De Jean-Louis Santini AFP
Les États-Unis, qui réexaminent leur stratégie en Afghanistan, pourraient décider d'envoyer jusqu'à 40 000 soldats supplémentaires, a indiqué le sénateur républicain John McCain dimanche, sur la chaîne de télévision ABC.
Le général Stanley McChrystal avait prévenu que la mission américaine en Afghanistan était vouée à l'échec si la situation n'était pas inversée dans les douze mois par une augmentation des troupes.
McCain, a dit avoir discuté samedi du conflit afghan avec M. Obama ajoutant avoir « bon espoir que le président prendra la bonne décision, c'est-à-dire qu'il engagera les renforts nécessaires ». Quant au général McChrystal, il s'en est pris au Pentagone dont il a déploré la lenteur à répondre à ses demandes.
Le secrétaire à la Défense Robert Gates n'a confirmé aucune estimation sur le volume des renforts. La requête du général McChrystal pour plus de troupes sera soumise au président Obama une fois que ce réexamen sera terminé, a précisé M. Gates tout en niant des désaccords entre la Maison Blanche et les militaires sur l'approche en Afghanistan. « Naturellement, le général (McChrystal) ne souhaite pas que ce processus s'éternise », a ajouté M. Gates sans mentionner de date butoir.
Le président Obama a mis en garde vendredi contre toute « solution miracle » en Afghanistan face à l'accroissement de l'insurrection dans le sud et l'est.
Contrairement au secrétaire de la défense Gates,la question d'accroître l'engagement militaire américain en Afghanistan fait l'objet d'un vif débat parmi les principaux conseillers de M. Obama, rapporte dimanche le New York Times.
Le vice-président Joe Biden et d'autres proches du président, y compris Rahm Emanuel, secrétaire général de la Maison Blanche et le général James Jones, conseiller à la sécurité nationale, se sont dits très sceptiques quant au bien-fondé d'un envoi supplémentaire de soldats en Afghanistan, selon le quotidien.
En revanche, la secrétaire d'État Hillary Clinton et Richard Holbrooke, émissaire spécial américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, défendent avec force plus de renforts, croit savoir le New York Times.
Au Sénat, le démocrate John Kerry, président de la commission des Affaires étrangères et proche de M. Obama, a dit craindre une répétition de l'erreur faite au Vietnam où il a combattu.
Source La Presse
Ce conflit, de plus en plus désapprouvé par les Américains risque de mettre Obama dans une position difficile. Car des va-t-en-guerre se manifestent même à l'intérieur du parti démocrate, rejoignant ainsi le camp conservateur.