de la femme - qui a semé le trouble dans la société traditionnelle allemande pour la première fois en 1971 avec une campagne titrée «Wir haben abgetrieben!» (L'avortement: nous l'avons fait). De fait, la chancelière dit d'elle-même qu'elle «ne parle pas beaucoup de sa féminité - même si je suis perçue comme une femme à voir le grand nombre d'articles qui ont pour objet ma coupe de cheveux ».
Mais peut-être c'est aussi pour cela qu'elle a réussi à prendre et sans doute à conserver le pouvoir. Car, bien qu'elle n'ait jamais été le symbole d'une belle femme pour moi, c'est probablement cette féminité mesurée qui fait qu'elle a été perçue avant tout comme une personne politique - au lieu d'une femme politique. Comme Angela Merkel le dit elle-même, «alors qu'il y a quatre ans, aux dernières élections parlementaires, beaucoup d'électeurs étaient troublés par la possibilité qu'une femme devienne chef d'Etat, aujourd'hui ils ont compris que cela peut fonctionner». Autrefois, les hommes politiques n'auraient pas su comment discuter et débattre avec leurs collègues féminins - «il y avait une contradiction entre la courtoisie vis-à-vis de la femme et le débat politique», se rappelle-t-elle. Aujourd'hui, cette contradiction a disparu.
La discrétion de la chancelière Merkel lui a aussi servi à avancer masquée. Sa manière sèche de parler, sa façon austère de s'habiller et sa mine inexpressive - «il n'y a que peu d'hommes politiques qui sont capable d'avoir un regard avec aussi peu d'expression», souligne le magazine «Der Spiegel» - ont aussi fait dire à des gens comme mon père que ce «gretchen» (quelqu'un d'apparence insignifiante) ne gravirait jamais les échelons de la hiérarchie politique.
Rares étaient ceux qui y croyaient, qui voyaient que cette femme avait du potentiel - comme mon ancien professeur de philosphie au collège. «Lisa, m'a-t-il dit un jour d'été en 1998, après que j'ai exprimé mes doutes quant à la carrière future de Merkel, ne te trompe pas - elle ira loin. Je pense qu'elle deviendra même chancelière un jour!»
Angela Merkel se retourne contre son protecteur
Entretemps, la femme aux cheveux courts quitte le ministère des Femmes et de la Jeunesse pour celui de l'Environnement, la Protection de la nature et la Sécurité nucléaire. Puis, en 1998, elle continue son chemin et devient secrétaire générale du CDU.
Deux ans plus tard, Angela Merkel se retournera contre son protecteur Helmut Kohl lors de la «Spendenaffäre» (l'affaire de dons): le CDU a caché des millions d'euros de pots-de-vin, déguisés en dons, sur des comptes bancaires. Merkel publiera un article dans le journal «Frankfurter Allgemeine Zeitung» où elle fustige le «système Kohl». Peu après, elle prendra la place de Wolfgang Schäuble, lui étant obligé de quitter son poste en raison de la Spendenaffäre, et deviendra présidente du CDU.
Encore deux ans plus tard, elle échangera ce poste contre celui de présidente dy groupe de la CDU au  parlement allemand, le «Bundestag ». Et c'est ainsi que le 22 novembre 2005, Angela Merkel prêtera serment pour devenir chancelière - en tant que première femme et première citoyenne de la partie est de l'Allemagne à le faire dans l'histoire de l'Allemagne.
Pendant les quatre années suivantes, elle ne perdra pas cette discrétion inhérente à son caractère. Un fait qui n'est pas toujours apprécié comme le montre un commentaire de l'hebdomadaire «Der Spiegel» : «pendant trois ans, Angela Merkel a gouverné de manière confortable sans avoir trop de projets. Elle a sécurisé son pouvoir et n'a fait que le nécessaire.»
De même, sa campagne électorale pendant ces dernières semaines a été tellement incolore que les médias allemands - et même étrangers - n'ont pas arrêté d'écrire sur le fait qu'il n'y a rien à écrire. «Le trait de caractère de [Angela] Merkel le plus important est qu'elle ne prend pas de position», souligne mon père presque à chaque fois que nous discutons sur les élections.
Et pourtant cette stratégie marche auprès des électeurs, doit avouer le magazine politique dans le même article. Son auteur décrit la performance récente d'Angela Merkel dans le talk show politique de Anne Will. Quand la présentatrice a demandé si la chancelière était capable de faire face à la crise économique, l'invitée a répondu de manière lapidaire: «Ben oui, je pense.» Par la suite, le public l'a récompensé avec des applaudissements pendant toute l'émission. «[Angela] Merkel établit le contact direct avec le peuple, elle construit un lien [avec lui] à travers les médias, écrit «Der Spiegel». Maintenant, elle est la chancelière du peuple et non seulement chancelière et présidente du parti. C'est elle qui s'occupe du «Janze» (de l'ensemble), elle est la reine de l'Allemagne, elle est Germania.»
Lisa Louis
Lire également: Angela Merkel restera, mais avec quelle coalition?
Image de Une: Angela Merkel lors de son dernier meeting de campagne à Berlin Fabrizio Bensch / Reuters
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/09/24/oskar-lafontaine-le-perturbateur-de-la-gauche_1244624_3214.html#ens_id=1207057
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,50-1244624,0.html
Profil
Oskar Lafontaine, le perturbateur de la gauche
LE MONDE | 24.09.09 | 15h53  •  Mis à jour le 24.09.09 | 15h54
Berlin Correspondante
e cauchemar des sociaux-démocrates allemands, c'est lui : Oskar Lafontaine, leur ancien patron, aujourd'hui chef de file de la gauche radicale, Die Linke. L'homme qui risque encore de leur tailler des croupières aux élections législatives du 27 septembre. Pour son parti, sa création, il vise 10 % des suffrages et plus. Autant de voix volées au Parti social-démocrate (SPD). Ces derniers mois, ne l'avait-on pas dit en bout de course ? Il a triomphé dans son fief de la Sarre aux régionales du 30 août. Sous les couleurs de Die Linke, il a rallié presque 22 % des voix.
 
Personne ne pourra plus nier à ce physicien de formation ses qualités de stratège et un instinct politique hors pair. Oskar Lafontaine a su remettre au goût du jour des thèmes identitaires de la gauche : la justice sociale, la lutte contre les privilèges, le refus des aventures militaires extérieures, en Afghanistan ou ailleurs. "Il sent les choses aussi précisément qu'un sismographe, avec toujours un temps d'avance", s'enthousiasme Klaus Ernst, vice-président de Die Linke. Ses discours truffés de bons mots électrisent ses supporters.
Depuis son bureau exigu du Bundestag, l'intéressé semble contempler tout ce remue-ménage avec une sorte de distance ironique. Nonchalamment, il tend une caricature parue le même jour dans la presse allemande. Il y est représenté en train de lire un journal aux gros titres éloquents : "Steinmeier (le candidat du SPD) présente un plan de retrait d'Afghanistan", "Le SPD et Merkel favorables à une taxe internationale sur la spéculation". Commentaire du personnage fictif : "Il m'est bien égal de savoir qui sera chancelier sous ma direction." Le vrai complète, satisfait : "Au fond, la seule question intéressante dans cette campagne, c'est le score que va faire Die Linke."
Oskar Lafontaine ou le mythe de l'éternel retour. Le parcours politique de ce petit homme au nez pointu et au verbe vif se lit comme une histoire de morts successives et de résurrections. Cet enfant d'un père boulanger tombé à la guerre, devenu maire de Sarrebruck à 33 ans, ministre-président de la Sarre pendant treize ans et propulsé à tête du SPD en 1995, n'imaginait pas d'autre place que la première. Sans jamais l'obtenir. En 1998, Gerhard Schröder lui passe devant pour le poste de candidat à la chancellerie et triomphe contre Helmut Kohl. Lui doit se contenter du portefeuille des finances. Six mois plus tard, il jette l'éponge, opposé à la stratégie de recentrage de ce chancelier qu'il avait pourtant largement contribué à faire gagner.
Parmi ses anciens compagnons, peu lui ont pardonné d'avoir laissé orphelin un SPD en pleine crise. Encore moins d'avoir organisé avec tant d'efficacité l'opposition de gauche au parti. Car c'est sous sa férule et en tandem avec le brillant avocat d'ex-RDA, Gregor Gysi, que se réalise, en juin 2007, l'union d'un mastodonte néocommuniste de l'Est, le PDS, avec un petit parti radical de l'Ouest, le WASG. Trois ans après sa création, Die Linke s'est imposé pour de bon dans le paysage politique allemand.
"Lafontaine a du nez et sait ce que les gens veulent entendre", s'agace l'eurodéputé social-démocrate Jo Leinen qui fut l'un de ses lieutenants pendant près de dix ans en Sarre. "Mais il a parfaitement conscience qu'il ne pourrait tenir aucune de ses promesses, fustige l'ancien collaborateur. C'est un populiste."
"Populiste", l'éternel refrain dès lors qu'on évoque Oskar Lafontaine. Car ce brillant esprit formé chez les jésuites n'a jamais peur de forcer le trait pour séduire son électorat. "Et puis quoi ?, interroge-t-il, un brin dédaigneux. En Allemagne, on est suspect dès qu'on exprime un avis différent, même s'il représente l'opinion du plus grand nombre."
L'OTAN ? Il réclame sa dissolution. Les impopulaires réformes du système social lancées par le SPD ? Il faut les abolir. Les plus riches ? A eux de payer pour les autres. Ce bon vivant amateur de vins fins se pose en héraut de la classe ouvrière et propose d'instaurer "l'impôt des millionnaires".
Le style autoritaire, les discours radicaux d'Oskar Lafontaine continuent à faire grincer des dents au sein même de Die Linke. Lui n'en a cure et maintient sa ligne. "La Gauche" sait bien ce qu'elle doit à "Oskar". "Il l'incarne", dit Klaus Ernst. Il en est surtout "la machine à vapeur", a résumé la Süddeutsche Zeitung. Se posera, en 2010, la question de sa reconduction à la tête du parti. L'on saura alors si Die Linke voit en lui plus qu'une locomotive électorale.
Marie de Vergès
Article paru dans l'édition du 25.09.09
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/09/27/merkel-heureuse-steinmeier-amer_1245916_3214.html#ens_id=1207057
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,50-1245916,0.html
Merkel "heureuse", Steinmeier "amer"
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 27.09.09 | 19h54
ngela Merkel "satisfaite et heureuse". La chancellière sortante, qui va être reconduite, a estimé que malgré un score plutôt décevant de sa formation conservatrice, la CDU, son parti avait "atteint notre objectif électoral consistant à pouvoir mettre sur pied un gouvernement stable", a-t-elle dit, souriante, devant des militants chrétiens-démocrates enthousiastes. "Je crois que ce soir, nous pouvons nous laisser aller à faire la fête !", a-t-elle lancé à ses partisans. "Ce soir, je suis satisfaite et heureuse!".
 
L'"amertume" des sociaux-démocrates du SPD. "Les électeurs ont tranché et ce résultat marque un jour amer pour la social-démocratie allemande", a sobrement commenté Frank-Walter Steinmeier, le candidat du parti de centre-gauche à la chancellerie, en reconnaissant la défaite de son parti, qui perd plus de dix points par rapport à 2005. "Il n'y a aucun moyen de le présenter favorablement, ce résultat est une amère défaite", a-t-il ajouté devant ses partisans réunis à Berlin. Steinmeier, gé de 53 ans, était vice-chancelier et ministre des Affaires étrangères dans le gouvernement de "grande coalition" dirigé par Angela Merkel depuis les élections de 2005. "J'entends fournir ma contribution désormais en tant que chef de l'opposition au Bundestag", a déclaré Steinmeier. "En ce soir d'amertume, je n'entends pas fuir mes responsabilités", a-t-il dit, avant d'annoncer qu'il était prêt à se représenter à l'élection à la présidence du SPD.
"Un résultat excellent" pour le FDP. Le chef du FDP, Guido Westerwelle, dont la formation a réalisé son meilleur score depuis sa création avec plus de 14 % des voix, s'est félicité de "ce résultat excellent". Il a promis de faire en sorte que l'Allemagne ait un "système fiscal équitable, d'améliorer les chances en matière d'éducation et de défendre les libertés individuelles".
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/09/26/joschka-fischer-l-allemagne-est-en-transition_1245487_3214.html#ens_id=1207057
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,50-1245487,0.html
Joschka Fischer : "L'Allemagne est en transition"
LE MONDE | 26.09.09 | 14h43  •  Mis à jour le 27.09.09 | 09h26
Berlin Envoyée spéciale
oschka Fischer, 61 ans, a été vice-chancelier et ministre Vert des affaires étrangères du gouvernement de Gerhard Schröder, issu d'une coalition entre sa formation et le Parti social-démocrate (SPD), de 1998 à 2005. Autodidacte, ancien militant d'extrême gauche, il a condamné le terrorisme de la bande à Baader dans les années 1970 et conduit les Verts à rompre avec le pacifisme pour soutenir l'intervention militaro-humanitaire dans les Balkans et en Afghanistan. Il est aujourd'hui conseiller pour différentes entreprises, notamment pour le projet Nabucco, le pipeline destiné à réduire la dépendance énergétique de l'Europe à l'égard de la Russie. Toujours membre des Verts, il s'est retiré de la vie politique, dont il reste un observateur perspicace et sans tendresse.
 
Quelles sont les caractéristiques de la campagne qui a précédé l'élection du 27 septembre ?
J'y suis totalement extérieur. La campagne a été très ennuyeuse et il y a deux raisons à cela. La première est que les deux candidats, Angela Merkel et Frank-Walter Steinmeier, sont plus des technocrates que des dirigeants politiques. L'un et l'autre seraient parfaits à la Commission à Bruxelles : très forts pour le compromis, mais aucune stratégie. Angela Merkel ne gouverne pas vraiment. Elle ne prend pas de risques. Elle l'a fait quand elle était chef de l'opposition en 2005, et elle s'est presque tuée par son programme explicitement néolibéral. Elle en a tiré les conclusions : elle a, depuis, éliminé toute audace et s'est toujours conformée à la pensée dominante. Ce n'est pas ce que j'appelle un leadership.
La deuxième raison qui explique l'ennui de cette campagne est qu'on n'arrive pas à sortir de la grande coalition. L'Allemagne est en pleine transition politique. Avec l'émergence de Die Linke (gauche radicale), nous sommes passés d'un système à quatre partis à un système à cinq partis. Les élections régionales, en août, ont montré que c'était désormais une réalité, même à l'Ouest. C'est une transformation substantielle car les "petites coalitions" (formées avec un seul des deux grands partis et un petit parti) seront de plus en plus l'exception, et non la règle. C'était l'inverse auparavant. La grande coalition de 1965 et celle d'aujourd'hui, qui sont préjudiciables au pays, étaient des exceptions. Le nouveau système bouscule tout cela.
La grande coalition est critiquée pour son consensus mou, mais, a contrario, elle a redoré le blason des petits partis. N'est-ce pas un gain pour la démocratie ?
Encore faudrait-il que les dirigeants de ces petits partis ne soient pas dépassés par la réalité ; qu'ils tiennent compte du fait que le vieux système ne fonctionne plus ; qu'ils conçoivent de nouvelles alliances entre eux pour rendre possible une majorité qui évite la grande coalition. Un grand parti a besoin désormais de deux petits partis, et non plus d'un, pour former une majorité. Or ceux-ci se bloquent les uns les autres.
Les Verts disent : on veut bien gouverner avec le SPD (sociaux-démocrates) et le FDP (libéraux), mais pas avec les libéraux et la CDU (conservateurs) ensemble. Les libéraux disent : on veut bien gouverner avec les Verts et la CDU, mais pas avec les Verts et les sociaux-démocrates ensemble... Bref, tous ces petits partis nous disent : continuez comme avant avec la grande coalition. Il n'y a donc pas d'alternative. Il faudra les élections de 2013 et un changement de génération pour que les petits partis surmontent ces blocages.
Les Verts devraient-ils accepter une coalition avec les libéraux et la CDU ?
Je ne donne pas de conseils. Je constate que les Verts et les libéraux ne sont pas prêts à se rencontrer. Le résultat sera soit une coalition FDP-CDU, soit une nouvelle grande coalition. Je ne vois pas d'autre possibilité. Mais la situation est très volatile, on peut aussi avoir des résultats surprenants.
La crise a-t-elle montré, en Allemagne comme en Europe, la faiblesse non seulement des partis sociaux-démocrates, mais d'une pensée social-démocrate ?
La gauche n'est pas en forme mais la social-démocratie est accomplie, bien réelle. Si les grands-parents ou les arrière-grands-parents des ouvriers voyaient la classe ouvrière aujourd'hui, malgré les déficits et les difficultés de la vie, que constateraient-ils ? Le système de santé pour tous, les retraites pour tous, une Sécurité sociale de base pour tous, des salaires minimums, l'éducation gratuite... c'est la social-démocratie !
Tous les citoyens du monde seraient heureux de vivre dans ces conditions, sans compter la liberté individuelle garantie par l'Etat de droit. Je suis assez vieux pour me rappeler les années 1950 et 1960 en France et en Allemagne, c'était très différent. La social-démocratie a réussi. On le voit chez vous, chez nous, partout.
Vous avez les socialistes, les gaullistes, mais sur les questions fondamentales, tous ont un programme social-démocrate, tous sont pour l'Etat providence. Sarkozy, Merkel, Steinmeier sont sociaux-démocrates. A l'exception peut-être du Royaume-Uni, tous les pays le sont en Europe.
Quels devraient être les nouveaux objectifs des partis progressistes ?
Le problème est qu'on est dans une crise sévère, et que ce n'est pas la dernière. Nous vivons sous la menace du changement climatique, d'un énorme changement démographique, il y a la question, liée à la démographie, de l'immigration. Tout un éventail de défis qui ne sont pas réellement pris en compte par le système politique, à droite comme à gauche. Beaucoup de paroles, mais pas de vraies réformes. Quand on parle d'immigration, c'est seulement pour parler de la limiter, parce que c'est populaire. Personne ne dit qu'après 2013, quand les enfants du baby-boom nés en 1948 ou 1952 auront l'âge de la retraite, le marché du travail sera bouleversé. Il faudra affronter l'industrialisation de la majorité du monde, l'accroissement de la population mondiale, les effets sur le climat et l'environnement, la crise et le système financier instable.
Ces nouveaux défis exigent de nouvelles réponses de la gauche. Les Verts ont pris conscience du défi environnemental. Une autre gauche plus traditionnelle, Die Linke en Allemagne, veut revenir aux années 1970. Ils ne parlent pas du changement démographique, du vieillissement de la population qui sera le grand défi pour nous tous, notamment pour les retraites et le système de santé. La globalisation signifie l'industrialisation des parties du monde qui n'étaient pas ou qui étaient seulement partiellement industrialisées, telles que l'Inde, la Chine, le Brésil, le Mexique. La gauche s'est occupée de l'anti-impérialisme, mais elle ne pensait pas au monde en voie de développement. Les travailleurs du monde industrialisé avaient le monopole. La globalisation a changé cela.
Et puis vous avez l'Europe. Il n'y a pas de position européenne commune des partis progressistes. Comment négocier aujourd'hui, au niveau syndical, avec une entreprise comme General Motors ? GM n'est pas seulement un problème allemand, c'est un problème espagnol, belge, polonais - européen donc. Les syndicats ne savent pas faire avec ces nouveaux défis. Chacun regarde chez soi.
L'engagement militaire de l'Allemagne au Kosovo, que vous avez soutenu, a été un événement dans l'histoire du pays après la guerre. La tournure que prend la situation en Afghanistan vous fait-elle repenser les limites de l'intervention militaire ?
J'ai été l'un des seuls à défendre un engagement accru de l'Allemagne en Afghanistan. Après le 11-Septembre, quelle alternative y avait-il à l'intervention militaire puis à l'aide à la reconstruction du pays ? L'Afghanistan a été la première victime de cette idée folle qu'était la guerre en Irak. A Bonn, en 2001, nous avons marqué un pas en fixant une stratégie politique et un calendrier pour reconstruire le pays.
La véritable erreur de l'OTAN est de n'avoir pas développé de nouvelle stratégie quand le processus de Bonn est arrivé à terme. Il y a un sérieux déficit de stratégie politique et de ressources pour les investissements. Les Etats-Unis ont poursuivi trop longtemps une politique de bombardements mais la grande erreur de la France et de l'Allemagne, après 2006, a été de ne pas aider nos alliés dans le sud de l'Afghanistan. Puis le Pakistan est sorti du consensus régional qui avait été mis en place à Bonn.
C'est le Pakistan qui a renforcé le pouvoir des talibans, pas l'OTAN. Il faut redéfinir une stratégie politique, pas se retirer d'Afghanistan. Et que l'Europe agisse en fonction de ses intérêts stratégiques. Au lieu de cela, nous sommes en train de nous aliéner la Turquie, en la repoussant de l'Union européenne.
Propos recueillis par Marion Van Renterghem
Article paru dans l'édition du 27.09.09
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/09/27/l-allemagne-vote-sous-le-soleil-la-participation-en-baisse_1245885_3214.html#ens_id=1207057
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,50-1245885,0.html
L'Allemagne vote sous le soleil, la participation en nette baisse
LEMONDE.FR avec AFP | 27.09.09 | 16h13  •  Mis à jour le 27.09.09 | 16h57
es 62 millions d'électeurs allemands appelés aux urnes pour renouveler le Parlement, ce dimanche, pourraient établir un nouveau record d'abstention. En 2005, pour les précédentes élections législatives, ils n'avaient été que 77,7 % à glisser un bulletin dans l'urne, le plus faible taux de participation enregistré dans le pays pour des élections nationales. Mais dans plusieurs régions, les taux de participation à la mi-journée étaient nettement inférieurs à ceux du précédent scrutin.
 
A 14 heures, le taux de participation s'élevait à 36,1 % pour l'ensemble du pays, un chiffre nettement inférieur aux 41,9 % enregistrés il y a quatre ans à la même heure. Le beau temps sur l'ensemble du pays pourrait expliquer en partie ces chiffres. La majorité des bureaux de vote fermeront leurs portes à 18 heures.
D'après les derniers sondages, les sociaux-démocrates du SPD et les conservateurs de la CDU alliés au FDP devraient se partager l'essentiel des voix, avec des scores estimés respectivement dans les fourchettes 25-27 % et 46-48 %. Les Verts sont crédités de 10 à 11% des intentions de vote, les Libéraux de 11 à 14% et Die Linke (extrême gauche) de 10 à 12% des voix.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2009/09/27/die-linke-l-autre-vainqueur-du-scrutin_1245918_3214.html#ens_id=1207057&xtor=AL-32280151
http://www.lemonde.fr/web/imprimer_element/0,40-0@2-3214,50-1245918,0.html
Die Linke, l'autre vainqueur du scrutin
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 27.09.09 | 20h27  •  Mis à jour le 27.09.09 | 20h27
our sa première participation aux élections législatives, le nouveau parti La Gauche (Die Linke) réalise une percée impressionnante : avec plus de 12 % des voix, il réalise un excellent score au niveau fédéral, qui devrait lui permettre d'obtenir près de 80 sièges sur les 600 que compte le parlement allemand.
 
Co-dirigé par l'ancien chef de file des sociaux-démocrates Oskar Lafontaine, le parti rassemble une alliance parfois hétéroclites de communistes de l'ex-RDA, de militants associatifs ou syndicaux, et de transfuges du SPD. Situé "à la gauche de la gauche", Die Linke a fait campagne sur des revendications sociales fortes : salaire horaire minimum de 10 euros, baisse d'impôts pour les revenus les plus faibles, création d'un impôt pour les grosses fortunes et nationalisation des banques.
Le parti mobilise siège dans 11 des 16 Länder (Etats régionaux), et bénéficie de la désaffection des électeurs traditionnels du SPD. Chez les chômeurs, qui votaient traditionellement pour les sociaux-démocrates, Die Linke est devenu le premier parti, avec 26 % des voix, d'après une étude de l'institut de sondage Infratest dimap.
Pour partie héritier de l'ancien parti communiste de RDA, le parti est très fortement implanté dans la partie orientale de l'Allemagne, mais a progressé peu à peu sur le territoire de l'ex-RFA, où il reste cependant bien moins puissant. En témoignent les résultats des deux élections régionales qui se sont déroulées en même temps que les législatives : dans le Schleswig-Holstein (Ouest), Die Linke a obtenu 6,5 % des voix. Dans le Brandenburg (Est), il récolte 27,7 % des suffrages, juste derrière le SPD, avec lequel il partagera le pouvoir régional.
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Mélenchon invite la gauche française à "méditer" le score de Die Linke
Jean-Luc Mélenchon, le président du Parti de gauche, proche de Die Linke, a invité dimanche la gauche française à "méditer" les résultats des législaties allemandes, et plus particulièrement le bon score de La Gauche. . "Je forme le voeu que toute la gauche française médite cet enseignement, en particulier le Parti socialiste qui doit renoncer une bonne fois pour toute à ses projets d'alliance à droite", a-t-il annoncé. "L'échec misérable du SPD et la victoire de la droite de Mme Merkel condamnent la stratégie lamentable des sociaux libéraux européens", estime-t-il.
http://fr.news.yahoo.com/69/20090927/twl-merkel-victorieuse-les-cinq-enseigne-b11dcaf.html
Merkel victorieuse, les cinq enseignements du scrutin allemand (mis à jour)
il y a 1 heure 58 min
             Buzzer ! Imprimer Les électeurs allemands ont reconduit ce dimanche soir à la chancellerie la conservatrice Angela Merkel. Lire la suite l'article
Photos/Vidéos liées Victorieuse, Merkel devrait gouverner avec les libéraux (mis à jour) Selon les premiers sondages réalisés à la sortie des urnes, son parti, la CDU (avec la CSU), obtiendrait 33,4% des voix, le SPD 23%, les libéraux du FDP 14,7%, les Verts 10,4% et la gauche radicale (die Linke) 12,6%.
* Angela Merkel devrait pouvoir constituer une coalition de centre-droit avec les libéraux, au lieu des socio-démocrates du SPD avec lesquelles elle avait gouverné sous la précédente législature. La projection en sièges donne une confortable majorité à cette alliance qui obtiendrait entre 320 et 324 des 598 sièges du Bundestag.
Voir la présentation très efficace des sondages sortie des urnes de la chaîne de télévision ARD (à 19 heures. Elle est actualisée sur le site de Die Welt).
Les résultats en pourcentage
Les variations par rapport à la dernière élection : la chute du SPD
La projection en sièges
La future coalition : pourquoi Angela Merkel n'a plus besoin de la SPD pour gouverner et peut former une nouvelle coalition avec les libéraux.
* Guido Westerwelle, chef du FDP, a de quoi être satisfait : sous sa direction, le parti libéral a obtenu le meilleur résultat de son histoire et serait en mesure de participer au gouvernement pour la première fois depuis 1998.
* Die Linke fait aussi partie des « gagnants » de cette journée électorale. Le parti d'Oskar Lafontaine a obtenu son meilleur résultat au Parlement (jusqu'à maintenant 8,7% en 2005).
* Le candidat malheureux du SPD Frank-Walter Steinmeier a pris acte de sa défaite. Il a parlé d'un « jour amer pour la socialdémocratie » et a annoncé qu'il agirait désormais comme chef de l'opposition au Bundestag. Le SPD perd plus de dix points depuis les dernières élections de 2005. Il s'agit de son plus faible score depuis la fondation de la république fédérale allemande en 1949.
Cet article sera régulièrement actualisé au cours de la soirée.
Laurent Mauriac et Marie-Sophie Keller


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